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Le ministre des finances, M Sanou
Au Mali, sur les 3063,74 milliards Fcfa de budget national, cinq ministères totalisent 1378 274 594 000 Fcfa, soit plus du tiers du budget de l’Etat, selon la loi de finances rectificative adoptée en mai par le Conseil national de transition (CNT)…

Ils représentent à eux seuls plus du tiers du budget national. Selon la loi de finances rectificative adoptée en mai par le Conseil national de transition (CNT), dans l’ordre, les ministères de la Défense et des Anciens combattants, de l’Education nationale, de la Santé et du Développement social, de l’Energie et de l’Eau et celui de l’Agriculture totalisent 1378 274 594 000 Fcfa. Ce qui fait d’eux les plus gros budgets du pays.



Si les ministères de la Défense et des Anciens combattants et celui de l’Énergie et de l’Eau ont vu leur budget augmenté, les autres quant à eux ont subi des coupes budgétaires par rapport à la loi de finances initiale. Les difficultés du moment ont dû pousser l’exécutif à changer de priorités. C’est ce qui explique l’augmentation du budget de la Défense et de l’Energie dans la mesure où le pays connaît des difficultés dans les domaines sécuritaire et énergétique.

La reconquête du territoire national par les Forces armées maliennes nécessite des moyens colossaux d’où des réajustements budgétaires en faveur du ministère de la Défense. C’est ainsi que son budget est passé de 472 660 855 000 dans la loi de finances initiale à 565 706 008 000 de Fcfa dans la loi de finances rectificative, soit une augmentation de plus de 93,045 milliards de Fcfa. Ce, afin de prendre en compte la nouvelle donne sécuritaire qui nécessite l’achat d’équipements militaires et l’acquisition de moyens pour le renseignement.

Confronté à une crise énergétique sans précédent (plus de 12 heures de coupures en 24 heures par endroits depuis plus d’une année), le gouvernement ne pouvait que doter le ministère de l’Energie et de l’Eau de moyens conséquents afin de faire face au problème d’où l’augmentation de son budget.

Outre la construction des centrales solaires, l’Etat a été contraint d’affecter de nouvelles ressources financières à la société Energie du Mali (EDM-SA) plombée dans un déficit abyssal. Avec plus de 600 milliards de dettes, la société de production de l’électricité n’arrive plus à fournir convenablement de l’électricité aux Maliens, aggravant ainsi la souffrance de la population meurtrie par les affres de la crise sécuritaire.

Des difficultés budgétaires

Les ministères de l’Education nationale, de la Santé et du Développement social, et celui de l’Agriculture, même s’ils font partie des plus gros budgets ministériels, ont dû s’accommoder d’une réduction de leur budget. Ce qui traduit des difficultés budgétaires du Mali dont le budget est chroniquement déficitaire (600 milliards de Fcfa en 2024). Un déficit qu’il faudra chercher à combler ailleurs dans un contexte marqué par l’absence ou à la rareté des partenaires techniques et financiers. La quasi-totalité des partenaires ayant quitté le Mali pour des raisons politiques.

Ainsi, le budget du ministère de l’Education nationale passe de 458 339 619 000 Fcfa à 444 752 485 000 Fcfa. Celui du ministère de la Santé et du Développement social qui était de 154 871 068 000 Fcfa dans la loi de finances initiale a connu une chute et se chiffre à 134 389 062 000 Fcfa dans la loi de finances rectificative. Enfin, le ministère de l’Agriculture a été contraint à une réduction de son budget de 16 650 678 000 Fcfa, passant de 123 515 494 000 Fcfa à 106 864 816 000 Fcfa.

La coupe des budgets des ministères de l’Education nationale, de la Santé et du Développement social, et celui de l’Agriculture aggrave les difficultés économiques dans le pays. La santé, l’éducation et l’agriculture constituent des secteurs clés du pays touchant directement la vie de la population. Les hôpitaux, qui disposent déjà de très peu de moyens, seront fortement touchés.

Quant à l’éducation et l’agriculture, elles ne sortiront pas indemnes de cette situation. Laquelle a déjà commencé à se faire sentir dans le domaine de l’éducation avec l’annonce de la fin de la subvention de l’Etat dans les écoles catholiques. Ce qui pourrait mettre à la rue des milliers d’enfants et d’enseignants.

Abdrahamane SISSOKOA

Source : Le Wagadu

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