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Du 4 au 6 septembre, la Chine accueillera la 9e édition du Forum sur la coopération sino-africaine, une réunion de haut niveau à laquelle une quarantaine de chefs d’État africains seront conviés. Interview avec Huan Li, consultant en relations internationales…

RT en français : Quels sont les principaux enjeux et défis à l’ordre du jour de cet événement ?

Huan Li : C’est le plus grand événement diplomatique organisé par la Chine ces dernières années. Cette édition se déroule sous la devise «S’associer pour promouvoir la modernisation et construire une communauté d’avenir partagée Chine-Afrique de haut niveau».

Le forum met en avant des enjeux tels que la sécurité, la santé, la relance économique, et le changement climatique. […]

RT en français : Des échanges bilatéraux entre le dirigeant chinois Xi Jinping et ses homologues africains sont-ils prévues ?

Huan Li : En effet, des sessions bilatérales entre le président Xi Jinping et plusieurs présidents africains sont prévues. Par exemple, le président de la RDC, Félix Tshisekedi, s’est entretenu le 2 septembre avec Xi Jinping.

Le Forum sur la coopération sino-africaine devrait se conclure par l’adoption de deux documents majeurs : la déclaration du sommet de Pékin 2024 et une feuille de route Pékin 2025-2027.

L’objectif est de parvenir à un consensus majeur entre la Chine et l’Afrique pour tracer la voie de la mise en œuvre d’une coopération de haute qualité pour les trois années à venir.

RT en français : La Chine est la deuxième économie mondiale et le premier partenaire commercial de l’Afrique, avec un commerce bilatéral qui a atteint 168 milliards de dollars au premier semestre 2024. Peut-on dire aujourd’hui que ces relations sont vraiment donnant-donnant ?

Huan Li : Oui, absolument. La Chine a besoin des ressources naturelles, des produits agricoles et forestiers que l’Afrique peut fournir.

De son côté, la Chine offre des produits industriels de base, de qualité et à des prix abordables, ainsi que des technologies de pointe.

Pour un continent qui cherche à se développer, il s’agit d’une opportunité inestimable. En outre, la Chine investit massivement en Afrique, aidant le continent à se développer de manière durable.

Ce n’est pas simplement un marché pour la Chine, mais un partenaire à part entière dans l’économie mondiale de demain.

RT en français : Cependant, certains soulèvent des préoccupations concernant l’endettement de certains pays africains en raison des prêts chinois. Est-ce que cette présence chinoise en Afrique est vue d’un bon œil partout sur le continent ?

Huan Li : On peut choisir de regarder l’Afrique avec les bras croisés, en laissant les Africains se débrouiller seuls, ou on peut décider de les soutenir dans leur développement.

La Chine a choisi d’investir et d’accorder des prêts pour aider l’Afrique à se développer. Le développement implique des investissements et, oui, parfois de l’endettement.

Mais il ne faut pas voir cela comme un piège, mais plutôt comme un signe de confiance en l’avenir du continent.

Ceux qui critiquent ces prêts devraient plutôt s’impliquer davantage dans le développement de l’Afrique. La Chine a construit des milliers de kilomètres d’infrastructures en Afrique, non pas pour l’endetter, mais pour l’aider à se développer.

Les chefs d’État africains sont libres de choisir leurs partenaires, et je crois fermement qu’ils sont assez intelligents pour choisir ce qui est le mieux pour leur pays.

RT en français : Le sommet intervient sur fond de concurrence croissante entre les États-Unis et la Chine en Afrique. Comment la Chine perçoit-elle cette rivalité, notamment en ce qui concerne les accusations américaines sur l’influence de Pékin en Afrique ?

Huan Li : Il est vrai que les États-Unis voient la Chine comme un rival en Afrique et mettent en garde contre notre influence sur le continent. Mais la Chine ne voit pas l’Afrique comme un terrain de rivalité, mais comme un partenaire.

Nous respectons la souveraineté des pays africains et nous croyons en un avenir commun fondé sur l’égalité et la coopération. Nous ne cherchons pas à imposer notre volonté, mais à travailler ensemble pour le développement durable de l’Afrique.

ÉchosMédias

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