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Pour lutter efficacement contre la corruption au Mali, les autorités de Transition ont lancé la semaine dernière le projet de digitalisation des moyens de paiement et des services publics de l’Etat. Cette digitalisation de l’administration malienne, à en croire les autorités, va améliorer la transparence et permettra également de lutter contre la corruption qui gangrène les services publics…


L’initiative de digitalisation lancée par le président de la Transition vendredi dernier, a été saluée et largement commentée par beaucoup de Maliens sur les réseaux sociaux et dans les “grin”.
La digitalisation des paiements des services publics dont l’objectif principal est de permettre aux citoyens maliens d’effectuer leurs démarches administratives en ligne, de payer leurs taxes et impôts de manière électronique et d’accéder à une large gamme de services publics dématérialisés, essuie déjà quelques critiques de part et d’autre. Certains commentateurs l’ont même taxé de “privation des petits poissons de leur appât au profit des crocodiles”.

Pour Ousmane Dembélé, entrepreneur, cette digitalisation ne portera ses fruits que s’il y a des mécanismes éliminant toute autre éventualité pour les usages au niveau des paiements.
“Dans une situation où tu dois payer 20 000 F CFA comme redevance ou amende, si l’on te propose 2000 F CFA, ils ne sont pas nombreux ceux d’entre nous qui ne céderaient pas à la tentation. La digitalisation doit venir après des mesures exigeant le respect des principes déontologiques chez les agents. Les usagers n’auront d’autre choix que de s’exécuter convenablement face à des agents inflexibles en toute situation”, laisse entendre M. Dembélé.
Face aux problèmes récurrents d’électricité, d’insuffisance en termes de couverture Internet dans le pays, de l’insécurité grandissante au nord sans oublier le taux d’alphabétisation, Anass Maïga, un habitant de Gao spécule que la digitalisation ne va pas plus loin.
“Ils auraient quand même pu s’assurer d’abord que tous les Maliens ont accès à la connexion Internet avant de s’engager dans un tel projet. Les agents des services financiers refusent de retourner à Gao depuis 2012 parce qu’ils disent qu’ils n’ont pas accès à la connexion Internet ou à cause de la situation sécuritaire. Malgré les différentes décisions les intimant de regagner leurs postes, ils s’entêtent à ne pas revenir. Sans compter que les usagers eux-mêmes doivent se débrouiller pour avoir accès à l’Internet dans beaucoup de nos localités dont les plus importantes comme Gao”, persifle M. Maïga.
Ousmane Mahamane

Source : Mali Tribune

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