Le 17 septembre 2024, le Mali a été victime d’une attaque terroriste sophistiquée ayant touché simultanément l’Ecole de la Gendarmerie, l’aéroport international de Bamako et la base aérienne mitoyenne. L’événement suscite nécessairement des interrogations majeures sur les dysfonctionnements du dispositif de sécurité stratégique du Mali. Il appelle aussi des suggestions pour une refonte globale des mécanismes de fonctionnement de l’appareil d’Etat et du comportement de tous les citoyens…
Toute la nation malienne a unanimement condamné les attaques odieuses du mardi 17 septembre 2024. Mais au-delà de la condamnation, il faut un sursaut exceptionnel nouveau de la part des Maliens. L’Afrique est présentement au cœur de la lutte implacable opposant les grandes puissances occidentales et leurs rivales russe et chinoise.
Le Mali se trouve de facto pris dans ce grand chamboulement mondial parce qu’il est précieusement le pays le plus stratégique de l’Afrique sahélo-saharienne.
Les militaires au pouvoir à Bamako, Ouagadougou et Niamey ont déstabilisé le dispositif stratégique d’influence et de domination occidentale en fermant leurs bases militaires dans les trois pays tout en nouant de nouvelles alliances de coopération avec la Russie, la Chine et la Turquie, sur la base du respect mutuel.
Cela est bien évidemment une offense majeure pour les puissances impérialistes qui déploient dès lors une armada de ripostes sophistiquées en plusieurs points: 1) déstabiliser le Mali, cœur du dispositif stratégique sahélo-saharien; 2) renforcer la guerre informationnelle et médiatique ; 3) s’appuyer sur les « cellules dormantes locales » qui comprennent à la fois des cadres de très haut rang opérant dans le cœur décisionnel de l’appareil d’Etat, ainsi que de la « chair à canon » prête à se faire exploser à tout moment; 4) utiliser les voisins du Mali pour accentuer la déstabilisation de la Bande sahélo-saharienne.
Parlant de ces voisins qui ont retourné leurs vestes pour s’acoquiner avec la tentacule impérialiste, il y a principalement l’Algérie dépitée par la remise en cause des Accords d’Alger et la prise de contrôle de Kidal par les FAMas. En agissant ainsi, Alger se détourne de son voisin le plus important stratégiquement, compte tenu de la contiguïté géographique entre les deux Nations. Le comportement d’Alger prouve également sa légèreté mémorielle. L’Algérie oublie qu’une partie de sa propre « mémoire historique » se trouve au Mali où les principaux chefs du FLN (Bouteflika dit AbdelKader Mali, Ahmed Draia, Abdallah Belhoucef, Chérif Messadia…) animaient le combat contre la France colonialiste et impérialiste.
La deuxième base d’appui de l’Otan est la Mauritanie, qui ne sait pas que la doctrine stratégique des impérialistes est la suivante: « Je gagne et tu perds; tu perds et je gagne ». Ce qui signifie que tu peux tout perdre à tout moment quand le maître l’aura décidé.
La gravité de la situation impose des changements structurels majeurs dans nos comportements quotidiens et dans le fonctionnement même de l’appareil d’Etat à plusieurs niveaux. Une telle démarche commune nous commande alors de :
– sécuriser le processus décisionnel en restreignant le nombre de personnes impliquées; ce qui réduirait considérablement les « fuites » et faciliterait l’identification des personnes responsables de ces forfaitures;
-contrôler drastiquement les accès et les pourtours des bâtiments administratifs;
-instruire aux Forces de l’ordre, ainsi qu’à la population la vigilance permanente. Seule la mobilisation du Peuple permet de contrer les ennemis extérieurs et leurs suppôts locaux.
Organiser la campagne de riposte médiatique dans les médias professionnels (pas uniquement les médias étatiques). Ce faisant, procédons sans invectives et sans acrimonie contre les ennemis extérieurs et leurs alliés locaux.
Aussi faudra-t-il ne pas accorder à certains personnages la valeur qu’ils n’ont guère ! Dans cette logique, ne nous attardons pas sur ce pseudo spécialiste de Wasim Nasr, cas typique des suppôts de l’impérialisme occidental, qui se vante d’être en contact avec les terroristes sahéliens et même de savoir à quel moment et à quel endroit ceux-ci vont attaquer un pays membre de l’ONU ! Nul ne doute que la place de « ce forcené », de cet énergumène, se trouve dans les geôles de la Cour pénale internationale (CPI).
Source : Le Poing