Adema-Association sur les élections :
«Nous sommes sans calendrier électoral et sans boussole»
Le Comité directeur de l’Adema-Association a animé le samedi 2 novembre une conférence débat pour célébrer son 34e anniversaire. Au cours de cette rencontre, il a demandé la libération des 11 leaders arrêtés depuis 4 mois et s’est indigné de l’absence de chronogramme pour le retour à l’ordre constitutionnel.
A la faveur de la célébration de ses 34 ans, le Comité directeur de l’ADEMA-Association, avait initié, ce samedi 2 novembre 2024, une conférence débat sous le thème : « Quelles stratégies de sortie de crise (sécuritaire et politique) : analyses croisées », à la Pyramide du souvenir.
Il y a plus 30 ans, des militants de partis politiques clandestins, des syndicalistes, des citoyens de divers horizons se sont regroupés à la faveur d’une
Assemblée Générale pour créer une association dénommée : «Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA)».
Point de démarrage d’une histoire que les responsables de cette organisation, l’une des plus actives contre le régime Moussa TRAORE, commémorent chaque année.
Placés sous la présidence de Mme Sy Kadiatou SOW, présidente de l’ADEMA Associations, les débats avaient pour objectif de tenter, à partir d’analyses, des réalités actuelles, d’informer les populations des stratégies possibles de sortie des crises sécuritaires et politiques actuelles.
Pour décortiquer cette problématique, l’ADEMA avait fait appel à d’éminents conférenciers, à savoir : Dr Ballan DIAKITÉ et Me Abdrahmane Ben Mamata TOURE.
Modérée par notre confrère Robert DISSA, la conférence s’est déroulée en présence d’éminentes personnalités telles l’ancien Premier ministre, Modibo SIDIBE ; du Pr Aly Nouhoum DIALLO, ancien président de l’Assemblée nationale du Mali ; des représentants des partis politiques ; des universitaires, etc.
Dans son mot de bienvenue, Mme Sy Kadiatou SOW a rappelé qu’à sa création en 1990, l’ADEMA Association avait pour objectif de contribuer à la coordination et à l’animation de la lutte du peuple malien pour la démocratie et la justice.
«Le Comité Directeur a coutume de célébrer l’anniversaire de l’association, par l’organisation de débats sur des questions d’intérêt national, débats ouverts au large public. Ce qui procède de la volonté de participer à l’animation de l’espace politique, indispensable, à la vivacité de la démocratie», a-t-elle déclaré.
Au nom du Comité directeur, elle a déploré la détention, depuis 4 mois, des 11 leaders politiques, à savoir : Moustaphe Dicko, Yaya Sangaré, Me Mohamed Ali Bathily, Hamidou Maiga, Moulaye Haidara, Abdramane Koréra, Laya Guindo, Mamadou Traoré, Samba Coulibaly, Malé Camara, Mamadou Traoré dit Le Roi.
«Nous leur exprimons ici à eux et à leurs familles notre solidarité et notre soutien sans faille. Nous demandons que justice leur soit enfin rendue et qu’ils recouvrent leur liberté dans les meilleurs délais», a-t-elle plaidé avant de lancer un appel à toute la classe politique ainsi qu’aux organisations de la société civile soucieuses de la défense des droits humains pour une solidarité sincère et active avec ces détenus.
Pour Mme Sy Kadiatou SOW, cette solidarité est absolument indispensable à la survie des partis politiques et par conséquent de la bonne santé et la consolidation de notre jeune démocratie.
Avant de terminer, elle a réaffirmé l’engagement de son association à œuvrer avec toutes celles et tous ceux qui ont le souci de préserver les acquis de la Révolution de Mars 91, d’approfondir et consolider notre système démocratique.
A la suite de la présidente, les débats ont été houleux sur le bilan de la transition après 4 ans de gestion.
A ce niveau, force est de constater avec les participants à cette rencontre que le pays reste plongé dans d’énormes difficultés aux plans politique, sécuritaire, économique, énergétique, du respect des droits politiques et associatifs.
Toutefois, des différentes interventions, il ressort que dans le cadre de la refondation de l’Etat, certaines réformes ont été menées notamment, l’adoption de la nouvelle constitution ; de la nouvelle loi électorale ; le nouveau découpage administratif.
A ces réformes politiques et institutionnelles s’ajoute le renforcement des forces armées nationales en équipement et en effectif.
Sur le plan de la gouvernance, les participants ont noté que des poursuites ont été engagées contre des présumés auteurs de détournements ; l’Accord de paix a été dénoncé et mis de côté par les autorités en place alors même que c’est une relecture qui avait été demandée.
Par ailleurs, les élections ont été reportées à deux reprises et enfin nous sommes sans calendrier électoral et sans boussole, indique l’Adema association dans son document de termes de référence de la rencontre.
Par Abdoulaye OUATTARA