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Le jeudi 1 août dernier, le président de la Cour constitutionnelle, M. Bah, a présidé une session de travail ayant pour but de présenter aux membres de son institution, le Programme national d’éducation aux valeurs (Pnev). Il s’est agi pour le ministre de la Refondation de l’État chargé des Relations avec les Institutions, M. Ibrahim Ikassa Maïga, de partager la vision du programme, ses objectifs, ses axes stratégiques et son mode de transmission. Occasion pour le Pr Mohamed S. Touré, panéliste, d’apporter des éclairages sur ledit programme…

C’était en présence de présidents des institutions, des conseillers et d’autres membres de cabinets…
Le Programme national d’éducation aux valeurs (Pnev) est un programme qui a pour vision globale, de promouvoir les valeurs nationales comme source de motivation des jeunes de la nouvelle génération. Le programme entend aussi outiller les fonctionnaires de la haute administration dans le sens d’une meilleure utilisation de leur capital humain mis à disposition de la jeune génération, afin de créer un levier efficace pour l’épanouissement individuel et le développement personnel. Cette promotion des valeurs – sans les définir a priori – contribuera de facto au développement endogène qui demeure l’agenda national du Mali Kura…
Aussi, son objectif est-il d’instaurer un nouveau système d’éducation civique, morale et patriotique, basé sur le respect des valeurs positives et la bonne gouvernance dans la participation aux affaires de la cité. Dans cette perspective, la participation citoyenne aux affaires publiques est axée autour de cinq objectifs stratégiques qui sont : la promotion de l’éducation civique, des valeurs morales et du sentiment patriotique, la création d’espace d’éveil citoyen, le soutien à l’autorité parentale, le renforcement des capacités des acteurs institutionnels et socio politiques, l’amélioration de la synergie d’action entre les acteurs institutionnels et ordinaires.

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Dans cette voie, le mode de transmission choisi mode opératoire est d’exercer cette praxis sociale nouvelle à la base en priorité, plus précisément auprès de la cellule familiale et au sein de la communauté d’attache ; en milieux scolaire et académique et dans la vie active et professionnelle. Le programme se veut avant tout un moyen alternatif – hors la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale en chantier – de mettre en évidence les valeurs cardinales qui nous sont familières dont l’honnêteté, la justice sociale, l’intégrité de la personne humaine, le civisme républicain et éco-citoyen, et le travail bien fait
Dans le but de vulgariser ces éléments de langage du Pnev, le Pr Touré a tenu à rappeler en détail que ce programme a cours dans le sillage des jalons posés par le Chef de l’état, le Colonel Assimi Goïta, qui est le promoteur du Mali nouveau. En effet, le président de la Transition avait tantôt instruit au gouvernement d’élaborer un projet de «Programme d’enseignement et d’éducation civique et patriotique sur le respect des valeurs et la bonne gestion du bien public». C’est dans cette dynamique que «les autorités de la transition, soucieuses de réussir la mutation sociale vers l’avènement du Malikura, ont initié un processus de réappropriation des valeurs sociales, culturelles et républicaines en deux volets, tenant compte de la vision de la refondation centrée sur l’émergence d’un citoyen de type nouveau, respectueux de l’autorité, de l’ordre et du mérite», a laissé entendre le panéliste invité, Pr Mohamed S. Touré.
En outre, il explique que les objectifs du Programme national d’éducation aux valeurs (Pnev), s’articulent aux tours de “cinq axes stratégiques” pour la “construction” et la “reconstruction” du “Malien de type nouveau“. «À chaque axe stratégique est lié un ensemble d’objectifs spécifiques, desquels découlent des résultats attendus, qui donnent lieu, chacun, à une série d’actions à mettre en œuvre à travers des activités concrètes…», at-il indiqué. Et pour conclure, il ajoutera qu’au demeurant, «de façon générale, nos valeurs sont victimes des nouveaux systèmes de pensée et de comportement comme l’ultra-libéralisme, l’impérialisme, l’individualisme..», et «la situation s’aggrave avec des attitudes d’indifférence, d’imitation stérile, de complexes, entraînant la perversion redoutée de la nouvelle génération». Même si d’aucuns parlent de “choc“, ou même de “guerre des civilisations“, précise-t-il. De ce fait, il est impératif «de revoir notre système éducatif dans sa globalité, au-delà de l’école classique, de l’enseignement et de ses contours, dans nos diverses et riches langues nationales, à la recherche d’un équilibre social vital, où chacun compte, pour créer plus d’harmonie dans la société», conclut-il.
Après des échanges fructueux avec les participants, le ministre M. Maïga a pris la parole pour préciser que les commentaires et contributions apportées seraient «une valeur ajoutée au travail qui nous attend et qui attend tout le peuple malien. On s’en rend compte ! Vous avez touché du doigt le fond de la problématique. Le “Malikoro” oui, c’est le référent pour aujourd’hui parler du “Malikura“».
Selon le ministre Maïga, «le “Malikoro” c’est pratiquement tout ce que nous avons depuis 2012 à aujourd’hui. Un État qui n’arrive plus à jouer son rôle régalien, qui n’assure pas son intégrité territoriale, mais c’est un État qui s’est battu contre une mal gouvernance au niveau institutionnel et au niveau citoyen et au niveau individuel. Tout est sens dessus-dessous ! C’est ça le “Malikoro” dont nous ne voulons pas (…). Nous avons des références, donc on ne va pas créer des empires médiévaux, mais on va s’inspirer de ce qui a été fait et que ça a marché, ce qu’ils ont créé…, pour être nous-même, plutôt que se voir dominés par les autres civilisations…». Pour clore les débats, le président de la Cour constitutionnelle a levé la séance ladite session en adressant ses félicitations au ministre, ainsi qu’à l’ensemble des panélistes : « Cette heureuse initiative vise a restauré nos valeurs, notre modèle de vivre humaniste, notre culture restée trop longtemps relayer au second plan par ceux qui nous avons dominés jusqu’à un passé récent est historique et salutaire… ».
Mohamed Sylla

Source : L’Aube

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