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Bouba Karamoko Traoré, proche du Premier ministre Choguel Maïga, libéré
Bouba Karamoko Traoré, vice-président du mouvement M5-RFP et proche allié du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, est désormais libre. Après avoir été condamné en première instance à un an de prison pour « atteinte au crédit de l’État » et « outrage à magistrat », la cour d’appel a réduit sa peine à trois mois de prison, qu’il a déjà purgée. Traoré a regagné son domicile le lundi 2 septembre 2024…

Les ennuis judiciaires de cet octogénaire remontent au 27 mai 2024, lorsqu’il a été arrêté à son bureau de la Primature, où il occupait une fonction officielle. L’arrestation est intervenue peu avant le quatrième anniversaire du mouvement du 5 juin (M5-RFP), qui a joué un rôle clé dans la chute du régime de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). En tant que vice-président de ce mouvement, Bouba Karamoko Traoré avait signé et publié un mémorandum dénonçant la gestion militaire de la transition, ce qui a déclenché son interpellation.




Dans ce document, Traoré n’a pas mâché ses mots, accusant les militaires au pouvoir de violer le « Pacte d’honneur » qui, selon lui, liait les civils et les militaires ayant renversé IBK en 2020. Il a également critiqué le limogeage des ministres proches du M5-RFP sans consultation préalable du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, et a dénoncé l’isolement de ce dernier dans la prise de décisions importantes au sein du gouvernement.

Le soutien indéfectible de Choguel Kokalla Maïga à Bouba Karamoko Traoré a été visible tout au long de cette affaire. « Tout ce que Bouba a dit est vrai », a affirmé le Premier ministre lors de plusieurs conférences de presse, insistant sur le fait que son allié n’avait fait que dire la vérité. « On peut ne pas être d’accord avec lui, mais il n’a pas menti », a-t-il ajouté. Selon des sources proches du dossier, Choguel aurait été contraint de révoquer le décret de nomination de Traoré à la Primature, mais il n’a jamais renié publiquement son soutien à ce dernier.

Pour Choguel, l’arrestation de Bouba Karamoko Traoré visait à l’affaiblir politiquement en tant que Premier ministre. « C’était une manière de m’atteindre indirectement », a-t-il confié à des proches. Le fait que Traoré ait été emprisonné avec des criminels de droit commun, malgré son âge avancé, a soulevé de nombreuses interrogations sur les motivations réelles de cette incarcération. La libération de Bouba Karamoko Traoré, après avoir purgé sa peine, met temporairement fin à cette saga judiciaire, mais les tensions politiques sous-jacentes demeurent.

Madiassa Kaba Diakité

Source : Le Républicain

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