-Premier recours pour plus de 85% des malades
– En Afrique, 80% des populations rurales ont recours à la médecine traditionnelle…
L’institut National de Recherche sur la Médecine et la Pharmacopée Traditionnelles (INRMPT) de Sotuba a abrité, samedi dernier, la cérémonie de lancement des activités commémoratives de la Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle (JAMT).
«Soutenir une médecine traditionnelle de qualité et sûre à travers des mécanismes réglementaires appropriés » est le thème choisi par l’OMS-AFRO pour cette 22è édition de la JAMT. Les festivités de la présente édition coïncident avec le premier anniversaire de la création de l’INRMPT.
Cette cérémonie de lancement était présidée par le représentant du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Dr Douga NASSOKO ; en présence du président de la Fédération Malienne des Associations des Thérapeutes Traditionnels et Herboristes (FEMATH), Mohamed FALL ; de l’ancien recteur de l’Université du Mali, le Pr Aboubacar CISSÉ ; de la Directrice de l’INRMPT, Pr Rokia SANOGO, ainsi que plusieurs acteurs de secteur.
La Journée africaine de la Médecine traditionnelle (JAMT) qui est célébrée chaque année, le 31 août, vise à reconnaître l’importance de la médecine traditionnelle dans la santé et le bien-être des populations africaines.
Selon les initiateurs de cette cérémonie, la médecine traditionnelle joue un rôle crucial, surtout dans les zones rurales où elle est souvent la première ligne de soins.
Selon l’OMS, environ 80% des populations rurales en Afrique ont recours à la médecine traditionnelle pour leurs besoins de santé. Cette journée est donc une occasion pour les professionnels de la santé, les décideurs politiques, et les communautés de partager des pratiques et des connaissances pour améliorer l’intégration de la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé conventionnels.
A Sotuba, la JAMT a été une occasion pour les acteurs et professionnels du secteur de passer à revue les textes qui régissent la médecine traditionnelle au Mali. Ils se sont également penchés sur la délivrance des agréments aux cabinets de soins traditionnels par le ministère de la santé.
A travers cette journée, une série d’initiatives et d’activités ont été menées. Parmi lesquelles, la présente conférence débats au cours de laquelle il a évoqué le processus d’opérationnalisation du nouvel institut ; les textes réglementaires et les dispositions pratiques de délivrance des cartes professionnelles et d’agréments aux tradipraticiens de santé (TPS) ; les procédures d’homologation des médicaments issus de la médecine et pharmacopée traditionnelles.
Dans son propos, le Pr Rokia SANOGO a rappelé que son institut a été créé depuis 1968 alors que le premier produit issu de la recherche a été présenté au premier président du Mali, Modibo KEITA, en 1963.
«C’était un médicament contre la diarrhée, fait à partir de la pulpe de baobab (Siramougou).
Et depuis, la recherche continue», a précisé Pr Rokia SANOGO.
Au passage, elle a rendu hommage à certains pionniers de la médecine traditionnelle à l’image du Pr Mamadou KOUMARE, le Pr Harouna KEÏTA, le Pr Drissa DIALLO sans oublier le Dr Réné ARAMA.
«Nous sommes fières de porter le flambeau. Nous remercions les autorités qui ont érigé le département en un Institut national de recherche pour capitaliser le patrimoine de 56 ans de recherche», a-t-elle déclaré.
Il s’agit, selon elle, de donner de la visibilité aux nombreux résultats de la recherche afin de contribuer à la santé.
«C’est un domaine de souveraineté, de refondation», a-t-elle insisté.
Par ailleurs, Rokia SANOGO a souligné que grâce à ses recherches, l’INRMPT a mis au point plusieurs médicaments traditionnels améliorés qui disposent d’une autorisation de mise sur les marchés.
«Nous invitons tout le monde à respecter les textes», a-t-elle déclaré avant de saluer la Haute autorité de la communication qui a interdit les publicités tapageuses sur les médicaments traditionnels sur les radios.
«Il n’y a pas de publicité sur un médicament, quel que soit son origine, il y a l’information scientifique donnée par les délégués médicaux. Les médicaments ne sont pas des bonbons, ce ne sont pas des marchandises comme les autres», a-t-elle affirmé.
Abdoulaye OUATTARA
ÉchosMédias