Le directeur général du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba), Edwin W. Harris Jr, est dans notre pays pour une visite de plaidoyer. Il a été reçu ce jeudi par le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou. C’était en présence du ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mahamadou Kassogué et celui de la Sécurité et de la Protection civile, le général de brigade Daoud Aly Mohammedine…
L’objectif de cette visite est de s’assurer de l’implication et de l’appui au plus haut niveau des autorités politiques du Mali dans la perspective du troisième cycle de l’évaluation mutuelle des pays membres du Giaba. Pour le ministre de l’Économie et des Finances, cette visite intervient à un moment charnière de notre histoire. Aussi, a rappelé Alousséni Sanou, depuis que notre pays a été évalué pour le 2ème cycle des évaluations mutuelles en mars 2019, et particulièrement depuis l’inscription sous le suivi accumulé du Groupe d’action financière (Gafi), le Mali a entrepris, souvent avec l’appui de Giaba, un important chantier de réformes. Lesquelles réformes visent à combler les insuffisances de conformité technique et à renforcer l’efficacité de son dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT).
Il s’agit, concrètement, de l’achèvement de l’évaluation nationale des risques, de la création et de l’opérationnalisation d’un cadre juridique pour la mise en œuvre des sanctions financières ciblées et de l’adoption récente d’une nouvelle loi LBC/FT/FP qui contribuera à corriger la majorité des insuffisances de conformité technique.
Selon le ministre Sanou, l’adoption de la nouvelle loi LBC/FT/FP permettra également la sortie du Mali du suivi renforcé du Giaba, une des conditions pour les critères de l’examen du 3ème cycle des évaluations, objet principal de la visite . « Malgré ces avancées, des défis importants restent à surmonter. Au nombre de ceux-ci, il y a les conséquences du retrait avec effet immédiat de notre pays et des autres pays de l’AES de la Cedeao. À notre sens, ce retrait n’implique aucunement notre retrait du Giaba. Il induit certes un changement de statut au sein de l’Institution», a indiqué le patron de l’hôtel des Finances.
C’est pourquoi, a dit Alousséni Sanou, lors du Comité ministériel de l’Institution, tenu le 1er juin 2024, «nos représentants» ont réaffirmé le souhait des États membres de la Confédération AES à demeurer au Giaba comme pays africains non membres de la Cedeao, tel que prévu par les dispositions des statuts. «Nous sommes disposés à échanger sur les modalités ainsi que les conditions y afférentes. En tant que membre du réseau mondial du Gafi, le Mali est déterminé à poursuivre son engagement dans la lutte commune contre toutes les menaces vis-à-vis de l’intégrité du système financier mondial», a assuré le ministre.
Pour sa part, le directeur général du Giaba, après avoir salué les efforts consentis, a indiqué que l’objet de cette visite est d’avoir l’engagement politique des autorités pour la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Par ailleurs, Edwin W. Harris Jr a plaidé pour la mise des moyens à la disposition de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) afin de lutter efficacement contre ces fléaux.
Babba COULIBALY
Source : L’Essor