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Mais, voit-on ces derniers moments, « ceux qui ont dit qu’ils mettront tout en œuvre pour faire tomber la transition, c’est eux qui deviennent des donneurs de leçons au Mali. Regardez seulement les médias, regardez les réseaux », s’insurge Choguel Kokalla Maïga. D’où son appel à la clarification, constatant «la confusion », au moment où le monde entier est en train de regarder le Mali, et où on n’a pas le droit à l’erreur. La « confusion », c’est quand ceux qui ont combattu le changement ouvertement, qui sont tombés, qui prétendent faire les donneurs de leçons et dicter à ceux qui sont au pouvoir, comment il faut se conduire…

Depuis le discours de Choguel Kokalla Maïga évoquant une « clarification », l’onde de choc provoquée par cette énième sortie du Premier ministre fait échos dans certains milieux politiques. Le besoin de clarification politique a été évoqué par Dr. Choguel Kokalla Maïga lors de la 13è édition de la journée de la fille, le vendredi 11 octobre 2024 au Centre international de conférence de Bamako (CICB) dont le thème a porté sur « l’accompagnement des filles dans les filières scientifiques, la Refondation à travers l’Education ». A cette occasion, le message portant sur la création par ordonnance d’un pool d’excellence nommé Centre d’intelligence artificielle et de la robotique au Mali (CIAR-Mali), un sujet à l’ordre du jour, ne manquait certainement d’intérêt, mais a été vite éclipsé par celui de la clarification chèr au Premier ministre Choguel Kokalla Maïga.

Prenant appui sur la nouvelle dynamique de gestion des questions sécuritaires ayant permis d’emprunter la voie de la souveraineté, et de redonner confiance au peuple malien, Choguel Kokalla Maïga déplore la résurgence des forces opposées à la nouvelle orientation, et qui prétendent dicter la ligne de conduite aux acteurs aux commandes.

Rappelant la situation qui prévalait avant la prise du pouvoir par la transition, il soutient que les forces armées maliennes ont redonné confiance aux Maliens. « Nous n’avions plus de pays en réalité, on avait un territoire, des populations, mais toutes les décisions concernant notre pays étaient prises ailleurs, on était là juste pour meubler la galerie, et ce sont les FAMa qui nous ont redonné notre confiance… Les FAMa nous ont restitué notre honneur et notre dignité », indique le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga.

Exploitation anarchique des minerais du Mali

Avant la transition, on avait perdu notre souveraineté. L’armée malienne ne pouvait pas aller dans certaines zones, qui lui étaient interdites, sous prétexte que « c’est la zone d’entrainement nocturne de Takuba, de G5 Sahel de Barkhane et que sais-je encore », indique -t-il. Pendant ce temps, les mines d’or étaient exploitées, dans le cercle d’Ansongo, la mine d’or de Tassiga depuis 2019, « on remplit des camions, on traverse le pays pour aller au port; le minerai de fer aussi était exporté », témoigne le ressortissant d’Ansongo. Des sites miniers étaient exploités dans des localités de Kidal et de Gao, auxquelles s’ajoute aujourd’hui l’Ouest du Mali.

Corruption généralisée

Pour s’adonner à l’exploitation anarchique, des étrangers viennent avec des sacs d’argent pour corrompre toute la chaîne, les populations sur la Falémé, à l’Ouest du Mali, en conséquences, les cours d’eau sont empoisonnés, les poissons meurent, l’environnement est détruit. « La corruption a gangrené toute nos sociétés et on nous empoisonne. Personne ne pouvait parler, ceux qui profitent de ça nous ont dominés, on ne pouvait rien dire, si vous parlez, on vous met en prison, on vous tue, on organise des élections bidons », fustige Choguel Maïga, parlant du pouvoir déchu.

Le 24 Mai 2021 (renversement du pouvoir de Bah N’Daw) et particulièrement le 7 juin 2021 (nomination de Choguel Maïga comme Premier ministre) sont des dates retenues comme celles de «la rectification de la transition ». Le Président Assimi Goïta investi par la cour suprême, le 7 juin 2021, a nommé le même jour, Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre. « En moins d’un an, notre armée s’est transformée, elle a amené le fer dans le camp des djihadistes », rappelle Choguel Kokalla Maïga.

Mais au moment où les forces étrangères sont parties du Mali, que le leadership a changé, que le Mali a recouvré sa souveraineté, que le monde entier est en train de regarder le Mali, on constate «la confusion », selon le Premier ministre.

Il a estimé que ceux qui ont combattu ou rejeté le changement ouvertement, qui sont tombés, prétendent faire les donneurs de leçons, et dicter à ceux qui sont au pouvoir, comment il faut se conduire. Selon lui, au Mali, au Burkina Faso, au Niger, c’est l’insécurité généralisée, le désarroi des peuples qui a fait surgir des tréfonds, des citoyens qui sont venus leur restituer leur dignité, leur honneur.

Mais, voit-on ces derniers moments, « ceux qui ont dit qu’ils vont tout faire pour faire tomber la transition, c’est eux qui deviennent des donneurs de leçons au Mali. Regardez seulement les médias, regardez les réseaux», s’insurge Choguel Kokalla Maïga. D’où son appel à la clarification.

Réaction de Bandiougou Danté

Pour le président de la Maison de la presse, Bandiougou Danté, «il n’y a rien à clarifier. Tout est déjà très clair. Quand on est incapable de rassembler un peuple meurtri, d’apporter des réponses concrètes à ses préoccupations essentielles, dignement, on dégage », a indiqué Bandiougou Danté sur sa page facebook. Après cette sortie du président de la Maison de la presse, des internautes ont pris la mesure qu’«il y a vraiment une confusion dans le pays», invitant Bandiougou Danté à dire la raison de sa «frustration» pour une meilleure compréhension. Selon cet autre internaute, « Le journal L’AGORA demande au président de la Maison de la presse, Monsieur Bandiougou Danté, de clarifier le sort réservé à l’aide publique aux médias, trois cent millions (300 000 000) FCFA, depuis plus de trois ans. Autrement qu’il dégage! L’AGORA reviendra en détail sur le détournement de l’aide publique à la presse dans ses prochaines parutions », lit-on dans les réactions.

Les précisions de Bandiougou Danté concernant l’aide de la transition à la presse: 300 millions en 3ans, c’est un chiffre de la honte. Ensuite en 2022: 38 millions; en 2023: 23 millions; en 2024: 40 millions encore impayés par le Trésor.  Voilà ce qui est clair pour Bandiougou Danté, ces montants ne sont plus disponibles. « Ils sont proprement dépensés pour que la Maison de la Presse ne ferme pas. Fermeture qui demeure le désir d’une gouvernance cynique », a déclaré le président de la maison de la presse, qui ajoute, « pour ma part, je dis J’ASSUME ». Clarification, quand tu nous tiens!

B.Daou

Source : Le Républicain

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