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À la suite de frappes aériennes sur Tinzaouatène, l’armée malienne affirme avoir mené des actions de précision ciblant des «terroristes» tandis que les rebelles du CSP-DPA dénoncent des frappes contre des civils…


Ce dimanche 25 août 2024, des frappes aériennes menées par l’armée malienne ont ciblé la localité de Tinzaouatène, près de la frontière algérienne. Ces frappes, décrites par l’armée comme des actions de précision contre des groupes terroristes, ont suscité des réactions fortes de la part du Cadre stratégique permanent pour La défense du peuple de l’Azawad (CSP-DPA), une coalition de rebelles, qui accuse l’armée d’avoir visé des civils.

Dans un communiqué, l’État-major des armées du Mali a confirmé avoir mené des frappes de précision contre des cibles terroristes à Tinzaouatène.

«Ces frappes visaient des groupes responsables d’exactions contre les civils, y compris des restrictions de mouvement et l’utilisation de boucliers humains », a déclaré l’armée dans un communiqué lu à la télévision nationale.

L’opération s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de surveillance aérienne continue pour neutraliser les menaces terroristes dans la région de Kidal.


L’armée a indiqué que « des évaluations sont en cours » pour mesurer l’impact de ces frappes.

Le communiqué souligne également que « la zone reste sous haute surveillance opérationnelle » et invite les civils à se tenir à distance des groupes terroristes et à rejoindre les centres sécurisés.


Le CSP-DPA a réagi en accusant l’armée malienne et les mercenaires russes du groupe Wagner de cibler délibérément des civils. Dans un communiqué, le groupe a affirmé que les frappes aériennes ont détruit une pharmacie et tué « 21 civils, dont 11 enfants ».

Le CSP-DPA a dénoncé ces attaques comme des « crimes de guerre » et a appelé à une intervention de la communauté internationale.

Selon le CSP-DPA, ces frappes s’inscrivent dans ce qu’il qualifie de « campagne d’épuration ethnique orchestrée par la junte malienne » en collaboration avec les mercenaires russes.

Le groupe a demandé à ce que ces actions soient jugées par la justice internationale, soulignant que les frappes ont causé des destructions massives et des pertes humaines considérables.

Depuis fin juillet 2024, la localité de Tinzaouatène est devenue un épicentre des confrontations armées. La zone voit s’affronter les forces armées maliennes, soutenues par leurs partenaires russes, contre les rebelles du CSP-DPA et le Groupe de soutien a l’islam et aux musulmans, branche sahélienne d’Al-Qaïda au Maghreb islamique.

Les combats ont déjà fait de nombreuses victimes, tant parmi les combattants que parmi les civils, et la situation humanitaire continue de se détériorer. Les forces armées maliennes ont également reconnu avoir subi des pertes dans ces affrontements.

Ce conflit a pris une dimension internationale après que deux responsables ukrainiens ont affirmé que leur pays avait apporté son soutien aux rebelles du CSP-DPA.

En réponse, le Mali a suspendu ses relations diplomatiques avec l’Ukraine, l’accusant de « soutenir le terrorisme international ».

Le Niger, membre de la Confédération des États du Sahel (AES), a suivi cette démarche. Kiev a réagi en qualifiant ces décisions de « précipitées » et en niant tout soutien au terrorisme.

Néanmoins, l’AES, dont les membres se sont retirés de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, a exhorté le Conseil de sécurité des Nations Unies à assumer ses responsabilités face à ce qu’elle considère comme un « soutien assumé » de l’Ukraine au terrorisme.

Source : apanews

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