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Les débats lors de ces assises étaient empreints de sérénité et de courtoisie.
Le Mali rate le tournant de l’histoire pour sauver la maison commune. Ce qui devrait être une chance pour les Maliens tourne à la tragi-comédie. La transition malienne n’arrive toujours pas à rassembler les Maliens pour faire face à l’essentiel. Le pays se dirige tout droit au mur…

Quatre (04) ans après le coup d’État du 18 août 2020, les Maliens restent toujours divisés quant à la recherche d’une sortie de crise. Ils ne savent pas de quoi sera fait demain, tant le fossé s’est agrandi entre les hommes et les femmes chargés de sauver le Mali par leur matière grise. Les vrais faux problèmes, créés de toutes pièces pour entretenir la propagande, le populisme à des fins personnelles, ont finalement eu raison des objectifs de paix, de cohésion sociale et du vivre ensemble. Le Mali ne mérite pas cette situation qui le prive des compétences dont l’expérience dans la gestion des crises pouvait être bénéfique à notre pays qui se cherche désespérément une solution aux multiples défis depuis 2012. Ce qui qui devrait être une chance s’est malheureusement transformée en déception et désespoir.



Pourtant, à s’en tenir aux premières déclarations des nouvelles autorités après avoir contraint le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) à la démission, l’espoir était permis. Et les Maliens, dans leur grande majorité, n’ont pas hésité à accorder le bénéfice du doute aux hommes de la transition, acclamés pour avoir annoncé un autre Mali dont la justice serait le maître-mot de la nouvelle gouvernance. Cela devait nécessairement passer par le rassemblement des filles et fils pour donner une nouvelle impulsion à la marche du pays. Et cela pour éviter la politique d’exclusion de l’après 26 mars 1991 dont les acteurs du Mouvement démocratique se sont bien servis pour écarter les cadres capables et valables de la gestion du pays. Ils en ont bien profité en plaçant les médiocres aux postes stratégiques de l’administration dans le seul dessein de piller en bandes organisées les richesses nationales. Résultat: quelques années de gestion, des démocrates milliardaires font leur apparition à la surprise générale du peuple malien qui avait cru au slogan mobilisateur: «Le changement». La transition de 2020, sur laquelle on comptait pour nous épargner de ce triste souvenir, s’est malheureusement engouffrée dans cette brève en mettant de côté des compétences avérées dans tous les domaines dont le pays a besoin pour tenir la draguée haute à nos ennemis déclarés.

Il ne suffit pas d’organiser des foras, des États généraux, mais il était opportun, à la place de ces kermesses, de créer une atmosphère bon enfant dans laquelle les Maliens se retrouvent pour discuter du devenir de leur pays. Il est toujours difficile de comprendre que quatre ans après la chute d’IBK que les Maliens restent divisés face à l’essentiel: le Mali. Malgré les intérêts divergents, le Mali reste notre patrimoine commun. Le sauver est et demeure notre tâche quotidienne. Notre pays se trouve à une phase critique de son existence, où l’aide de tout un chacun est nécessaire pour se donner la main, afin de bâtir le Mali de notre rêve.

Il serait difficile de continuer avec cette hostile envers les hommes intègres et honnêtes mis de côté pour telle ou telle raison. La transition doit revoir sa copie après les travaux de la Charte pour la paix nationale et la réconciliation nationale. Sans cela, le Mali ratera le tournant de l’histoire pour sauver la maison commune. Ce qui devrait être une chance pour les Maliens tourne à la tragi-comédie. La transition malienne n’arrive toujours pas à rassembler les Maliens pour faire face à l’essentiel. Le pays se dirige tout droit au mur.

Yoro SOW

Source : Inter de Bamako

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