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Toute initiative qui pourrait contribuer à faire la promotion de la paix, la réconciliation, la concorde et la cohésion nationale  est à applaudir de deux mains. C’est pourquoi l’initiative du Dialogue Inter Maliens pour la paix et la réconciliation prise par le Président de la Transition le Colonel Assimi Goita a été accueillie avec enthousiasme par une frange importante du peuple surtout après la mise entre parenthèses de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger…

Mais au finish l’éléphant annoncé est arrivé avec un pied cassé, car des acteurs majeurs ont brillé par leur absence à ce forum. Les partis politiques dont la vocation première est la conquête et l’exercice du pouvoir et de surcroit appelés à mettre en œuvre les résolutions et autres recommandations dudit Dialogue ont été les grands absents de ce dialogue.

La raison de leur absence est la suspension à la veille de l’événement de leurs activités, ce qui les a exclus de facto. L’autre grand absent de cette rencontre a été sans nul doute les groupes armés avec lesquels d’ailleurs le premier accord, celui issu du processus d’Alger, a été signé.

L’absence de ces deux acteurs majeurs au Dialogue inter maliens a été un handicap tant pour son inclusivité que pour le caractère réconciliant.

C’est malheureusement cette tare congénitale qui sera encore un handicap pour l’élaboration de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation qui est la suite logique du dialogue inter maliens pour la paix et la réconciliation.

Le Mali est un pays gravement malade et qui a besoin d’une thérapie de choc avec l’ensemble des maliens. En proie à une crise multidimensionnelle depuis le coup d ’Etat de 2012, perpétré par le capitaine Amadou Haya Sanogo, le pays cherche depuis belle lurette sa voie de sortie de crise.

Ni l’élection d’IBK en 2013, encore moins la signature d’un accord pour la paix et la réconciliation en 2015 n’ont permis au Mali de retrouver la paix, le vivre ensemble et permettre une réconciliation des cœurs et des esprits.

Un autre coup d’Etat est intervenu le 18 Août 2020 après une crise politico-institutionnelle très profonde. Cet énième coup de force fruit du combat des forces politico-sociales peine également à trouver des réponses idoines aux questions à la fois complexes et difficiles comme celles de la réconciliation, du vivre ensemble et de la promotion de la démocratie.

La Charte d’entente nationale  pour la paix et la réconciliation, avec sa tare congénitale, ne sera que ce que fut le Dialogue Inter maliens pour la paix et la réconciliation, à savoir non inclusive, non participative et dont les recommandations qui n’ont pas  pris  en compte les préoccupations majeures du peuple et qui n’ont pas été consensuelles, connaitront le même sort que les précédentes des foras passés, à savoir garder à froid dans le réfrigérateur.

Et pourtant les maliens ont une soif inaltérable  de paix, de réconciliation, du vivre ensemble sur toute l’étendue  du territoire national.

Il n’est jamais trop tard pour bien faire, le Président de la Commission de la rédaction de la Charte d’entente nationale pour la paix et la réconciliation avait et a encore une très lourde responsabilité dans la réussite comme dans l’échec de la deuxième phase de son travail, lui qui a présidé le Dialogue Inter Maliens.

Il aurait dû peser de son poids pour panser la plaie laissée béante par le dialogue, en rassemblant toutes les forces vives du pays. Tout d’abord en mettant en place une équipe de rédaction de la charte nationale pour la paix et la réconciliation qui reflète les réalités sociopolitiques, ensuite en réunissant tous les maliens autour des objectifs de la transition.

En définitive, à la fin de la rédaction de la charte d’entente nationale pour la paix et la réconciliation il est fort probable que l’éléphant tant annoncé et qui est arrivé avec un pied cassé à la fin du  Dialogue inter maliens, n’arrive  encore avec un bras brisé à la fin de cet autre grand rendez-vous, faute d’inclusivité et de consensus.

Youssouf Sissoko

Source : L’Alternance

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