La journée qui leur est dédiée a été célébrée hier en présence des représentants des légitimités traditionnelles des autres pays de la Confédération des États du Sahel, à savoir le Burkina Faso et le Niger…
La célébration de la Journée nationale des légitimités traditionnelles du Mali prouve l’importance que les pouvoirs publics actuels accordent à ces autorités morales de notre pays. La 3ème édition de cette journée s’est tenue hier au Centre international de conférences de Bamako (CICB).
Elle était présidée par le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, le Général de corps d’armée Ismaël Wagué, représentant le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta. Étaient également présents des membres du gouvernement et du Conseil national de Transition (CNT). Il y avait également le représentant de sa Majesté le Mogho Naaba de Ouagadougou (Burkina Faso), Clément Evariste Rouamba Naaba Kiba et le président de l’association des chefs traditionnels du Niger, Issa Alfaizi Cissé Saidou.
La célébration de la Journée nationale des légitimités traditionnelles sous l’égide du ministre de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, témoigne de la reconnaissance officielle des valeurs et des rôles qui jouent les légitimités traditionnelles dans le maintien de la cohésion sociale et culturelle au Mali. Décrétée en 2021, cette journée a été officiellement instituée par le décret n°2022-0128/PT-RM du 4 mars 2022. Ce qui reflète la volonté du gouvernement de consolider le lien entre tradition et modernité pour un développement harmonieux du pays.
Une occasion précieuse pour les autorités de la Transition de réaffirmer leur respect envers les dirigeants traditionnels, dont la légitimité repose sur les us et coutumes. L’édition 2024, qui s’articule autour du thème « Rôle et responsabilité des autorités et légitimités traditionnelles dans la préservation et l’éducation aux valeurs socio-culturelles », intègre également les légitimités traditionnelles du Burkina Faso et du Niger. Ce thème marque l’importance des figures traditionnelles dans la transmission des valeurs culturelles et la promotion de la paix dans leurs communautés. La démarche s’aligne avec la vision de bâtir un Mali stable et profondément enraciné dans son patrimoine culturel.
Le rôle des légitimités traditionnelles dans le maintien de la cohésion sociale est fondamental, surtout en période de crise. Pour Clément Evariste Rouamba Naaba Kiba, (titre de ministre de la cour royale), représentant sa Majesté le Mogho Naaba, Roi de Ouagadougou (Burkina Faso), les légitimés traditionnels ancrés dans l’histoire et la culture des communautés, offrent un cadre de référence et de stabilité face aux difficultés. C’est pourquoi, il a souligné que la tenue de cette journée est un véritable moteur de développement engagé dans une synergie d’action entre les pouvoirs modernes et traditionnels. «Notre participation à cette journée montre l’intérêt que nous portons à l’initiative car nous voulons un développement durable et endogène», a indiqué Clément Evariste Rouamba.
Dans la même dynamique, le président de l’association des chefs traditionnels du Niger, Issa Alfaizi Cissé Saidou, a salué la volonté des responsables des trois pays à savoir le Mali, le Niger et le Burkina Faso d’œuvrer pour une unité d’ action dans le cadre de la Confédération des États du Sahel (Confédération AES). Ce qui a conduit, selon lui, à ce dynamisme dans la célébration de cette journée.
VECTEURS DE PAIX ET DE COHÉSION- Le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme a mis l’accent sur l’importance de ces institutions pour favoriser l’harmonie entre les peuples. Face à la dégradation de nos valeurs traditionnelles, une réponse urgente et appropriée s’avère nécessaire pour juguler ces fléaux afin d’éviter un effondrement total de notre société, a expliqué Andogoly Guindo. Prouvant ainsi que l’influence des légitimés traditionnels s’étend au-delà des simples traditions, englobant des valeurs de dialogue, de respect mutuel et de solidarité. «Vous êtes les dépositaires et gardiens de la tradition et les traits d’union entre le passé et le présent», at-il conclu.
Pour sa part, le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale a souligné l’importance de renforcer le rôle et l’implication des légitimités traditionnelles dans le processus de transition.
Le général de corps d’armée Ismaël Wagué a insisté sur la nécessité de collaborer en étroite collaboration avec ces dirigeants traditionnels pour consolider la paix et favoriser le développement durable notamment dans les pays de l’AES. Le ministre Wagué s’est également réjoui de la participation à cette journée des légitimités traditionnelles du Niger et du Burkina Faso qui, selon lui, incarnent dans leurs pays respectivement les mêmes valeurs et responsabilités que celles honorées aujourd’hui au Mali.
Le général de corps d’armée Ismaël Wagué a également évoqué l”importance de préserver et de valoriser les coutumes et traditions locales, estimant que ces éléments sont essentiels pour maintenir la paix, l’harmonie et l’unité nationale. «Nos légitimités traditionnelles occupent une place cruciale dans notre société et elles jouent un rôle de premier plan dans la réconciliation nationale», at-il dit, tout en soutenant que celles-ci sont les vecteurs d’une transmission précieuse des valeurs qui fondent l ‘identité de tout un peuple.
En reconnaissant la sagesse et l’expérience des chefs de villages, de fractions et de quartiers, le Général Wagué a appelé à une synergie entre les structures administratives modernes et les systèmes traditionnels pour bâtir un avenir stable et prospère pour le Mali et les autres pays. de la Confédération AES.
Amara Ben Yaya TRAORE
Source : L’Essor