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A moins d’une semaine de l’ouverture des Jeux de Paris, à l’occasion d’une manifestation de soutien à la Palestine samedi 20 juillet 2024, le député Insoumis Thomas Portes a suscité une polémique en appelant à la « mobilisation » contre la participation d’Israël.
«Ce député de La France insoumise met une cible dans le dos des athlètes israéliens», a dénoncé le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin au journal de 20 heures de France 2 le 21 juillet. Les «relents d’antisémitisme dans ses propos sont évidents», a-t-il encore accusé. «Les sportifs israéliens ne sont pas les bienvenus aux Jeux olympiques», avait déclaré la veille le député de La France Insoumise (LFI) Thomas Portes lors d’un rassemblement en faveur de la Palestine. Des propos qu’il avait déjà tenus en janvier dernier sur X : «Israël ne doit pas défiler à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Le drapeau israélien ne doit pas flotter sur les stades et les arènes olympiques. Les sportifs israéliens doivent participer, à titre individuel, avec un uniforme blanc, sous drapeau et hymne olympique». Un positionnement déjà assumé par plusieurs membres de son parti sur la participation de l’État d’Israël au Jeux Olympiques. Ses propos ont indigné une partie de la classe politique alors que le président israélien Isaac Herzog a fait savoir qu’il serait présent lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux vendredi 26 juillet. Les Insoumis, eux, soutiennent leur collègue
Le maire de Nice Christian Estrosi demande une «procédure de dissolution» Réagissant à un message posté sur le réseau social X (ex-Twitter) du président du Conseil Représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi, qui rappelait l’assassinat d’athlètes israélien à Munich en 1972, le maire de Nice Christian Estrosi a demandé qu’une «procédure de dissolution» soit engagée contre LFI. L’édile a par ailleurs suggéré que «dans l’attente», ce parti dont les membres se seraient «mis au ban de la nation» se voit supprimer «toute aide publique». Le président du Rassemblement national Jordan Bardella, de son côté, a estimé que le député Thomas Portes jetait «en pâture les athlètes israéliens», avant d’attaquer LFI qualifié de « soutien du Hamas». Maud Brégeon, porte-parole du parti Renaissance a dénoncée «l’antisémitisme érigé en stratégie électorale» du député de la 3e circonscription de Seine-Saint-Denis. Le député a été l’objet de critiques jusqu’au sein du Nouveau Front Populaire (NFP). La présidente socialiste de la région Occitanie Carole Delga a ainsi dénoncé un député «irresponsable et indigne» et des «propos haineux» qui «contribuent à menacer la sécurité de la délégation israélienne et celle de Paris 2024».
«Acharnement», «déchaînement de haine»: les Insoumis défendent leur député Les députés de LFI ont fait bloc derrière leur collègue. Le coordinateur national du parti Manuel Bompard a estimé qu’il «n’y a rien d’antisémite à demander que, face aux violations du droit international, les athlètes israéliens concourent aux JO sous bannière neutre» et de faire le parallèle avec la délégation russe en citant un message russophobe du maire de Paris Anne Hidalgo qui avait affirmé que les «athlètes russes et biélorusses n’étaient pas les bienvenus à Paris». Le chef de file des Insoumis a, par ailleurs, dénoncé le «déchaînement de haine». Le député Jérôme Legavre, de son côté, a évoqué une «acharnement» contre son collègue et évoqué une polémique qui «n’a en réalité qu’un objectif : tenter d’effacer et rendre invisible le fait que depuis plus de 9 mois un génocide est en cours». Enfin Aymeric Caron affirme que son collègue a «simplement dit l’évidence» et que «le CIO aurait dû sanctionner les athlètes israéliens comme il a sanctionné les athlètes russes et biélorusses». L’ancien chroniqueur télé s’était fendu d’une tribune dans ce sens intitulée «Pourquoi il faut sanctionner Israël», parue en janvier 2024 sur un blog du site d’information Mediapart. Une position tenue de longue date par la plupart des élus mélenchoniste à l’image du député Quatennens qui réclamait une participation sous bannière neutre de l’État hébreu en février dernier.
C’est dans un contexte sécuritaire très tendu en France à l’aube des Jeux Olympiques, que la polémique autour des propos du député Thomas Portes bat son plein. Dimanche, l’État d’Israël a fait savoir qu’il enverrait une délégation à Paris avec le président Isaac Herzog qui mettra à profit son séjour pour participer à une commémoration des 52 ans de l’attaque d’athlètes israéliens lors des Jeux de Munich en 1972.
Source : RT en français