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Le jeudi 17 octobre 2024, un accord a été signé concrétisant la rétrocession totale de la mine d’or de Yatéla à l’État malien. La cérémonie a eu lieu au Ministère de l’économie et des finances. Cette rétrocession fait suite à plusieurs rounds de discussions et de réajustements entre le gouvernement malien et les partenaires miniers…


«Désormais, la Mine de Yatéla retourne définitivement dans le giron de l’Etat malien. Il pourra la transférer à la société SOREM qui pourra à son tour chercher un partenariat avec des Mines qui sont déjà à côté », a indiqué le ministre de l’Economie et des Finances, Alhousséni SANOU, après la signature de la convention. C’est au franc symbolique que les sociétés Anglogold et IAMGOLD ont rétrocédé ce gisement au patrimoine de l’Etat Malien. Cette décision des autorités a pour objectif de renforcer la souveraineté nationale dans l’exploitation des ressources minières du pays. Le Mali, à travers cette acquisition, prend désormais le contrôle total des actifs et de la gestion de la mine, laquelle sera intégrée à la Société de recherche et d’exploitation des ressources minérales du Mali (SOREM-Mali SA), la compagnie publique créée à cet effet.  Autrement dit, la reprise complète de la mine de Yatéla par l’État malien vise non seulement à exploiter l’or. Cette initiative du gouvernement s’inscrit dans une volonté plus large de promouvoir une plus grande transparence et une meilleure gestion des ressources naturelles, conformément aux exigences du nouveau code minier adopté en 2023. En plus du transfert de propriété, l’Etat du Mali a bénéficié également du retour de 36 millions de dollars de fonds de fermeture de la Mine ainsi qu’un règlement du contentieux fiscal fixé à 2 milliards 500 millions.
Yatela, une mine qui était aux abois

Située à 25 km de Sadiola, dans la région de Kayes, la mine d’or de Yatéla a démarré ses opérations en 2000 après des recherches débutées entre 1996 et 1997. Initialement détenue à 80 % par la société SADEX, une filiale des groupes Anglogold Ashanti et IAMGOLD et à 20% par l’État malien, cette exploitation a joué un rôle important dans l’économie nationale et locale, contribuant à hauteur de 383 milliards de francs CFA jusqu’en 2018.
Cependant, en 2013, la société SADEX a annoncé la suspension des activités minières pour des raisons techniques, malgré l’existence de réserves exploitables. À partir de 2019, des négociations ont été entamées pour que l’État malien récupère les parts majoritaires, dans le but de préserver les emplois et d’assurer une exploitation durable des ressources restantes. En effet, malgré son potentiel important, la Mine d’Or de Yatéla est à l’arrêt depuis quatre ans. C’est pourquoi, Geoffrey GUSNEO Directeur d’Anglogold n’a pas manqué d’exprimer son émotion face à cette rétrocession qui va permettre, selon lui, de donner une nouvelle ère à Yatéla. En outre, les deux partenaires se disent disposés à saisir toute autre opportunité au Mali.
Yatela après Morila
Sans un Communiqué de presse conjoint en date du 16 mai 2024, les ministres en charge de l’Economie et des Mines ont porté à la connaissance de l’opinion nationale et internationale la signature de l’accord sur le projet de lithium de Goulamina et la mine de Morila entre l’Etat du Mali, GANFENG LITHIUM CO, LEO LITHIUM ET FIREFINCH. Dans le cadre de la résolution de la crise entre l’État et la mine de Morila, le communiqué précise qu’un accord a été conclu avec les sociétés GANFENG LITHIUM CO, LEO LITHIUM et FIREFINCH.
Dans cet accord, indique le communiqué, l’État malien  a obtenu des réparations en partie de l’opérateur australien FIREFINCH, suite à ses manquements liés à sa gestion de la mine de Morila. Des réparations qui consistent à rétrocéder la mine à un dollar symbolique à la Société de Recherche et d’Exploitation des Ressources Minérales du Mali (SOREM-SA), la compagnie publique malienne. En plus, Ganfeng s’est engagé à verser 60 millions de dollars au gouvernement malien, au nom de Leo et de Firefinch.
Après Morila, N’Tahaka a été attribué à la SOREM
Lors du Conseil des ministres du 28 août 2024, le gouvernement a octroyé un permis de recherche d’or à la SOREM.  L’attribution de ce permis permettra à cette compagnie nationale de mener des travaux de recherche en vue de découvrir un gisement économiquement exploitable. Le permis de recherche en question couvre une superficie de 97,41 km² à N’Tahaka, dans la région de Gao. N’Tahaka fait partie des zones d’intérêt identifiées par la compagnie lors de ses travaux de recherche géologique et minière dans le district géologique du Gourma Oriental.
La SOREM n’est pas seule à bénéficier de permis
Le 16 octobre 2024, lors de la session du conseil des ministres, des permis ont été octroyés à des sociétés étrangères non-étatiques. C’est le cas de  la société LGC EXPLORATION MALI-SARL  qui bénéficie d’un permis d’exploitation de grande mine d’or d’une durée maximale de 5 ans à Korali-Sud, Cercle de Sadiola, Région de Kayes. Le permis d’exploitation de petite mine qu’avait cette société a, selon le communiqué du conseil des ministres, été cédé à la suite de négociations avec le groupe Allied Gold à la SEMOS-SA. Cette dernière a bénéficié d’un renouvellement de son permis d’exploitation pour une durée de dix ans à l’issue du conseil des ministres du mercredi 09 octobre 2024. La seconde société, qui a bénéficié d’un permis lors du conseil des ministres du 16 octobre, est la société  MALICAN EXPLORATION-SARL. C’est un permis d’une durée de 02 ans de recherche d’or et des substances minérales du groupe 2 à Bakolobi, Cercle de Kéniéba. La troisième société bénéficiaire de permis lors du même conseil des ministres est la société B2GOLD MALI RESOURCES- SARL. Il s’agit d’un permis de recherche d’une durée de 03 ans portant sur l’or et les substances minérales du groupe 2.
Avec la prise de ces différentes décisions, force est de constater que l’État est réellement à pied d’œuvre pour la mise en œuvre du nouveau code minier afin de faire briller l’or pour tous les maliens. Il faut noter aussi qu’en application de ce code, l’État malien a pu avoir l’accord des sociétés minières qui devraient lui verser des centaines de milliards FCFA. La seule société qui voudrait se soustraire, Barrick Gold,  s’est vue contrainte de revenir à de meilleurs sentiments.
Mariam Konaré

Source : Le Nouveau Réveil

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