Depuis la suspension de leurs activités politiques, il y a quatre mois, les relations entre le pouvoir de Transition et les partis politiques ne sont pas saines. Elles se sont même empirées avec l’arrestation et la mise sous mandat de dépôt de plusieurs leaders et responsables de certains partis politiques, il y a quelques semaines…
Beaucoup de maliens avaient qualifié cette mesure de suspension comme étant la restriction des libertés individuelles et collectives. Alors que le pouvoir, de son côté, avait mis en avant les raisons sécuritaires.
En effet, le pouvoir de la Transition malienne avait estimé que les activités des partis politiques n’aidaient pas à la résolution des questions d’insécurité. D’où la mesure d’interdiction des activités des partis politiques et des mouvements à caractère politique. Toutefois, depuis le 10 juillet, un décret présidentiel pris en Conseil de ministres a de nouveau autorisé la reprise des activités politiques. Mais le hic est que cela survient dans un contexte où plus d’une dizaine de leaders sont toujours détenus en prison à cause de l’exercice de leurs activités politiques.
L’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE), qui a pour mission de gérer les questions électorales durant cette période de transition, a convoqué les partis politiques le lundi 15 juillet 2024, pour tenter de relancer le dialogue autour des questions électorales. Mais malheureusement, de nombreux partis politiques ont émis des réserves. Ils ont décidé de proclamer la suspension de leur participation aux travaux de l’AIGE, tant que les responsables politiques arrêtés n’ont pas été libérés. Alors qui donc pour assainir les relations entre le Pouvoir de la Transition et les partis politiques ? Est-ce l’AIGE ? Est-ce le ministre d’Etat Chargé de l’Administration Territoriale et des Collectivités Territoriales, en charge des Relations avec les partis politiques ?
Rien n’est moins sûr ! Car l’AIGE qui devrait servir de moteur pour s’entretenir avec les partis politiques, pour leur participation aux prochaines élections, n’aurait pas du tout les coudées franches. D’ailleurs sa tentative de renouer le dialogue avec les partis politiques est pour le moment un échec. Puisque les principaux partis politiques ont boudé sa rencontre des 15 et 16 juillet. Ils continueront d’être absents sur la scène politique, tant que leurs leaders n’ont pas recouvré la liberté. Toute chose qui n’aide point à la réconciliation nationale tant promises par nos autorités.
Cependant, il faut forcément trouver toutes les voies et moyens afin que les acteurs politiques puissent pleinement jouer leur rôle. Car cela pourrait favoriser l’apaisement du climat sociopolitique du pays. En vérité, tout pouvoir a besoin du calme et de la participation des acteurs politiques, pour mieux cerner les vrais problèmes de la nation. C’est après cela qu’il pourrait prendre des décisions idoines pour une bonne marche du pays.
C’est une certitude, quand la scène politique est bien animée pacifiquement, le pouvoir est capable découvrir ses propres erreurs (ou fautes) pour les corriger. Dans la bonne marche de la Transition en cours, le consensus politique est nécessaire. Ce qui signifie que la participation de toutes les forces politiques dans l’édification nationale est très utile. Ce, dans la mesure où c’est main dans la main que tous les fils du pays pourraient traiter et régler convenablement les problèmes cruciaux dont le Mali est confronté, depuis plus d’une décennie. Vivement donc l’apaisement du climat politique à travers des mesures de clémence du pouvoir !
Monoko Toaly
Source : Le Pélican