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À l’issue de l’élection du 6 novembre 2024, Donald Trump est devenu le 47e Président des États-Unis. À ce stade du décompte, il dépasse largement sa rivale démocrate au Collège électoral (avec 310 grands électeurs) et remporte confortablement le Sénat (52 sièges, la majorité absolue étant 51 sièges).  Les Républicains sont également en tête au sein de la Chambre des Représentants, jusqu’aux élections de mi-mandat qui auront lieu en 2026…


Trump a remporté ces élections en menant une excellente campagne de terrain et en s’adressant directement à l’Amérique « profonde », dont le niveau de vie a chuté sous les présidences de Barack Obama et Joe Biden, accusées de délaisser les classes moyennes au profit des « super-riches ».

Sur le plan géopolitique, la réduction du rôle des États-Unis est une réalité, marquée par le passage d’un monde unipolaire à un monde multipolaire, dans lequel la politique de la canonnière devient extrêmement coûteuse. Selon le professeur américain John Mearsheimer, le conflit en Ukraine constitue un « désastre stratégique ».

De même, le soutien inconditionnel à Israël, où un génocide se déroule au grand jour pour empêcher la création d’un État palestinien conformément aux résolutions de l’ONU, suscite de nombreuses critiques.

L’acharnement de Netanyahu à dominer le Liban et à détruire l’arsenal nucléaire de l’Iran, en ignorant les réalités géopolitiques et géostratégiques, s’ajoute à cette dynamique. De plus, les États-Unis assument des coûts exorbitants pour entretenir plus de 800 bases militaires dans le monde, une démonstration de leur emprise sur la planète.

Les valeurs et vertus morales prônées par l’Occident chrétien semblent avoir volé en éclats avec le soutien inconditionnel des États-Unis au gouvernement israélien, notamment en ce qui concerne le génocide en cours à Gaza, soutenu par l’Occident, à quelques rares exceptions près.

Que doit faire l’Afrique face aux tourments géopolitiques mondiaux ?

Dans cette seconde décennie du XXIe siècle, le continent africain doit cesser de nourrir des illusions et reconnaître que personne ne viendra le sortir du gouffre dans lequel il a été plongé par les Occidentaux aux 14e et 15e siècles.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump a qualifié les États africains de « pays de merde », car pour lui, seuls deux types d’États comptent : ceux qui sont directement sous domination américaine (Amérique latine, Canada, Europe occidentale, Asie, etc.) et ceux qui pourraient constituer une menace à l’hégémonie américaine, principalement la Chine et secondairement la Russie.

L’objectif principal des États-Unis est d’empêcher la Chine d’émerger comme puissance dominante en Asie.

Le président-élu est à la fois un isolationniste (« America First ») et un mondialiste dans le sens où les États-Unis ont besoin du monde, mais selon leurs propres conditions. Pour lui, l’Union européenne n’a plus la force nécessaire et doit être soutenue structurellement par Washington, tandis que la Chine constitue le principal danger pour l’hégémonie américaine.

L’hégémonie américaine face aux BRICS-PLUS :
Il est nécessaire d’abandonner les paradigmes hérités de la Guerre froide. Nous n’assisterons pas à un affrontement brutal, mais à l’affirmation de trois principes fondamentaux : premièrement, la « démoralisation » des relations internationales (la morale de l’Occident n’est pas supérieure à celle des autres peuples et ne doit plus leur être imposée) ; deuxièmement, le respect scrupuleux du droit international classique, signifiant que l’Occident doit renoncer au « droit d’ingérence » ; troisièmement, l’acceptation que chaque nation a le droit d’accéder librement à la puissance et de se développer selon ses propres conditions.

Ces principes pourraient conduire soit à une planète où tous les États œuvrent ensemble pour une humanité nouvelle et pacifique, soit à une réaction de rejet des puissances occidentales dépitées de perdre leurs attributs classiques.

Trump semble avoir compris que les États-Unis risquent d’être détruits par leur propre impérialisme. La question est de savoir s’il trouvera la formule magique pour résoudre ce problème existentiel.

Revenons brièvement à l’Afrique :
L’heure est grave, et il est impératif de changer le paradigme en vigueur depuis des décennies. Voici quelques principes fondamentaux légués par nos prédécesseurs depuis l’invasion de notre continent par les Occidentaux :
1) Se lamenter est une perte de temps.

L’Afrique ne sera respectée que le jour où elle adoptera le principe suivant : le respect ne se quémande pas ; il devient une réalité quand on brise les chaînes mentales et psychologiques qui nous enferment dans la soumission.

Commençons par nous respecter nous-mêmes et par respecter tous les peuples de la planète.
2) Cessons de brader nos richesses et utilisons-les pour développer les peuples du continent.

3) Bâtissons nos propres instruments de défense intérieure et extérieure, car la souveraineté est une illusion si l’on ne peut se défendre contre les menaces internes et externes.

4) Acquérons toutes les technologies et connaissances scientifiques nécessaires et mettons-les à la disposition de nos universités.

Les défaitistes diront que nous rêvons, que nous n’avons même pas inventé une épingle. Ils se moqueront de nous, aidés par nos ennemis occidentaux et autres. Laissons-les s’autodétruire par leur propre venin.

Quant à l’Afrique-mère, elle resplendira comme Sirius, en restant elle-même tout en développant des convergences avec les autres.

Mohamed Ousmane

Le Poing

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