L’agence de communication Youri communication en partenariat avec l’agence russe de communication « African Initiative » a organisé une conférence débat, placée sous le thème : « Coopération AES-Russie : Regard sur les questions de sécurité, d’énergie et de communication »…
C’était samedi 30 novembre 2024 au Centre International de Conférence de Bamako, présence des éminents experts, à savoir : Honorable Daouda Moussa Koné ; Dr Adama Diabaté ; Dr. Aly Tounkara ; M. Maxime Kader ; Mohamed Issa Zoundy ; entre autres.
A l’entame, le Promoteur de Youri Communication, M. Robert Dissa a annoncé qu’au cours de cette conférence-débats, il s’agira pour chaque expert de brosser l’état des lieux sur la thématique, un souci majeure dans l’espace AES, à savoir : « la sécurité, l’énergie et la communication dans l’espace AES »; de voir nos besoins en la matière, mais aussi, en terme de coopération AES-Russie, dans le cadre d’une coopération gagnant-gagnant.
Parlant de l’intervention russe en Afrique, le Chef d’agence de » African Initiative « , Artyom Kureev, en vision conférence depuis Moscou a annoncé que leur vision est d’ouvrir la Russie et sa culture aux peuples africains.
Un des objectifs de leur agence russe de communication, créée aussi pour rappeler aux peuples russes et africains, le sens de l’intervention de la Russie et pour parler des actions de la Russie ».
Et, a brièvement relaté les objectifs de l’intervention de la Russie dans le Sahel : « nous nous battons contre le terrorisme financé par l’occident et pour votre sécurité et notre sécurité.
Selon lui, la Russie se bat contre l’Amérique et l’Europe pour un monde plus juste, car, la Russie veut un monde multipolaire où personne n’aura peur des USA et de l’Europe : « la Russie c’est la justice pour tout le monde ».
Avant de rassurer : «nous allons continuer notre travail à le rendre encore plus efficace. Nous allons aider les pays africains, former les journalistes maliens, contribuer à la création des établissements de la confédération du Sahel.
L’Honorable Daouda Moussa Koné, Expert sur les projets financés par la Banque Mondiale s’est prononcé sur les potentialités de l’AES.
Il a rassuré que les micro-Etats n’ont pas d’avenir et qu’aucun Etat ne peut se développer seul. Pour lui : «AES est une chance pour les trois pays. Ces pays ont du potentiel économique très important avec un sous-sol riche. Ils sont premiers producteurs en coton, animaux, or, et lithium en Afrique de l’Ouest».
En plus, les 3 pays de l’AES disposent d’un potentiel énorme :
« Les trois pays sont premiers producteurs de coton, ils sont premiers d’élevage, ils sont les premiers pays producteurs d’or, de fer, de manganèse ».
Avant de souligner que la coopération entre AES et la Russie doit être un partenariat gagnant-gagnant.
Prenant la parole le Président de la séance, le Géopolitologue international Dr Adama Diabaté a démontré que l’arrivée de la Russie dans l’AES n’est pas pour des motifs économiques mais plutôt pour des raisons géopolitiques.
Car selon lui, le Sahel est devenu un enjeu stratégique.
Le Sociologue chargé des cours à l’Université de Bamako, Spécialiste sur les questions sécuritaires Dr. Aly Tounkara, a pour sa part apporté des précisions sur l’assistance sur la sécurité dans l’espace de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Ainsi, il est revenu sur les quartiers généraux des terroristes qui ont été défaits grâce aux coopérations militaires entre les trois pays de l’AES (Burkina, Mali et Niger), avec la mutualisation des moyens militaires et sous un même commandement.
En effet, il a rappelé que : «pendant la période du G5 Sahel et la force Onusienne, il n’y a jamais eu une intervention militaire conjointe sous le même commandement. La particularité avec la Russie, c’est que les besoins exprimés sont satisfaits».
Pour lui, la coopérative avec la Russie, au-delà de l’acquisition d’équipements militaires, pas moins de 300 pilotes, dans l’espace AES, ont été formés par la Russie.
Au-delà du domaine militaire,il estime qu’il doit y avoir également une coopération dans le secteur des technologies pour l’extraction des ressources minérales, aussi dans le domaine énergétique.
«Il est de la responsabilité des chefs d’État de l’AES à demander un transfert effectif réel des compétences dans l’extraction de ressources naturelles, mais surtout des compétences dans la collecte des informations en lien avec la cybersécurité, le numérique», a-t-il conclu.
Sur le domaine énergétique, l’expert nigérien Maxime Kader a affirmé que dans l’espace AES, la situation énergétique est la même et, rencontre beaucoup de défis à relever.
Il a invité les populations saheliennes à investir dans le secteur tout en mobilisant du fonds à l’international. Il s’agit, pour lui, d’améliorer les taxes sur l’énergie ; et d’avoir une ressource humaine qualifiée.
Selon ses dires, par rapport à la dépendance de la population à l’énergie, le Niger importe 80% de son électricité, cela représente une véritable opportunité pour une coopération entre le Niger et la Russie.
Pour pallier à cette situation, les sociétés russes peuvent venir s’installer pour développer ce secteur. En plus, un moyen pour créer des emplois, afin de lutter contre le terrorisme.
La dernière thématique a été abordée par Mohamed Issa Zoundy, Expert burkinabè en communication, à l’entendre : «on doit travailler davantage à créer une synergie d’action entre les journalistes de l’espace AES, pour interagir ensemble dans une seule voie de communication. Il faut aussi un assainissement dans le paysage médiatique afin de lutter efficacement contre la désinformation. Cette guerre géopolitique est aussi une guerre communicationnelle. C’est une nécessité absolue pour les trois pays ( Mali, Burkina Faso et Niger) de conjuguer les efforts pour créer une plateforme globale, qui va réunir l’ensemble des journalistes de la confédération pour travailler ensemble, porter la même information.»
Aissetou Cissé
ÉchosMédias