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Tiken Jah Fakoly, le reggaeman ivoirien, a récemment suscité la controverse en exprimant ses critiques à l’égard des régimes militaires de l’Alliance des États du Sahel (AES). Dans une chanson intitulée “Actualités brûlantes”, en collaboration avec Amen Jah Cissé, il dénonce la violation des libertés dans ces pays. Ses paroles ont provoqué des réactions passionnées parmi les partisans de la révolution. Le message de Tiken Jah Fakoly n’a pas été bien reçu par les partisans de l’AES, qui le considèrent comme offensant…



Il a le verbe haut et l’expression libre. Tiken Jah Fakoly, le reggaeman ivoirien fait partie des premiers soutiens des pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Au sortir d’une audience, que le capitaine Traoré lui avait accordée en décembre 2023, l’artiste félicitait son hôte pour son engagement en faveur de la souveraineté du Burkina Faso et de l’Afrique.


«Le combat au Burkina Faso aujourd’hui, est un combat pour l’Afrique et pour la vraie copie de l’indépendance. Parce que celle qui nous a été donnée en 1960 était la photocopie. Notre génération a donc décidé de récupérer la vraie copie sans animosité et sans être contre quelqu’un», déclarait le reggaeman.

«Mise en garde»


Depuis, l’eau a coulé sous les ponts. Fidèle à la philosophie de sa musique, l’artiste a repris son micro pour dénoncer ce qu’il considère comme les travers de ces régimes militaires de l’AES.

En effet, dans un récent clip intitulé «Actualités brûlantes», Tiken Jah Fakoly, en featuring avec Amen Jah Cissé, demande aux putschistes de ne pas « gâter l’AES».


«Ne gâtez pas l’AES, ne gâtez pas. La liberté d’expression mangée par la révolution acquise dans le sang. Regardez ce qui se passe dans l’AES. Dès que tu critiques un peu, c’est le front où la prison», peut-on entendre dire dans la chanson.


Dans un extrait de cette chanson réalisée en collaboration avec son homologue Amen Jah Cissé du Togo, la légende du reggae africain Tiken Jah Fakoly a émis des critiques contre la violation des libertés dans les pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).


«Ne gâtez pas l’AES ! La liberté d’expression manger par la révolution, si tu critiques un peu soit c’est au front ou en prison», dénonce la star africaine du reggae. Dans la même chanson, les deux artistes se sont également adressés aux dirigeants du Togo, du Tchad, du Cameroun et de la Côte d’Ivoire à qui ils demandent de ne pas brûler leurs pays dans les manœuvres politiciennes de confiscation du pouvoir.


Pour les activistes proches des trois pays du Sahel, les paroles de Tiken Jah Fakoly sont déplacées. L’artiste au palmarès éblouissant est attaqué de toutes parts dans des publications sur les réseaux sociaux.


Franklin Nyamsi, un Camerounais vivant à Paris devenu un farouche soutien des dirigeants putschistes du Sahel s’en est pris à l’artiste. Pour lui, Tiken Jah Fakoly a tenu des “paroles perverses” en critiquant la violation des libertés.


Franklin Nyamsi estime que Tiken Jah Fakoly, réputé pour son activisme musical contre l’impérialisme occidental ne peut pas se permettre ces critiques contre les dirigeants sahéliens en quête de souveraineté pour leurs pays. “Honte à lui, honte à toutes ses chansons”, a réagi Franklin Nyamsi.


De nombreux activistes du web ont également condamné l’artiste dans leurs publications.


«Tiken Jah Fakoly, tes musiques qui ont résonné dans les villes et villages africains depuis des décennies et énormément contribué à éveiller les esprits ne peuvent être balayées d’un seul revers. Comprends juste que les arrestations qui ont lieu dans l’AES dépassent les simples questions de liberté d’expression», a justifié un activiste pro-putschiste selon qui, “des individus sont payés pour dénigrer les autorités de transition et saboter les actions de nos États”.


Une frange des internautes estime qu’il n’y a pourtant pas matière à jeter la pierre à l’artiste.


Dans un extrait d’émission consacrée à la polémique autour de la chanson, un intervenant a appelé le public à apprécier les paroles de Tiken Jah Fakoly avec une ouverture d’esprit.


Cet intervenant estime que l’artiste n’a fait que décrire la dure réalité que vivent les voix discordantes dans les pays de l’AES. On ne saurait donc pas en vouloir à un artiste pour avoir indiqué là où le bât blesse.

Abdoulaye Ouattara

ÉchosMédias

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