Les 577 députés que compte l’Assemblée nationale éliront ce 18 juillet le président de la Chambre basse. Cinq candidats sont en lice pour un scrutin qui demeure incertain alors que le paysage politique est éclaté depuis les élections législatives…
C’est un scrutin d’ordinaire sans enjeux avec le fait majoritaire, mais qui prend une tout autre tournure avec l’éclatement des forces politiques en trois blocs à l’Assemblée nationale.
Ce 18 juillet, les députés éliront leur président. Cinq candidat postulent pour cette place hautement symbolique… et stratégique. La sortante macroniste Yaël Braun-Pivet espère pouvoir rempiler.
Elle devrait faire face au candidat du Nouveau Front populaire (NFP) André Chassaigne, au député Rassemblement national (RN) Sébastien Chenu mais aussi à la députée de centre droit Naïma Moutchou, au LR Philippe Juvin et enfin au candidat Liot Charles de Courson.
Les favoris : Braun-Pivet, Chassaigne et de Courson La candidate sortante Yaël-Braun Pivet semble faire figure de favorite. En acceptant de donner des vice-présidences au RN, elle s’est certes aliénée les voix de la gauche mais elle dispose d’une réserve de voix potentielles à droite.
Réputée bonne camarade dans l’hémicycle, elle peut espérer l’emporter à la faveur de report de voix de la droite LR et du RN. Son concurrent André Chassaigne, candidat NFP issu des rangs du Parti communiste, est un vieux routier de l’Assemblée avec 22 années au compteur.
Réputé sérieux et peu enclin aux coups d’éclats de ses alliés LFI, il souffrira néanmoins de l’étiquette «communiste» qui pourrait empêcher un soutien des élus plus centristes, même si celui du député Place publique, le parti de Raphaël Glucksmann, Aurélien Rousseau témoigne d’une cote de popularité dépassant la gauche la plus radicale.
Enfin, le candidat Charles de Courson peut espérer être la surprise du scrutin. En effet, ce dernier, issu des partis centristes, siège depuis 2018 dans le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot).
Un groupe qui apparait comme peu hostile aux autres forces politiques en se plaçant dans une perspective de proximité avec les territoires de ses élus. Avec plus de 31 années passées à l’Assemblée, il est le député le plus chevronné de l’hémicycle et pourrait servir de recours en cas de rejet de la candidature Braun-Pivet.
Il peut en effet recueillir des voix aussi bien à gauche qu’à droite, des Insoumis au RN. En 2023, il s’était montré particulièrement actif contre la réforme des retraites, déposant une motion de censure puis rédigeant une proposition de loi pour l’abroger. Une attitude qui pourrait en revanche assécher ses potentiels soutiens dans la majorité sortante.
Chenu, Moutchou et Juvin : des candidatures de témoignages ? Les trois autres candidats à la présidence partent de beaucoup plus loin. Le RN Sébastien Chenu fera face au «barrage républicain» qui a largement pénalisé son parti lors des élections législatives et ne devrait pas rassembler de voix au-delà de son groupe et de ses alliés ciottistes.
De son côté, la candidate du parti Horizon d’Édouard Philippe Naïma Moutchou présente une ligne assez proche de la présidente sortante en se disant opposée à l’éviction du RN comme de LFI des fonctions de vice-président.
En cas de blocage sur la personnalité de Yaël Braun-Pivet, elle dispose d’une petite chance mais son élection relèverait de la surprise. Elle semble plutôt en mesure de constituer une réserve de voix pour cette dernière avec la possibilité de briguer une vice-présidence ou un poste de questeur.
Enfin, la candidature du LR Philippe Juvin choisi au dernier moment et préféré à Annie Genevard semble n’avoir aucune chance. Pas en position de force avec 68 députés, les LR devraient, à en croire le journaliste du Monde Alexandre Pedro, servir de «monnaie d’échange du groupe de Laurent Wauquiez pour négocier d’autres postes».
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Source : RT en français