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Ce mercredi, 09 octobre, le mythique procès dit de “l’affaire de l’avion présidentiel et des équipements militaires), débuté le 24 septembre, a été renvoyé sine die. La Cour a tout simplement accédé à la demande du Parquet de faire comparaître devant elle l’ancien Premier ministre Oumar Tatam Ly et l’ancien ministre délégué au budget, Madani Touré, ce qui avait été aussi réclamé, bec et ongles, par l’ancienne ministre de l’Economie et des Finances, Bouaré Fily Sissoko…

Le Parquet avait lui aussi demandé, par deux fois en vain, de requalifier les chefs d’accusation en “collusion entre fonctionnaires et associations de malfaiteurs”. Le report sine die désormais à comprendre que, loin d’être un banal bonneteau, l’affaire devant la docte session spéciale de la Cour d’Assises résulte de l’action d’une mafia qui a naguère, quelques trente ans, fait peser de

Lourdes hypothèques sur notre pays. Avant la reprise du procès, il est utile de rappeler quelques manquements mis à jour. Du témoignage du general Sidiki Samaké, secretaire general du ministère de la Défense et des anciens Combattants, l’on aura retenu que pour ce qui est de l’opération de l’achat de l’avion présidentiel pour lequel différents coûts ont été donnés par les officiels, il n’existe au département ni contrat, ni facture, rien.

Or, feu l’ancien ministre de la Défense et des anciens Combattants avait dit sous serment au Bureau du Vérificateur Général que l’aéronef a coûté sept milliards tandis que l’ancienne ministre de l’Economie et des Finances, encore dans les mailles des filets de la justice dans le procès renvoyé, a déclaré un prix de revient de 18 milliards que la Cour, renseignée auprès du Trésor public, a rétoqué en avançant plutôt 21 milliards.

Que dire du plus d’un milliard de francs CFA payé au démarcheur Marc Gafajolli comme honoraires ?

Autre témoignage signification.

Les premiers jours de la Cour d’Assises nous auront révélé, de l’interrogatoire de l’ancien directeur du Trésor, le sieur Boubacar Ben Bouillé, que ce dernier a eu à faire un décaissement de 15 milliards sans aucune autorisation de sa ministre de tutelle à qui il fait signer une lettre à postiori pour légitimer le coup tordu.

De l’évocation du volet des équipements militaires, les Maliens découvriront que GUO Star a été une operation totalement illicite tramée au Sommet de l’Etat, en connivence avec des opérateurs économiques dont les sociétés sont immatriculées toutes en France, un de ses hommes d’affaires ayant même été nommé conseiller spécial du Président du Mali et qui, en complicité avec le directeur de cabinet du chef de l’Etat, a obtenu de ce dernier un mandat qui n’était pas legal, techniquement hors de son resort, en passant donc par dessus la tête du Commissariat aux Armées pour la négociation et la fixation des prix, et la suite est connue.

C’est déjà suffisant pour montrer quel pays le Mali était devenu, l’un des plus corrompus de la planète terre. Tout, s’y vendait, pas seulement la souveraineté nationale et l’intégrité du territoire national: diplômes, bourses scolaires, emplois, grades dans les Corps habillés, dans les missions diplomatiques, pour l’obtention des prêts bancaires, des médailles et autres titres honorifiques, mais aussi des terrains et lots à usage d’habitation ou à des fins industrielles ou agricoles.

Bref même le titre d’élu ou représentant du Peuple, quid de president de la République, obéissait à la loi mafieuse de l’offre. Tous les grands corps de l’Etat malien (FAMAs, Justice, Politique, Ecole, Fonction publique, Douanes, Impôts, Administration d’Etat en general, etc.) ont été gangrenés par la corruption, les désarticulant et les soummettant aux desiderata de la France pour mieux recoloniser le pays sous le couvert de la DÉMOCRATIE.

C’est dire combien il urge que le Président Assimi Goïta procède à la deuxième rectification de la trajectoire de la Transition, pas en mettant “hors prerogative” que le colonel qui la dirige, en freinant la marche accélérée des malfaiteurs d’hier en train d’occuper toutes les aires de l’Etat. Le peuple conscient voit tout et ne manque pas de crier sa deception. On l’aura vu particulièrement durant les deux dernières semaines.






Amadou N’Fa Diallo

Source : Le National

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