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Saloba, une commune du cercle de Macina (région de Ségou),  vit ces derniers temps une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent plongeant ses habitants dans une situation désespérée. Les répercussions de l’insécurité croissante et des attaques terroristes sont en effet dévastatrices, laissant des milliers de personnes dans une précarité insoutenable…

Au cœur de cette tourmente se trouvent toutes les localités de l’Inter-fleuve, c’est-à-dire situées entre le fleuve Niger et son affluent le Bani, dans le delta du Niger. Cette zone, autrefois paisible, est désormais le théâtre d’une escalade de la violence et de déplacements massifs ces dernières années. Ayant courageusement refusé de se soumettre au diktat des groupes terroristes, le village de Sarro (cercle de Macina/région de Ségou) est particulièrement touché. Situé à seulement 40 km de Macina et à 150 km de Ségou, Sarro est devenu un refuge pour plus de 3 000 personnes déplacées internes (PDI). Elles ont été forcées de fuir leurs domiciles, leurs terres, leurs troupeaux et leurs moyens de subsistance pour échapper aux attaques impitoyables des bandits armés déguisés en «Jihadistes».




Aujourd’hui, ses habitants et leurs hôtes ont presque besoin de tout. L’accès aux services sociaux de base est quasiment inexistant et les villageois, sous la menace constante des obscurantistes, ne peuvent plus cultiver leurs terres depuis au moins deux hivernages. La survie de ces communautés repose donc sur une solidarité sans faille et une résilience exemplaire. Les défis sont donc colossaux. En effet, arrachés à leur quotidien vital, les PDI sont confrontées à une perte totale de leurs moyens de subsistance, à la dégradation de leurs conditions de vie et à un accès limité aux services essentiels. Les communautés d’accueil, bien que généreuses, peinent à subvenir à leurs propres besoins pour pouvoir voler au secours de ces nouveaux arrivants.

Face à cette tragédie, un appel vibrant à la mobilisation collective est lancé, notamment aux autorités (locales, régionales et nationales) et aux organisations humanitaires ainsi qu’aux bonnes volontés. Et il est de notre devoir de répondre à cette détresse avec compassion et détermination. Ensemble, nous pouvons redonner espoir à ces populations vulnérables, et œuvrer pour un avenir où la sécurité et la dignité humaine ne sont plus des rêves lointains, mais une réalité partagée.

Kader Toé

Source : Le Matin

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