Cachant mal ses calculs électoralistes, le Premier ministre de Transition, en fin stratège politicien, tente de s’ériger en «seul soutien véritable» des militaires qui dirigent le pays depuis août 2020…
Dans une récente sortie, le Premier ministre de Transition, Dr Choguel Kokalla Maïga a insisté sur la nécessité pour la Transition de passer à la phase de « clarification », après celle de la « rectification ». Car, estime le chef du gouvernement, certains acteurs politiques qui s’étaient opposés à la Transition, essaient aujourd’hui, de la récupérer…
En effet, Dr Choguel s’exprimait ainsi devant ses partisans du M5-RFP résiduel, en vue de les convaincre à se mobiliser pour sa cause. Quelle est cette cause qu’il n’arrive plus à voiler ? Il s’agit de jouer un rôle décisif dans les prochaines élections générales. La question se pose alors de savoir si Dr Choguel Kokalla Maïga se portera candidat à la prochaine élection présidentielle. La réponse affirmative l’emporte dans le cercle restreint du locataire de la primature, sauf que pour marquer des points dans ce processus, l’homme a besoin de déblayer le terrain. Il s’agit pour lui de prouver aux yeux du désormais Général d’Armée Assimi Goïta qu’il est un homme de conviction qui va compter dans l’avenir immédiat du Mali. Il doit aussi montrer que les autres alliés du pouvoir de transition sont des infidèles compagnons susceptibles de trahir en cours de route. D’où son exigence à aller à la « clarification » du jeu politique.
En clair, pour Dr Choguel Kokalla Maïga, les acteurs politiques qui étaient dans l’écosystème IBK, lors des manifestations ayant fragilisé ce pouvoir RPM, ne doivent plus tenter une quelconque transmutation, comme on en voit actuellement.
En clair, Choguel essaie de conseiller Assimi Goïta à bien ouvrir les yeux pour ne pas prêter l’oreille à quelques sirènes de laudateurs de la vingt-cinquième heure. Comment comprendre, en effet, que des anciens ministres d’IBK commencent à s’activer de plus en plus pour défendre les positions du pouvoir de la Transition ? C’est le cas de certains leaders politiques qui semblent faire des pieds et des mains pour « accompagner » le pouvoir de Transition.
Stratégiquement, le Premier ministre pose ses pions en adoptant un discours populiste faisant croire qu’il est le plus proche du peuple. Et si jamais Assimi Goïta se déclarait candidat à la prochaine élection présidentielle, il devra l’affronter ou le ménager avec un conséquent renvoi d’ascenseur. C’est en ce sens que Choguel a tout à gagner en écrasant tous ses potentiels concurrents. Il deviendra ainsi le seul leader politique incontounable et pourra de ce fait tirer les meilleurs marrons du feu de la Transition. N’est-ce pas dans ces intentions qu’il se montre hostile à tout réaménagement de l’équipe gouvernementale ? N’aurait-il pas bien manœuvré pour écarter des poids lourds de la Transition et du M5-RFP comme Me Mountaga Tall, l’ancien PM Modibo Sidibé, Mme Sy Kadiatou Sow, l’Imam Mahmoud Dicko, Konimba Sidibé, l’imam Oumarou Diarra, Jeamille Bittar, etc ? Ne sont-ce pas là ceux qu’il qualifie de « politiques recyclés » ? Rien n’est moins sûr.
On se retrouve finalement dans le schéma où Choguel voudrait rester seul dans le ring de la prochaine élection présidentielle avec le Général d’Armée Assimi Goïta. Or, il pourrait avoir une force de nuisance face à ce dernier qu’il aura déjà aidé à s’éloigner des jeunes soutiens.
Comme on le voit, « la clarification » du PM Choguel Maïga ressemble à un véritable serpent de mer, qui pourrait servir à piéger afin d’assouvir des ambitions non encore clairement avouées. Mais l’on peut gager que le Général d’Armée Assimi Goïta a la lucidité nécessaire pour déjouer les plans et calculs personnels si insidieusement concoctés. Au détriment des intérêts du peuple malien.
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Source : maliweb.net