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Le Premier Ministre de la Transition malienne a tenu son meeting, le samedi 17 août 2024, au Centre International de Conférence de Bamako (CICB). Cela a un moment qui correspond nettement à la date du renversement du régime démocratique d’Ibrahim Boubacar KEITA, par la rue, fortement animée par le M5-RFP…

En effet, le 18 août 2020, les militaires sont intervenus à la dernière minute, pour prendre le pouvoir, avec l’idée première, qui était de faire éviter des affrontements entre le M5-RFP et les partisans du régime IBK. Une intervention salutaire, qui a permis d’éviter effectivement des dégâts matériels et même du sang que les affrontements entre les des deux tendances auraient pu occasionner. Plus tard, moins de neuf mois, le président du M5-RFP, CHOGUEL MAIGA est nommé le premier ministre de la Transition. Cela après l’éviction du président de la Transition, Bah NDaw et son PM Moctar Ouane.




Toutefois, il est important de souligner, qu’avant sa nomination, le M5-RFP et le les militaires au pouvoir, ne sifflaient plus dans la même trompette. Puisque le M5-RFP accusait les militaires de s’être accaparés du pouvoir en le dirigeant en exclusivité sans y associer les civils qui avaient l’insurrection contre le régime IBK. De sorte que les animateurs du M5-RFP, en l’occurrence son président du Comité Stratégique, Choguel, se servaient des qualificatifs ” un pouvoir militaire” ; ” Le CNT illégitime et illégal ” pour dénoncer l’accaparement du pouvoir politique par les militaires.

C’est d’ailleurs ce climat malsain qui prévalait. Dans le souci d’un apaisement du climat politique, les militaires avaient demandé au M5-RFP de leur proposer un nom pour la nomination d’un nouveau Premier ministre. Mais dès que Choguel a été choisi, ses camarades de lutte du M5-RFP, ne s’entendaient plus avec lui. Et cela avait fini par donner lieu à la création du M5-RFP Mali KURA. Du coup, des interrogations ont surgi dans les esprits des observateurs politiquement avisés. Le premier ministre pouvait-il bénéficier de la vraie confiance des militaires, compte de ses sévères critiques qu’il leur adressait avant sa nomination ? Pourrait-il continuer à gérer le M5-RFP après l’avènement de la dissidence ? Pourrait-il réussir sa mission gouvernementale sans aucun soutien de ses camarades du M5, dans un contexte de méfiance ? Ce sont là, entre autres, quelques questionnements pertinents qui préoccupaient les observateurs avisés et même l’opinion publique.

Mais évidemment, contre toute attente, le Pm CHOGUEL MAIGA se hissa à l’échelle internationale, en activant les leviers du patriotisme et du nationalisme. Il engagea d’abord le Mali dans le combat contre la CEDEAO, à la faveur de l’embargo. Ensuite, il braqua toute l’attention sur un bras de fer avec la France et les Nations Unies. Sa déclaration historique à la tribune des nations unies accusant la France ” d’abandon du Mali en plein vol.”, en est une illustration.

Sur le terrain des hostilités avec les Nations Unies et la France particulièrement, le Mali a heureusement eu le soutien sans faille, des panafricanistes et des peuples d’Afrique. Évidemment, au nom du patriotisme et du nationalisme, la population malienne a spontanément accordé son vrai soutien pour soutenir le Mali, par ricochet la Transition.

Tout cela serait dû aux tactiques et stratégies de lutte diligentées par le PM CHOGUEL MAIGA. Qui est immédiatement devenu la pièce maîtresse de la Transition en cours. Le Pm semble sorti vainqueur de tous les affrontements idéologiques et même politiques. Par exemples : ses contradictions avec le CNT n’ont pas pu remettre en cause, son poste du Chef du Gouvernement ; Les crises au sein du M5-RFP, n’ont pas également entraîné un remaniement ministériel, provoqué son limonage et n’ont pu l’amener à démissionner.

D’ailleurs le Pm n’a-t-il pas averti, à plusieurs occasions, qu’il ne démissionnerait jamais !
Les critiques dans l’opinion publique nationale le qualifiant de clivant, ne l’ont jusque-là pas affaibli. Choguel est toujours là, à la primature, en sa qualité de Premier ministre, Chef du Gouvernement. C’est encore lui, qui a animé son meeting le samedi 17 août dernier, pour prouver que la scène politique malienne bouge, même si certains principaux leaders politiques du pays sont toujours en prison. N’est-ce pas donc un vrai stratège politique, malgré le faible poids de son parti politique sur l’échiquier politique national ?

Monoko Toaly

Source : Le Pélican

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