0 0
Read Time:8 Minute, 57 Second

La Commission de Rédaction de l’Avant-projet de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale est mise en place il y a un mois, et elle s’est déjà mise au travail…

En effet, dans le cadre des consultations préliminaires, le président de la Commission de rédaction de l’avant-projet de Charte pour la paix et la réconciliation nationale, M. Ousmane Issoufi Maïga, a repris son bâton de pèlerin de Pape du Dialogue pour aller vers les acteurs essentiels parmi les forces vives de la nation malienne, forces civiles conscientes et responsables. Les membres de la Commission qui l’accompagnent dans cette nouvelle mission, toujours dans le sillage de l’approfondissement des recommandations du Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale, ont déjà rencontré les autorités et légitimités traditionnelles, confessions religieuses et communicateurs traditionnels le lundi 22 juillet au CICB, ainsi que les organisations de femmes, de jeunes, de la société civile et des personnes vivant avec un handicap. Avec la même constance dans la rigueur et la discipline de groupe, ils ont poursuivi les consultations préalables en recevant le mardi 23 juillet les partis politiques et associations à caractère politique ainsi que les syndicats. Avant de terminer ces consultations ce jeudi 25 juillet avec les universitaires et le monde de l’enseignement supérieur, ils ont reçu d’abord les organisations socioprofessionnelles et le Conseil National du Patronat, la veille mercredi 24 juillet.

Sous les feux des projecteurs des médias, toutes ces organisations ont significativement effectué le déplacement. Ce lundi 29 juillet, c’est au tour des responsables des organisations professionnelles de la presse nationale et l’ensemble des hommes de médias d’être reçus par la Commission qui bénéficie désormais de la compétence de confrères nommés membres sur décision n°2024-020 JPR-SG en date du 15 juillet 2024, après publication du décret n° 2024-0384/PT-RM-du 28 juin 2024 portant création, mission, organisation et modalités de fonctionnement de ladite Commission de Rédaction de l’Avant-projet de la Charte nationale pour la Paix et la Réconciliation nationale. On peut citer le président de l’organisation faîtière Maison de la presse Bandiougou Danté, le Directeur de Publication du journal L’Aube, Cheick Hamala Sylla, Salif Sanogo, Mme Fatoumata Fofana et Mme Hawa Dakono, en qualité de spécialiste en communication.

Après le Matcl qui avait invité les partis politique au CICB, les médias sont à leur tour invités par la Maison de la presse via le communiqué n°010 signé de Daouda Tougan Konaté, 1er Vice-président qui en informe et insiste sur “la présence de toutes et de tous [qui] est vivement souhaitée”, compte-tenu de I ‘importance de la rencontre de ce lundi au CICB à 15 heures.

Dans ses interventions avec les différents acteurs, le président de la Commission nationale de rédaction de l’avant-projet de la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale, Ousmane Issoufi Maïga, a rappelé qu’il nous faut travailler main dans la main non se tenir par la barbichette pour réussir à faire de l’ambitieux programme de l’avant-projet de charte de par son objet, une réalité vivante avec l’aide de tous les Maliens, hommes et femmes, jeunes et vieux.

Pour que cette réconciliation aboutisse sur une paix durable et effective, tous les acteurs essentiels et les forces vives de la Nation sont sollicités et sont à consulter pour ne pas créer un démarrage en solitaire dans cette tâche ardue de provoquer l’avènement de la “Pax maliana” dont ont tant besoin nos compatriotes.

Les responsables politiques qui ont eu à prendre la parole se sont plaints au président Ousmane Issoufi du sort de leurs camarades arrêtés. Il leur a gentiment répondu qu’il ne pouvait pas se substituer à la justice pour une quelconque médiation dans ce sens. Là n’étant pas le propos, les responsables politiques sont consultés dans l’unique but de prendre leur avis et/ou d’enregistrer leurs réserves quant au projet de rédaction de l’avant-projet de la charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale dont il a la charge de la lourde mission qui ne se fera pas sans diplomatie ni sans les partis organisés encore en vie et en activité parmi la multitude de formations politiques légalement déclarées en République du Mali de 1992 à nos jours. Dans cette œuvre d’utilité publique leur part entière est fortement attendue, et de qualité et dans la positivité, surtout en pleine phase de préparation des prochaines joutes électorales avec l’AIGE. Des joutes qui ne font pas se faire sans un minimum d’ordre et de consensus pour retrouver l’État malien réifié et debout droit dans ses bottes comme un bon soldat soumis aux ordres censés et renonçant au superflu de la vie civile pour le salut du peuple et la protection de ses intérêts. Le concept de Mali Kura tout trouvé pour ceux qui n’en pensent que mais… Autrement bien dit par le président de la commission himself, “il faut instaurer au Mali une gouvernance vertueuse’’.

La Commission nationale de rédaction de l’avant-projet de la charte pour la paix a donc du pain sur la planche pour arriver à mettre tout le monde d’accord sur la méthodologie choisie pour ce travail difficile, sur les variantes de son contenu et sa structuration syntaxique, et même parmi les huit langues officielles comment assurer le partage d’information à travers une ou plusieurs sinon toutes elles à l’exception de cette langue de Molière, conformément à une disposition de la Constitution nouvelle de la 4eme République ? À tout cela, Ousmane Issoufi Maiga est appelé à y prêter une grande attention en plus d’une vigilance d’acteur responsable et conscient des enjeux stratégiques, à l’instar du Chef de l’État, le Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition. En dehors de la difficulté à obtenir leur adhésion aux partis politiques, les légitimités traditionnelles se sont montré satisfaites que la Commission et ses membres daignent prendre leur avis à la source avant même de procéder à la rédaction du texte de Charte nationale à élaborer. Les femmes et les jeunes qui ont été aussi consultés ont réaffirmé leur même attachement exprimé lors de la phase nationale et pendant les phases communales et régionales du Dialogue inter-Maliens. Une ouverture d’esprit qui en dit long sur la volonté de ces jeunes hommes et femmes d’accompagner le régime de la Transition dans toutes ses heureuses initiatives avec pour seul fil conducteur la sécurisation des personnes et de leurs vies et de leurs biens, leur réconciliation entre Maliens et la paix dans la coexistence pacifique entre toutes les communautés pour une même communauté de destin comme au moment de l’accession à l’indépendance en août 1959 puis le 22 septembre 1960. Cela est ressorti dans les discussions des membres de la Commission nationale de rédaction de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale les responsables des organisations socioprofessionnelles, qui n’ont pas manqué de piquants dans leurs critiques d’ensemble jouissant d’une assez grande liberté d’expression dans leur art oratoire. Trois heures d’horloge durant, les  intervenants ont fait des observations qui ont été notées et leur avis exprimé a été recueilli dans l’objectif d’en tenir compte dans l’élaboration de la première mouture du texte d’avant-projet de charte national.

D’autres acteurs comme les médias sont attendus ce lundi au CICB pour éventuellement faire des suggestions ou apporter des éléments clés qui pourraient aider ou servir le travail de terrain de la Commission, qui visiblement tient à rester au plus près des Maliennes et des Maliens pour  rester fidèle à leurs réalités au quotidien et résoudre bien des problèmes pour eux à l’anticipé dans le document final qui sera approuvé soit par les représentants du peuple soit par le peuple lui-même par voie référendaire qui verrait électorat invite à se prononcer sur d’autres sujets d’importance comme la Confédération AES en cours de co-construction. C’est en ce sens qu’il a parlé qu’il nous faut instaurer une gouvernance vertueuse, qui sera dénuée de toute passion, avec une démarche administrative cohérente et rationnelle en tout point de vue. Il a expliqué cette exigence nouvelle en l’adossant aux causes profondes de la crise actuelle, de laquelle on n’est pas encore sortis (commerce, services fiscaux, justice, école, emplois des jeunes, insécurité etc.) Selon le président Ousmane Issoufi Maïga, “tant qu’il n’y a pas de solution, ces problèmes vont demeurer”. Et d’en déduire qu’«il faut instaurer au Mali une gouvernance vertueuse. Au-delà de l’État, il doit y avoir aussi une gouvernance vertueuse de nos entreprises, dans nos villages».

À ce titre, il a aussi rencontré les universités. Parmi eux, des intervenants rappelé la situation sécuritaire qui n’est toujours pas maîtrisée, et que la seule option de l’intervention militaire n’était pas la plus efficiente. La solution se trouvera selon eux, dans l’implication des citoyens dans cette lutte contre l’insécurité. Des préoccupations qui ne sont pas en opposition avec les conceptions courantes sur les droits humains dans le cadre de la réconciliation nationale.

En réponse aux appréhensions et enthousiasmés décelés, Ousmane Issoufi Maïga a plaidé pour “une régulation à tous les niveaux” et “tous les acteurs économiques doivent se remettre en cause quand on sait que dans notre pays, on ne produit plus, on ne fait que consommer”. Il ajoute que : “Gérer le pays dans ces circonstances où le monde entier est bouleversé n’est pas chose aisée”.

Cela paraît si évident, a-t-il reconnu, que Bamako est déconnecté du reste du Mali. Ce qui le motive avec son équipe de bientôt sillonner tout le pays afin d’entendre les maux et les mots des populations. Car, estime-t-il,  “les problèmes de libre circulation des personnes et des biens sont des problèmes de droits humains, de droits économiques. Toutes ces questions, nous allons les discuter avec les gens”. Et ce, conformément au souhait du chef de l’État, qui a lancé le dialogue interne pour que tous les Maliens se parlent et s’approprient le processus de paix. Ce qui a donné naissance au projet de rédaction de l’avant-projet de Charte nationale comme indiqué dans les recommandations du dialogue inter-Maliens.

Pour clore son propos, il dira que “la Charte, doit constituer un document de référence pour toutes initiatives, actions et activités qui concourent à la sécurité, à la paix, à la réconciliation nationale, à la cohésion sociale et au vivre-ensemble au Mali”



Mahomed SYLLA

Source : L’Aube

Happy
Happy
0 %
Sad
Sad
0 %
Excited
Excited
0 %
Sleepy
Sleepy
0 %
Angry
Angry
0 %
Surprise
Surprise
0 %
Previous post Frontière Bénin-Niger : voici ce qui bloque la réouverture immédiate selon Tiani, Patrice Talon va…
Next post Nation : L’heure des grandes réformes politiques<br>