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Malgré la levée de la suspension des activités des partis politiques et des associations à caractère politique, les observateurs de la  scène politique malienne  attendent toujours avec impatience l’animation à laquelle ils ont été habitués. Les partis politiques restent toujours timorés…

Excepté quelques réunions de relance des activités  des bureaux exécutifs, aucun mouvement d’envergure n’est visible sur le terrain. Et pourtant la balle est désormais dans le camp des partis et mouvements  politiques, dont la vocation première est l’animation de la vie publique ensuite la conquête et l’exercice du pouvoir.

Le gouvernement a fait ce qui était de son ressort, à savoir lever la suspension des activités des partis politiques. Cette décision, faudrait-il  le rappeler, a suscité des vives réactions et de condamnations de tous les démocrates, car elle était considérée comme une décision liberticide, démocraticide, voir même dictatoriale.

C’est d’ailleurs en application de cette controversée  décision qu’une douzaine de leaders politiques se sont retrouvés en prison pour atteinte à l’autorité de l’Etat, déstabilisation des institutions. Des leaders politiques et non des moindres ont été placés sous mandats de dépôt pour avoir seulement tenu une réunion dans un domicile privé.

Cet acte a été qualifié de violation de la loi et a valu un mandat de dépôt aux contrevenants. En effet,  Près de deux mois après son abrogation en conseil des ministres, le landerneau politique reste toujours tétanisé comme si les acteurs politiques sont toujours pris de panique.

Si tant est que les acteurs politiques sont conscients de leur rôle dans l’animation de la vie publique, s’ils se rendent compte de l’immensité de la pente à redresser, ils  n’auront d’autres choix que de commencer le travail d’animation et de jouer pleinement leur rôle.

D’abord qu’ils comprennent que l’opinion leur est défavorable, surtout après une campagne de dénigrement, de diffamation, menée à coups de renfort médiatiques par les autorités de la transition.

Cette campagne a tellement réussi que la classe politique passe aujourd’hui aux yeux de l’opinion pour être celle qui a mis le pays dans cette situation chaotique tant sur le plan sécuritaire que celui de la mauvaise gouvernance  avec son corollaire de corruption et de népotisme.

S’il y a indéniablement une très grande part de vérité dans ce qui est reproché aux hommes politiques, ils ne doivent cependant pas être les seuls responsables de la situation.

Après plus de 4 ans de transition, de privation de liberté, d’ostracisme  des partis politiques, l’heure est venue pour eux d’établir la vérité et de défendre leur bilan auprès de l’opinion. Ce travail titanesque devrait être celui des jeunes des partis politiques, eux qui sont appelés à assurer la relève.

Leur mission est certes délicate, mais elle est loin d’être impossible eu égard au bilan de ceux qui dirigent actuellement et qui ont vilipendé la classe politique en lui faisant porter le chapeau de « l’effondrement du Mali ». Ce slogan tant scandé a permis aux dirigeants actuels de se rendre populaire. Quatre ans après et eu égard au bilan,

La classe politique a véritablement de la matière, elle pourrait bien capitaliser tous les errements du régime et en faire un moyen de riposte au sein de l’opinion. A défaut de nier une certaine évidence, encore moins de rejeter en bloc ce qui lui est reproché, la classe politique a aujourd’hui l’occasion de se racheter en faisant d’abord son mea culpa, ensuite en cherchant à persuader l’opinion de sa bonne intention de bien faire.



Ainsi à quelques encablures de la tenue des élections, en tout cas si on se réfère aux actes qui ont été posés par le gouvernement et les structures en charge de l’organisation des élections, comme l’AIGE, les partis et autres mouvements politiques doivent doubler d’efforts pour redresser la barre.

Les jeunes  doivent s’assumer et assumer le lourd passif de leurs aînés, en défendant ce qui est défendable et en corrigeant ce qui a été fait de mauvais. C’est à ce prix que l’on pourra crédibiliser, voire réhabiliter l’action politique au Mali, surtout après les turpitudes  dont la classe politique a fait l’objet.

Youssouf Sissoko

Source : L’Alternance

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