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Les discours changent. Ceux qui ont appelé à renverser le régime de feu président Ibrahim Boubacar KEITA en faisant l’apologie du coup d’Etat semblent en avoir marre. Plusieurs d’entre eux, lors de la rencontre avec l’Autorité indépendante de la gestion des élections (AIGE), exigent un retour à l’ordre constitutionnel qu’ils ont contribué à interrompre. Après avoir s’accommodé avec le régime d’exception, ces mêmes responsables politiques militent en faveur d’un régime issu des élections. De véritables hybrides qui n’ont position que le combat de leur intérêt personnel.  Quelle ignominie ?

L’appel en faveur de la fin de la transition s’est accentué le lundi 15 juillet au Centre international de conférences de Bamako. Parmi les acteurs favorables à cette décision, des responsables politiques, qui estimaient que les élections ne pouvaient pas attendre.

Les priorités, pour eux, étaient la refondation, la sécurité, la préservation de l’intégrité territoriale, avant les consultations électorales.

A ce jour, plusieurs de ces cadres politiques marchent sur la pointe des pieds pour rejoindre la position de ceux qui ont commencé à hausser le ton depuis le février 2024 en demandant l’organisation des élections dans les meilleurs délais. Parmi ces nouveaux partisans et militants de la restauration du processus démocratique, Nouhoum TOGO, président de l’Union pour la Sauvegarde de la République (USR).

Ce fervent soutien de la transition et de l’un des animateurs au boulevard de l’indépendance, après la rencontre avec l’AIGE, n’a pas caché son vœu d’un retour à l’ordre constitutionnel dans un contexte où des valeurs de libertés individuelles et collectives sont menacées au motif que le pays est en transition.

«Le pays traverse une période au plan politique avec notamment la suspension des activités qui a été levée.  Aujourd’hui, les Maliens veulent savoir quand est ce que nous allons aux élections. Et on pensait que lorsque la rencontre avec l’AIGE, une réponse allait être donnée. Dans les propos du président de l’AIGE, tout est fin prêt pour aller aux élections », a indiqué M. TOGO, alertant la transition que la mauvaise organisation des élections était l’une des causes de la chute du régime de feu Ibrahim Boubacar KEITA.

Selon lui, les Maliens veulent aller aux élections parce qu’ils estiment qu’elle va contribuer à résoudre certaines difficultés auxquelles la population est confrontée notamment la cherté de la vie.

« Si nous voulons une stabilité dans le pays, il faut procéder à la libération de tous les leaders politiques et tous ceux qui sont détenus à cause de leur opinion politique », a exhorté Nouhoum TOGO qui, selon lui, les politiques n’ont plus de choix que de s’unir ou de périr.

Qu’est ce qui presse maintenant Nouhoum TOGO ? Celui là-même dont les propos étaient virulents, contre ceux qui plaident pour un retour à l’ordre constitutionnel.   

Drôle de position de Nouhoum TOGO et autres qui ont fignolé pendant des années avec la transition contre d’autres partis politiques aujourd’hui jouent à l’avocat de la défense des causes justes, peut-être, en faisant semblant d’ignorer l’avènement de ce régime d’exception.

Avant, ces mêmes leaders ont joué le bourreau de la démocratie en militant dans une coalition qui a délogé de force un pouvoir issu des suffrages des urnes.

Inutile d’affirmer que ces ‘’démocrates’’ ont opté pour une transition en toute violation des principes et des valeurs que devaient observer ces acteurs. Rien de surprenant non plus dans un pays où les règles sont muables en fonction de l’intérêt particulier.

En clair, hier, ils étaient dans les rues pour dégager un régime démocratique.

PAR SIKOU BAH

Source : Info Matin

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