Créé en 1972, l’Institut de Recherches et des Hautes Études Islamiques Ahmed Baba de Tombouctou œuvre à cataloguer ses 38 mille 245 manuscrits. L’objectif final est de rendre disponible le savoir contenu dans les manuscrits aux chercheurs du monde entier à travers internet…
Institut de numérisation, de conservation physique des manuscrits, de leur enseignement et de leur catalogage, l’Institut de Recherches et des Hautes Études Islamiques Ahmed Baba de Tombouctou a monté avec des partenaires américains un projet de vulgarisation des manuscrits soutenu par les États-Unis à travers leurs Ambassade au Mali. C’est ce qu’affirme son directeur général, le Dr. Mohamed Diagayété pour qui « L’institut fait beaucoup de choses qui malheureusement restent dans les tiroirs et ne sont pas connues. ». A travers ce projet qui bénéficie de l’appui des universités de l’Illinois et de Californie et du soutien de l’Ambassade des États-Unis au Mali, le Dr. Mohamed Diagayété dit vouloir “cataloguer tous les manuscrits de l’institut, les mettre en ligne pour que ceux qui sont loin puissent les consulter”
Dans une salle de catalogage, des expertes se chargent de renseigner les données des 28 mille 732 manuscrits disponibles à Bamako dans la base. Le chercheur Boubacar Diallo explique qu’une fois le numéro du manuscrit, son titre, le nom de son auteur et le thème qu’il traite mis en ligne, il devient “à la portée du monde du savoir, les chercheurs, les enseignants, les étudiants pour qu’un maximum de personnes puissent avoir accès à ces manuscrits”.
Les 38 mille 245 manuscrits de l’institut dont 10 mille 487 à Tombouctou dit manuscrits “rescapés” de la crise traitent de nombreuses thématiques dont celle relative à la résolution des conflits, selon le Dr. Diagayete qui cite l’exemple du “manuscrit de El Hadj Omar Tall qui a tenté de réconcilier Mohamed Bello, Amir de Sokolo et Hamid Borno qui étaient en conflit. ». Il conclue que les « manuscrits peuvent donc servir pour aller vers la réconciliation, la paix et le vivre ensemble”.
Avec la numérisation, la conservation physique et l’édition des catalogues pour les zones avec des difficultés d’accès à internet, l’institut se bat pour perpétuer l’héritage des rédacteurs de ces manuscrits : c’est-à-dire rendre le savoir universel.
Source : VOA