En ayant patiemment tissé les liens historiques et anthropologiques qui les lient, depuis l’aube de l’humanité, les Chefs d’État de la Confédération AES ont fini par juxtaposer les problématiques sécuritaires de leurs trois pays, issus de grands Empires partant du Sahel jusqu’aux côtes atlantiques…
Comme quoi, l’État-Nation AES est le berceau naturel de la Confédération appelée à devenir une Fédération sur le moyen terme.
C’est dans cette perspective que les Chefs d’État du Burkina Faso, Capitaine Ibrahim Traoré, du Mali, le Colonel Assimi Goïta, et le Général de Brigade
Abdourahamane Tiani, Président du Conseil national pour la sauvegarde de
Les Chefs d’État qui se sont engagés à se revoir à la prochaine session de ce Collège en 2025. Une date qui sera fixée de commun accord par voie diplomatique, affirme Niamey.
Le Sommet a aussi salué l’adoption du traité instituant le projet de fédération des États du Sahel dans le périmètre du bassin du Liptako-Gourma et celui de Taoudeni dont ils vont s’activer à faire sauter les frontières qui les séparaient, car il est plus que jamais temps de briser ces vieilles chaînes de ces micros États nés d’une décolonisation bâclée. Dans leurs discours respectifs sans fioritures ni ambages, les trois Chefs d’État ont mis l’accent sur cette étape majeure qui doit les mener vers une Fédération après l’échec de l’ex-Fédération du Mali. Cela leur est permis grâce à un état d’esprit résolument tourné vers l’indépendance réelle des États de l’AES, engagés comme on le sait dans une guerre asymétrique contre les groupes armés terroristes. C’est pour ces raisons que l’on attend beaucoup d’eux, afin de mettre définitivement un terme à la roublardise de l’aide publique au développement comme vient de nous le signifier la banque mondiale en bisbilles avec le.ministre de l’Économie et des Finances, Alouséni Sanou.
Pour arriver à cette indépendance réelle plusieurs actions d’éclat ont déjà été initiées par les trois pays contre la communauté internationale et ses succursales sous régionales qui tendaient à les contenir dans des limites tracées qui ne sont pas les leurs de 1960 à nos jours. Il s’agit des fontières arbitrairement établies par l’ancienne tutelle coloniale.
Dans cette voie, l’opérationnalisation de la Confédération AES passe par une synergie d’actions payante pour les trois États. Parmi elles, on peut citer la solidité, la stabilité et la pérennité des institutions nouvelles pour une Fédération porteuse d’espoirs réels et impactant la vie des populations ; la mutualisation des moyens militaires et des effectifs ; la fusion des politiques industrielles, agricoles et minières ; le lancement de projets d’infrastructures structurants comme les routes, les gazoducs et pipelines, les transports aériens, la protection de l’environnement et la satisfaction des besoins énergétiques ; la mise sur pied du marché commun pour 73 millions de consommateurs, dont une composante jeunesse très très active et humaniste ; la mise en circulation de la monnaie unique garantie à taux flottant ou fixe par nos ressources naturelles dont l’or, le pétrole, l’uranium, le manganèse, le lithium etc.; le recentrage culturel et scientifique par la réappropriation de nos valeurs culturelles ancestrales et la valorisation des techniques de production traditionnelle. Entre autres…
Pour certains, ce sommet des Chefs d’État de l’AES a été ressenti comme une flamme rallumée de notre commun vouloir vivre ensemble hors toute contrainte extérieure visant à nous diviser à nous séparer et nous faire exiger. Un vieux rêve dont nos pères fondateurs et pionniers de notre indépendance virtuelle n’avaient pas réussi à matérialiser malgré les instruments intellectuels et idéologiques dont ils disposaient en quantité et en ardeur morale, gage de toute révolution.
À ce titre, les Chefs d’État ont souligné l’importance d’assurer une meilleure coordination dans le suivi et la mise en œuvre des décisions issues des différentes sessions du Collège des Chefs d’État, notamment la mise en place de Comités nationaux AES dans les trois pays en vue d’assurer une meilleure coordination ; la libre circulation des personnes et des biens (ils ont demandé à leurs Ministres d’élaborer dans l’urgence, des projets de protocoles additionnels y relatif en vue de faire face aux implications liées aux retraits des États de l’AES de la Cedeao) ; la mutualisation de leurs moyens en vue de mettre en place des projets structurants et intégrateurs dans les secteurs stratégiques (agriculture, sécurité alimentaire, eau, environnement, énergie, mines, échanges commerciaux et transformation industrielle) à travers les travaux d’infrastructures, le développement du transport inter-régional, de la communication et des télécommunications (économie numérique).
Enfin, last but not least, les Chefs d’État ont décidé également d’avoir une attention particulière pour la cohésion sociale, le relèvement et la stabilisation, la jeunesse, le sport et la culture, l’éducation et la formation professionnelle, l’emploi et la santé. Ils se sont réjouis des résultats obtenus grâce à la synergie d’actions entre les trois États dans la lutte contre le terrorisme dans l’espace de l’Alliance. Aussi, ont-ils décidé de franchir une étape supplémentaire vers une intégration plus poussée entre les pays membres. A cet effet, ils ont adopté le traité instituant une Confédération entre le Burkina Faso, la République du Mali et la République du Niger dénommée Confédération Alliance des États du Sahel, en abrégé Confédération AES.
Ils se sont également félicités de la mise en place d’une Force unifiée des États du Sahel lors de la réunion des Chefs d’état-major tenue à Niamey du 5 au 6 mars 2024, et qui a défini la mission de mettre en œuvre un plan à caractère trilatéral permanent de lutter contre les groupes armés terroristes, la criminalité transnationale organisée et les autres menaces auxquelles ces pays font face.
En matière politique, les trois Chefs d’État qui partagent les mêmes réticences et résistances au plan national de la part de certains de leurs concitoyens à les suivre ou en tout cas adhéré au projet collectif d’État fédéral et de Refondation de l’État national, ont insisté sur la nécessité d’une
coordination de l’action diplomatique ainsi que l’importance de parler d’une seule voix.
Pour terminer, les Chefs d’État ont décidé de la création d’une Banque d’Investissement de l’AES et de la mise en place d’un Fonds de stabilisation. Les Ministres chargés des Affaires Étrangères et ceux en charge du Développement sont appelés à prendre en charge ce volet ainsi que les dispositions pour leur opérationnalisation.
Au plan de la communication au sein de l’AES, les Chefs d’État ont aussi instruit aux Ministres de la communication de mettre en place une stratégie de communication efficace pour une information saine des populations à travers l’utilisation accrue des langues nationales sur les médias numériques certifiées et alimentées par un narratif conforme aux aspirations des peuples. Ce qui est déjà en cours par la visioconference organisée entre les trois ministres de la communication quatre jours après la fin du sommet.
En passant en revue la situation politique internationale marquée par des tensions multiples aux conséquences néfastes sur leurs économies, la paix et la sécurité internationales, les Chefs d’État ont entériné les conclusions des réunions ministérielles de Bamako, le 25 novembre 2023, les 30 novembre et 1er décembre 2023, de Ouagadougou, le 15 février 2024 et de Niamey le 17 mai 2024. Ces rencontres ont en effet, permis de renforcer l’architecture institutionnelle de l’AES et de jeter les bases de construction d’un espace de prospérité économique et sociale. À cet effet, ils ont instruit les Ministres concernés d’élaborer une Feuille de route pour la matérialisation de la Confédération entre les 3 pays tout en gardant à l’esprit qu’elle n’est que la seconde étape vers la future Fédération qui la remplacera.
Touche finale, ils ont exprimé leur profonde gratitude à l’ensemble des partenaires, qui continuent de demeurer aux côtés des peuples résilients du Sahel dans leur lutte contre le terrorisme, leur quête légitime de bien-être et de sauvegarde de leur
souveraineté, ainsi que leur gratitude pour le peuple nigérien et ses autorités officielles pour l’hospitalité et l’accueil qui leur ont été réservés.
KML
Source : L’Aube