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Le Projet DRL MLI/19/01/États-Unis «Lutte contre l’esclavage et les discriminations basées sur l’esclavage au Mali» a organisé du 16 au 18 octobre 2024 à l’Université internationale Privée d’Excellence (UIE) un Atelier d’élaboration de la stratégie de plaidoyer pour l’adoption de l’avant-projet de loi de lutte contre l’Esclavage au Mali…

L’objectif de l’atelier était d’élaborer la stratégie de plaidoyer visant l’adoption et la diffusion d’une loi spécifique interdisant et réprimant la pratique de l’esclavage par ascendance au Mali.



Selon le Coordinateur du Projet DRL, Ibrahim Cissé, cet atelier est la suite logique d’un précèdent organisé par le partenaire Anti-Slavery International du 4 au 6 juillet 2022 à l’Hôtel de l’Amitié. Ces ateliers visent, a-t-il expliqué, à doter les acteurs de lutte contre l’esclavage au Mali d’un outil opérationnel dénommée « Plan stratégique de plaidoyer en vue d’accélérer le processus d’adoption de l’avant-projet de loi de lutte contre l’esclavage au Mali … La pratique de l’esclavage baisse, salit et détruit notre pays dans le concept des nations. C’est lorsqu’il s’agit de justifier l’injustifiable, l’on a échafaudé une théorie raciste d’une affirmation révoltante qu’il existerait des races par nature inférieures ou supérieures à d’autres», a déclaré Ibrahim Cissé.

Pour le représentant du Président de la Coalition nationale de lutte contre l’esclavage au Mali (CONALEM), Zoumana Diarra, l’esclavage par ascendance est une forme de discrimination et de violence profondément ancrée dans certaines communautés de notre pays. « Cette pratique se perpétue de génération en génération », a-t-il déploré. Zoumana Diarra a rappelé que le Mali est signataire de plusieurs conventions internationales qui interdisent l’esclavage par ascendance et toute forme de pratique assimilée. « La constitution malienne garantit également les droits et liberté de chacun citoyen sans distinction de naissance ou d’origine. Son article 4 dispose : nul ne peut être soumis à l’esclavage », a-t-il insisté. Il a salué les efforts du gouvernement dans cette lutte qui a permis en février-mars 2023 l’organisation d’une session spéciale de la Cour d’assises à Kayes. Cette session a puni certaines conséquences de la pratique. Selon lui, « la lutte contre l’esclavage ne peut pas être seulement théorique ou se limiter aux engagements internationaux ; elle doit être traduite dans les actions concrètes. C’est pourquoi l’adoption d’une loi spécifique est une étape essentielle pour rendre cette lutte plus efficace et plus visible. Le rôle des acteurs de la société civile dans ce processus est fondamental,’ » a fait savoir le représentant du Président de la CONALEM.

Il a remercié le BIT, Anti-Slavery International (ASI) et les membres de la coalition pour leur engagement et leur dévouement en faveur des droits humains et des victimes de la pratique de l’esclavage par ascendance au Mali. «L’abolition de l’esclavage ne se fait pas seulement par des mots mais par des actes concrets et des réformes courageuses»

Vents favorables

A en croire Mme Samaké Oumou Niaré, Coordinatrice du Comité National de Coordination de la Lutte contre la Traite des Personnes et les Pratiques Assimilées, cet atelier vient à point nommé. «L’esclavage par ascendance est une forme d’exploitation  et de traite de personnes. La lutte contre cette pratique ne va pas sans les textes…. Cette loi permettra de mettre à la disposition des praticiens de droits un texte de réprimer de façon efficace et efficiente l’’esclavage par ascendance, malgré les sensibilisations au sein des communautés, continue de faire des ravages ». Mme Samaké Oumou Niaré  a rappelé que le ministre de la Justice et des Droits de l’homme a été un acteur de l’élaboration de l’avant-projet de loi. «C’est un projet de loi qui lui tient à cœur ». Selon elle, les vents sont favorables à l’adoption de ce projet de loi.

Pour animer cet atelier, qui a débouché sur l’adoption d’une stratégie de plaidoyer et son plan d’action, les organisateurs avaient fait appel Dr Abba Touré, consultant national.

CD

Source : Le Challenger

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