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La situation s’est dégradée pour le président américain sortant depuis son débat malheureux avec Donald Trump. Les tentatives de conserver ses chances d’obtenir un second mandat semblent avoir fait long feu…

Comment la campagne de Biden s’est effondrée, morceau par morceau 19 juil. 2024 © Susan Walsh Source: AP Joe Biden s’adresse à North Las Vegas, Nevada, le 16 juillet 2024 (photo d’illustration).

La situation s’est dégradée pour le président américain sortant depuis son débat malheureux avec Donald Trump. Les tentatives de conserver ses chances d’obtenir un second mandat semblent avoir fait long feu.

Par Alan Lolaïev, chercheur invité au Laboratoire de géographie politique et de géopolitique contemporaine, École des hautes études en sciences économiques (Moscou)  

La performance désastreuse de Joe Biden lors du récent débat présidentiel a eu un impact sérieux sur sa candidature à une réélection.

Après une série de gaffes et de déclarations vagues, même les électeurs les plus fidèles de Joe Biden n’ont pas pu le considérer comme le vainqueur du débat.

En revanche, Donald Trump a tiré profit des erreurs de son adversaire, rappelant à chaque occasion aux électeurs américains que l’actuel commandant en chef était incapable non seulement de gouverner le pays mais aussi de finir une phrase.

La bataille entre les partisans de Trump et les élites démocrates

La semaine dernière, Joe Biden a tenu une conférence de presse qui est probablement l’une des plus importantes de ce cycle électoral. S’adressant aux journalistes en marge du sommet de l’OTAN à Washington, le président américain a tenté de convaincre ses détracteurs et ses partisans qu’il était mentalement capable d’assumer un nouveau mandat de quatre ans.

Pendant son discours qui a duré un peu moins d’une heure, Biden a vivement critiqué Trump, notant que ce dernier n’avait pas organisé d’événements publics après le débat.

Il a reproché à Trump de ne pratiquement rien faire, tandis que Biden lui-même menait une campagne active. Il a également souligné que les dirigeants étrangers qu’il avait rencontrés au sommet de l’OTAN s’inquiétaient de la perspective d’un second mandat de Trump. Biden a à plusieurs reprises souligné qu’il se considérait comme le candidat le plus qualifié pour se présenter aux élections.

Il a déclaré qu’il avait déjà vaincu Trump une fois et qu’il le ferait de nouveau. Il a également affirmé que d’autres démocrates pourraient vaincre Trump, mais qu’ils auraient du mal à commencer une campagne à partir de zéro. Biden a mis l’accent sur son rôle dans l’unification de l’OTAN après que Trump a laissé le bloc profondément divisé.

Selon lui, les dirigeants étrangers n’ont pas exprimé de doutes quant à sa capacité de servir en tant que président. Le plan de l’équipe de campagne de Biden semblait logique : une tentative de réhabilitation de sa candidature dans le cadre du sommet international le plus important, et sur l’un des rares points forts de l’actuel président – la politique étrangère.

Mais la démonstration de confiance des alliés de l’OTAN dans la capacité de Biden à diriger le monde occidental n’a pas atteint le résultat escompté.

La série de gaffes, qui semblent s’aggraver de plus en plus, s’est poursuivie.  Biden confond Zelensky et…

Poutine D’abord, en présentant le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky, Biden l’a appelé Vladimir Poutine, sous prétexte qu’il était trop concentré sur la défaite du dirigeant russe.

Ensuite, lors de la conférence de presse elle-même, il a appelé Trump la vice-présidente Kamala Harris.

Il est peu probable que sa performance change l’opinion de beaucoup de gens : malgré les efforts de Biden, sa conférence de presse n’a pas empêché un nombre croissant de démocrates de réclamer sa démission.

Face au mécontentement croissant au sein du parti, ses donateurs ont gelé 90 millions de dollars destinés à la campagne électorale de Biden.

La décision a été prise après le débat où Trump s’est montré beaucoup plus convaincant, ce qui a suscité des doutes chez les donateurs quant aux chances de victoire de Biden.

Désormais, l’argent ne sera alloué que si un autre candidat est désigné.

En outre, un nombre croissant de dirigeants démocrates expriment leurs doutes quant à la capacité de Biden de se présenter efficacement pour un second mandat.

Lors de réunions à huit clos, il y a de plus en plus d’appels en faveur du retrait de la candidature de Biden.

En particulier, plusieurs membres de la Chambre des représentants et des sénateurs discutent activement de la possibilité de désigner un nouveau candidat du Parti démocrate.

Dix-sept éminents démocrates, dont Jim Himes, Scott Peters et Erik Sorensen, ont publiquement appelé Biden à abandonner sa candidature aux élections de 2024.

Si Biden reste dans la course, il devra surmonter une opposition importante non seulement de la part des républicains mais aussi au sein de son propre parti.

De mal en pis : la tentative d’assassinat sur Trump Au milieu d’une période particulièrement difficile pour Biden de retrouver de l’optimisme quant à ses chances d’être réélu, la tentative d’assassinat de Trump a sans doute déterminé le résultat des élections présidentielles de novembre.

En dépit du chaos après la fusillade qui l’a laissé avec une oreille ensanglantée, Trump a montré son instinct politique en levant le poing et en suscitant les applaudissements de la foule.

Ce geste emblématique a symbolisé la confiance et la résilience à un moment critique. Après l’incident, Trump a fait part de ses impressions et noté qu’il avait ressenti le besoin de montrer son soutien et sa force en voyant le public rester en place.

Il a souligné qu’il comprenait l’importance de ce moment pour l’histoire. Les partisans de Trump ont affirmé que sa réaction leur avait donné confiance. Malgré sa blessure, Trump a maintenu son interaction avec la foule et ses gestes ont reçu une réponse positive.

Cet incident est un autre exemple clair de l’utilisation habile de l’image et du symbolisme chez Trump, ce qui va certainement avoir un effet sur sa campagne électorale.

L’attaque pourrait avoir un impact positif sur les espoirs de Trump d’être élu, son image étant devenu un symbole de renaissance politique à la suite de sa condamnation pénale. L’ancien président est déjà en tête des sondages au niveau national et dans la plupart des États clés.

Les partisans de Trump estiment que l’incident mobilisera les républicains et augmentera le soutien des électeurs indépendants qui ont de la compassion pour sa situation.

Il est donc difficile pour Biden et le Parti démocrate d’attaquer Trump durant la campagne électorale, ce qui a poussé la campagne du président à suspendre certaines publicités. Parallèle avec Reagan : l’effet du ralliement autour du drapeau Un attentat contre la vie d’un ancien président des États-Unis représente un événement extraordinaire.

Le dernier exemple d’un tel événement est l’attentat contre la vie du président Ronald Reagan quelques mois après son entrée en fonction.

La tentative d’assassinat du 30 mars 1981 a eu un impact significatif sur la popularité de Reagan et sur sa carrière politique. Après la tentative d’assassinat, Reagan s’est montré courageux et optimiste, a plaisanté avec des médecins et a gardé une attitude positive, ce qui a provoqué une vague de sympathie et d’empathie parmi les Américains. Cela a joué un rôle important dans le renforcement de son image de leader fort et résilient.

Ce phénomène est connu sous le nom d’«effet du ralliement autour du drapeau» lorsqu’une nation s’unit autour d’un leader dans les moments de crise. Le taux d’approbation de Reagan est monté de plus de 70% après l’attentat contre sa vie. L’attaque et la manière dont Reagan y a réagi ont renforcé son image de dirigeant fort et résolu.

En 1984, Reagan et sa campagne ont activement utilisé cette image. Il a emporté une victoire écrasante, gagnant le soutien de 49 des 50 États. Son adversaire, Walter Mondale, n’a pu remporter que le Minnesota, son État d’origine, et le district de Columbia. Reagan a reçu 525 voix contre 13 pour Mondale.

Il est trop tôt pour dire si Trump répétera le succès de Reagan dans le contexte de la tentative d’assassinat ratée, mais les chances que Biden soit réélu sont déjà compromises.

Sur le banc de touche des démocrates : qui pourrait remplacer Biden ?

Biden a clairement indiqué que seul «Dieu tout-puissant» pouvait le convaincre de se retirer de la course présidentielle.

Pourtant, s’il changeait d’avis, la vice-présidente Kamala Harris serait la candidate la plus apte à le remplacer. Sa position est renforcée par son expérience de travail au sein de l’équipe de Biden, par la confiance qu’elle a établie avec les groupes démographiques clés et par les fonds importants amassés pendant la campagne de Biden.

S’il y avait une course préélectorale ouverte contre Biden, ses perspectives seraient les plus favorables. L’un des principaux avantages de Harris sera le soutien probable de Biden.

Alors que les règles du parti n’autorisent pas le simple transfert de délégués, beaucoup d’entre eux ont déjà prêté allégeance à Kamala Harris, ce qui pourrait simplifier le processus de nomination et minimiser les désaccords potentiels qui pourraient survenir lors de la convention.

Andrew Feldman, stratège démocrate, a souligné que Harris représentait la continuation de l’héritage de Biden et reflétait le programme populaire de l’administration.

Malgré les discussions sur d’autres candidats potentiels, tels que le gouverneur de Californie Gavin Newsom et celui du Michigan Gretchen Whitmer, il y a eu peu de manœuvres au sein des démocrates pour soutenir des alternatives à Harris. De nombreux membres du parti semblent adopter une position moins active, surtout face à une élection difficile contre Trump.

Quant à Trump, son concurrent le plus avantageux dans les élections nationales est Biden. Un changement de candidat démocrate pourrait relancer l’optimisme des partisans de ce parti et les mobiliser.

Tant que ce n’est pas le cas, Trump doit réussir à unir les élites républicaines. Et l’attentat manqué contre sa vie est un moyen très pratique d’y parvenir.

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Source : RT en français

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