La direction nationale de l’hydraulique a procédé hier mardi 13 août à l’ouverture partielle des vannes du barrage de Sélingué situé dans la région de Sikasso. Ces lâchers d’eaux inquiètent les riverains. Des environnementalistes préviennent sur d’éventuels cas d’inondation…
L’opération consiste à ouvrir une des neuf vannes du barrage, selon le communiqué de la direction de l’hydraulique. Ces lâchers d’eaux s’inscrivent dans le cadre d’une gestion des ressources générées par l’infrastructure. Sékou Diarra, directeur national de l’hydraulique, explique le mécanisme « Lorsqu’on lâche, on suit à partir de Bamako. On a des côtes critiques, des côtes d’alertes à Ségou, à Mopti. Donc, lorsque ça atteint la cote d’alerte, on ferme au niveau de Sélingué et on donne le temps à l’eau de couler et ensuite, on ouvre », dit-il. Selon le directeur, « C’est un mécanisme professionnel qui n’engendre pas de problème d’inondation à l’aval. »
Des riverains inquiets
Malgré ces assurances du directeur de l’hydraulique, des populations s’inquiètent déjà du niveau qu’a atteint l’eau du fleuve. « C’est maintenant que l’eau du fleuve commence à couler. C’est uniquement de l’eau de pluie pour l’instant. Mais nous demeurons très inquiets à Youwarou par rapport à la montée du niveau de l’eau du fleuve », affirme un habitant de Youwarou. Alors que pour un autre. « L’eau a atteint un pic et est partout. Ça peut occasionner des dégâts. Que Dieu nous en préserve », affirme une autre habitante de la ville. « À Mopti, les gens sont inquiets par rapport à la montée du niveau d’eau, précisément les riverains », rapporte un habitant de cette ville entourée par le fleuve Niger. « Le passage de l’eau ne pose aucun désagrément pour le moment », indique une femme. « Il n’y a aucun souci par rapport au passage de l’eau, mais son niveau reste tout de même inquiétant cette année », constate un habitant de la ville de Ségou.
Un risque d’inondation
L’environnementaliste Abdramane Sanogo explique que l’ouverture des vannes du barrage peut provoquer des inondations à une condition.
«Quand on va ouvrir les vannes pour lâcher l’eau, cela va entraîner une modification au niveau de l’aval du barrage, c’est une obligation. Maintenant, qu’il y ait inondation ou pas, cela dépend de la quantité qui se trouvait déjà dans cette partie du barrage », soutient-il.
Les environnementalistes préviennent que ces lâchers d’eaux peuvent non seulement augmenter le niveau du fleuve Niger au Mali, mais aussi dans les pays voisins traversés par ce cours d’eau.
Source : Studio Tamani