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Sonatrach a annoncé le 7 août la reprise de ses activités pétrolières au Niger, au moment où les deux pays poursuivent les concertations pour concrétiser le mégaprojet de gazoduc transsaharien TSGP censé relier l’Algérie au Nigeria en traversant le Niger…

L’entreprise pétrolière et gazière algérienne Sonatrach a annoncé dans un communiqué publié le 7 août la reprise de ses activités d’exploitation du champ pétrolier Kafra au Niger. L’annonce intervient à l’issue d’une visite de travail effectuée les 6 et 7 août à Niamey par une délégation algérienne conduite par le ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab, et le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi.

Lors de cette visite, le ministre algérien s’est notamment entretenu avec le ministre nigérien du Pétrole, Mahaman Moustapha Barké. Plusieurs dossiers de coopération ont été évoqués, dont les activités de Sonatrach au Niger ainsi que le projet de gazoduc transsaharien TSGP (Trans-Saharian Gas-Pipeline), a précisé un communiqué du ministère algérien.

Cette rencontre, souligne la même source, a permis de «réaffirmer la poursuite des réunions de coordination» entre l’Algérie, le Niger et le Nigeria «en vue d’examiner les volets du projet du gazoduc transsaharien TSGP», dont la dernière réunion avait eu lieu en juin 2022 à Alger.

L’annonce de la reprise des activités de Sonatrach au Niger intervient en effet alors que le projet de gazoduc censé relier le Nigeria à l’Europe est au centre d’une bataille pour le moins acharnée entre l’Algérie et le Maroc.

Deux mégaprojets de gazoducs sont en concurrence : le Trans-Saharan Gas Pipeline (TSGP), lancé par l’Algérie, et le Nigeria-Morocco Gas Pipeline (NMGP), conçu par le Maroc. Alors que le NMGP marocain propose de longer les côtes ouest-africaines au large de 13 pays, le TSGP algérien vise à relier le Nigeria à l’Algérie en passant par le Niger.

Les deux pays nord-africains jouent des coudes depuis plusieurs années pour que ce gazoduc passe par leur territoire.

Le projet de gazoduc transsaharien avance

Du côté de l’Algérie et du Niger, les choses semblent en tout cas avancer.

Le ministre de l’Énergie Mohamed Arkab, avait affirmé le 18 mai dernier depuis l’Italie que son pays œuvrait «d’arrache-pied» afin de «renforcer» le projet du gazoduc transsaharien.

En effet, «2 200 km sur 4 000 km sont déjà une réalité», avait annoncé le ministre algérien, assurant que les infrastructures de son pays étaient «prêtes», en attendant de «compléter celle des deux pays voisins» [le Niger et le Nigeria].

Le 18 décembre 2023, le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, avait affirmé, depuis la ville d’Oran en Algérie, que le TSGP réalisait des «progrès significatifs et notables».

Le projet du TSGP relie les trois pays sur une longueur de 4 128 km, dont 1 037 km en territoire nigérian, 841 km au Niger et 2 310 km en Algérie, avait précisé le chef de la diplomatie du Nigeria.

En février 2022, l’Algérie, le Niger et le Nigeria avaient affirmé leur engagement à concrétiser ce projet stratégique, lors d’une réunion à Niamey regroupant les ministres chargés du secteur de l’énergie dans les trois pays, à l’issue de laquelle une «feuille de route» avait été mise en place.

En juillet de la même année, un mémorandum d’entente a été signé à Alger, portant sur la concrétisation du projet du TSGP.

Les trois pays ont affiché, à l’occasion, leur détermination à «relancer les études» et les différents programmes tracés dans ce cadre.

Contrer les sanctions de la Cédéao

Ce projet de gazoduc devrait constituer, par ailleurs, une bouffée d’oxygène pour le Niger, qui éprouve des difficultés à exporter son pétrole en raison de la crise diplomatique avec les voisins ouest-africains de la Cédéao.

Ces derniers, notamment le Bénin, ferment leurs frontières avec le Niger et imposent des sanctions économiques à ce pays enclavé, depuis le coup d’État du 26 juillet 2023 et l’arrivée au pouvoir du gouvernement militaire du général Abdourahamane Tiani.

Le 6 juillet dernier, le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont annoncé la création de l’Alliance des États du Sahel (AES), fondée pour contrer l’influence de la Cédéao, une organisation que ces trois pays jugent instrumentalisée par la France, ex-puissance coloniale.

Lisez la suite de l’article

Source : RT en français

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