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Nous vivons actuellement une véritable rupture systémique et systématique des relations géostratégiques, avec une aggravation accélérée de la fracture civilisationnelle. Je me suis amusé hier soir à passer en revue les principales chaînes d’information françaises (LCI, Cnews, BFM, etc.) et j’avoue que ma sidération et mon dégoût ont atteint un niveau dangereux pour ma santé cardiaque…
Sur le plan de la politique interne, le matraquage concerne l’immigration et ses dégâts collatéraux, le cancer des français de dernière génération, issus donc de l’immigration originelle, l’insécurité dans les villes et les campagnes, les actes d’antisémitisme qui ne cessent d’augmenter ou encore l’incompatibilité de la vraie culture française avec celle des cultures non occidentales.
Tous ces sujets sont documentés et argumentés par des experts «neutres et indépendants» qui ont fait leurs preuves certainement et uniquement devant leur écran (de télévision ou d’ordinateur), accompagnés des journalistes dont la mauvaise foi et la puanteur éthique n’ont d’égal que leur fétidité intellectuelle.
Sur le plan des affaires internationales, les débats et sujets de propagande sont essentiellement orientés vers la guerre Russie-Ukraine et celle Israël- Reste du Monde non occidental.
La malhonnêteté intellectuelle, l’inhumanité de leurs cœurs endurcis atteignent leur paroxysme lorsque ces médias sont capables de condamner, de diaboliser et de calomnier le seul pays (à savoir la Russie) qui les a toujours sauvé des mouvements extrémistes, dont le nazisme (les deux guerres mondiales contre l’Allemagne ont été gagnées par l’Occident grâce à l’URSS, ancêtre de la Russie) et en même temps de soutenir, d’encourager et de féliciter un État (je ne veux pas croire qu’il s’agit du pays, mais de ses dirigeants) qui commet sous ses yeux un génocide en plein air, en bafouant toutes les règles de la «communauté internationale».
Il est reproché à la Russie d’avoir attaqué un État qui a voulu mettre en danger ses intérêts géostratégiques, à tort ou à raison (je ne maîtrise pas assez bien le sujet pour me prononcer), et aux Palestiniens d’avoir osé riposter de manière symétriquement sanglante, à une oppression qui n’a pas démarré le 07 octobre 2023, mais en 1948 !
En analysant ces deux postures des pays occidentaux, on ne peut qu’être tenté de croire qu’il s’agit presque d’une déclaration de rupture du dialogue international, de la diplomatie classique de l’ancien monde.
On se surprend à imaginer que l’Occident est en train de mettre en œuvre concrètement ce fameux Nouvel Ordre Mondial qu’on entend subrepticement depuis un certain 11 septembre 2001.
Est-ce une réaction épidermique face à son inéluctable déclin ou est-ce son nouveau positionnement face à l’avènement d’un monde multipolaire avec plusieurs grands blocs ?
En tout cas, nous devrons prendre acte de cette tournure dangereuse pour nous, qui sommes hors de cette bulle occidentale et définir une position aussi radicale, mais non violente, qu’eux. Il ne s’agit plus de s’adonner à un jeu d’équilibriste et de pseudo-objectivité mais de choisir son camp car, face à une telle mauvaise foi ou un tel aveuglement, il est impossible de rester dans le non-choix.
Nos élites intellectuelles, qui ont été bercées au lait aigre-doux de l’attirance-répulsion vis-à-vis de l’Occident devront réaliser que cet Occident, qui était le garant proclamé de la vertu politique et des valeurs universelles, ne souhaite même plus jouer ce rôle et n’est plus le même.
Il est donc impératif de renouveler l’essence même du narratif face à ce nouvel Occident, imbu de ses anti-valeurs, comme l’a si magistralement fait le Premier Ministre Ousmane SONKO à l’UCAD.
Il est urgent de remodéliser notre rapport à l’Occident et reconsidérer notre posture face aux défis qu’ils nous imposent. L’exemple de l’immigration clandestine, avec les milliers de jeunes qui meurent dans l’océan est un bon exemple à cet effet.
Nos états se contentent de condamner ce phénomène sans essayer de comprendre ses causes profondes qui ne sont qu’une réponse à la dépossession et au brigandage économiques dont nous sommes victimes du fait des entreprises occidentales entre autres.
À la place de hordes d’êtres humains affamés, ils nous envoient des hordes d’entreprises affamées et asphyxiées chez elles pour venir piller nos ressources.
Ces entreprises viennent, avec la complicité de nos dirigeants, s’installer et phagocyter tout leur environnement (cf. comment Auchan s’est développé en quelques mois au Sénégal), comme les immigrés qui envahissent les banlieues françaises.
Et c’est ce pillage économique qui génère la misère qui envoie nos jeunes à la mer dans l’espoir d’un avenir meilleur.
Ce n’est pas par philanthropie ou haute moralité que les Occidentaux sont si prompts à nous aider pour lutter contre l’immigration clandestine, mais évidemment pour se défendre du «grand remplacement» dont ils ont la phobie actuellement. Et tant que nous n’aurons pas réglé le problème à la source, toutes les autres solutions seront vaines et soporifiques car il s’agit d’un phénomène d’entropie, quasi organique.
J’ai vécu 10 années en France, drapé de l’héritage de mes parents qui ont toujours condamné la colonisation et les torts de la France mais qui avaient un lien affectif fort avec le peuple français, mais aussi imprégné de ma propre expérience de ce pays dont j’ai tant aimé le peuple.
Mais le pays que je vois aujourd’hui n’est plus le même que celui que j’ai connu avant les années 2000.
Depuis quelques années, en tant qu’Africain, je ne me sens jamais autant en insécurité qu’en Occident.
La peur de fauter, de dire un mot de trop (antisémite, homophobe, sexiste, ou islamo-extrémiste), de tenir un discours de gauche dans un pays où il n’y aurait plus de gauche, mais une droite républicaine et un extrême-gauche et rien entre les deux, la peur d’être stigmatisé.
Qui a changé ?
Moi ou eux ?
Ceci est un appel à tous les Africains, à tous ceux qui restent épris de paix, mais dans la justice et la vérité, pour ne pas laisser notre si belle Terre plus laide que celle que nous ont légué nos ancêtres, ceux de l’ancien Monde.Abdoul Alpha DIA
Abdoul Alpha DIA
