La Banque de Développement du Mali (BDM-sa) est aujourd’hui plongée dans une crise sociale sans précédent. À la source de ce malaise, la mauvaise gestion érigée en mode de gouvernance par une direction générale aveugle aux revendications légitimes du personnel...
Le comité syndical de la BDM-sa, qui se bat sans relâche pour améliorer les conditions de travail des employés, est la cible d’une répression indigne.
Face à cette situation, les travailleurs et leurs représentants dénoncent l’asphyxie orchestrée par la direction, marquée par une série de pratiques douteuses et d’injustices flagrantes.
Lors d’une conférence de presse tenue ce vendredi 11 octobre, le secrétaire général du comité syndical, M. Daouda Diarra, à ses côtés Mme Fatoumata Amadou Sangho et ses autres camarades dévoués, a tiré la sonnette d’alarme sur la gravité de la situation.
A la base de cette triste réalité, il cite entre autres, le manque de communication entre la direction générale et le comité syndical, l’absence de plan de carrière, des mutations et promotions arbitraires, ainsi que des recrutements sans critères transparents.
S’y ajoutent le non-respect des accords signés, notamment en ce qui concerne la mise en place d’un bureau pour le comité syndical; la prise en otage du fonds social des travailleurs, géré de manière opaque depuis plus de dix ans, sans aucun audit. Des pratiques qui ne font qu’aggraver le climat social, déjà délétère, au sein de la BDM-sa.
Malgré la signature d’un procès-verbal de conciliation en avril 2024, la direction fait preuve d’une mauvaise foi manifeste, refusant d’honorer ses engagements.
Et tente d’asphyxier par les moyens le comité syndical qui exige la prise en compte de ses revendications, notamment un audit indépendant pour faire la lumière sur la gestion du fonds social dont le compte est inaccessible.
Des travailleurs muselés et opprimés !
La répression ne s’arrête pas là.
Selon le comité syndical, la direction générale, à travers des mutations arbitraires et des promotions sans mérite, s’en prend directement aux membres du comité syndical et aux travailleurs qui soutiennent la cause syndicale. «Les employés se retrouvent divisés, isolés, dans un climat de suspicion entretenu par la direction, qui semble tout faire pour démoraliser et diviser le personnel», déplore le secrétaire général.
Toutefois, il ressort que la liberté syndicale, pourtant garantie par la loi, est systématiquement bafouée. Le comité syndical dénonce l’inaccessibilité aux canaux de communication internes et l’impossibilité pour ses membres d’accéder à un bureau, contrairement aux dispositions prévues.
«Les travailleurs sont non seulement privés de leurs droits fondamentaux, mais aussi soumis à des abus discriminatoires et à des intimidations constantes», s’indigne le conférencier.
Un avenir inquiétant pour la BDM-sa
Sous l’impulsion de la direction actuelle, la BDM-sa semble s’enfoncer dans une crise profonde. Loin d’œuvrer pour la productivité et la motivation des employés, la banque semble désormais dirigée de manière autoritaire.
Le mépris affiché par la direction pour les textes, la loi, ainsi que pour les représentants syndicaux et l’État, inquiètent le comité syndical.
«Nous travaillons nuit et jour sans plan de carrière, sans reconnaissance, et pourtant, c’est grâce à nous que la banque continue de fonctionner», déclare Daouda Diarra.
Face à cette situation, le comité syndical se lève pour dire non à la répression et à l’injustice. «Il est temps que la direction de la BDM-sa assume ses responsabilités et cesse d’écraser ceux qui se battent pour le progrès de la banque et pour la dignité des travailleurs», ajoute M. Diarra.
La BDM-sa à la dérive : qu’attend l’État ?
Les conséquences de cette gestion désastreuse ne s’arrêtent pas aux revendications des travailleurs.
L’institution elle-même est mise en péril par une gouvernance qui semble vouloir asservir ses employés plutôt que les mobiliser pour atteindre des résultats. En refusant de dialoguer avec le comité syndical et en piétinant les accords signés, la direction générale mène la BDM-sa droit dans le mur.
Le personnel est démotivé, les infrastructures sont délabrées, et les promesses de développement de la banque s’évanouissent dans une gestion opaque et des agressions de tout genre contre les droits des travailleurs.
La question est simple : jusqu’à quand cette situation sera-t-elle tolérée ?
Le comité syndical, soutenu par l’UNTM, reste déterminé à poursuivre son combat. Il appelle à une révision immédiate des accords et à une véritable transparence dans la gestion de la BDM-sa, pour que les droits des travailleurs soient enfin respectés.
A. Coulibaly
ÉchosMédias