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La Transition a-t-elle fait oublier la gouvernance IBK, en termes d’actions salutaires sur le quotidien des populations ? Les réponses sont mitigées ou majoritairement  négatives …

Bientôt quatre ans après la chute du président IBK, les Maliens continuent de se lamenter sur leur quotidien. C’est au point que certains citoyens commencent à regretter, à haute voix, le régime défunt. Certainement, parce que la crise énergétique, le manque criard d’argent, la tension de trésorerie de l’Etat, la vie chère ont atteint leur paroxysme.



En effet, à Bamako et ailleurs au Mali, les populations cherchent désespérément le diable pour, ne serait-ce que, le tirer par la queue ! Les uns et les autres ne cessent de gémir : « ça ne va pas !». Et la majorité écrasante des populations continue de vivre des drames et exprime leur désolation et des cris de détresse : « ça ne va pas !»

Les activités économiques sont au point mort du fait de la crise énergétique, le mal-vivre aggravé, ajouté au marasme socio-économique du moment impactent négativement l’espérance de vie…

Un malaise social perceptible

En effet, les services hospitaliers le signalent avec désarroi et en toute discrétion : le nombre de décès monte inexorablement, même si le temps de la canicule semble derrière, avec les premières pluies. Quelles sont les causes de cette inquiétante hécatombe ? Ce sont les soucis de la vie, dont le stress, les dépressions liées à des licenciements, à la baisse des activités et donc des revenus, l’endettement, l’absence de perspectives pour joindre les deux bouts, etc.

Il s’agit donc d’un malaise social aggravé par les conditions d’existence extrêmement difficiles, qu’offre la Transition en cours. Ce mal-vivre est lié au fait que les autorités de la Transition ont travaillé à la rupture de la coopération d’avec des organisations et Etats, qui aidaient les populations dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Ces ruptures ont totalement asséché ces mécanismes d’appuis même dans le domaine humanitaire. Sans oublier que les délestages sont venus donner le coup de grâce aux activités économiques de subsistance.

Le nombre de chômeurs et de sans-emplois a sérieusement augmenté.

Sans compter que certaines activités informelles, dont profitaient les missions extérieures, ont fermé boutique.

Vie chère et insécurité alimentaire

Le quotidien des populations est aussi marqué par la hausse des prix des denrées de première nécessité Puisque, dans les marchés, les ménagères ne cessent de se plaindre de leurs paniers visiblement… troués. La tomate, l’huile, le lait, le sucre, le riz, le mil, le maïs, le kilo de viande, le poisson ont tous vu leur prix prendre l’ascenseur. Le gouvernement peut-il encore assurer l’autosuffisance alimentaire à brève échéance ? Le doute est permis, surtout que certaines zones du pays sont fortement menacées de famine, tant les récoltes, en produits vivriers, ont été mauvaises. Alors que tout le pays vit un marasme économique sans précédent.

Par ailleurs,  suite aux sanctions économiques et financières que le pays a subies en 2022, plusieurs opérateurs économiques ont vu leurs affaires chuter drastiquement. Et la conséquence de cette crise dans la crise, c’est des séries de licenciements pour motif économique. C’est ainsi que, des milliers de cadres et employés subalternes ont perdu leurs emplois, venant ainsi grossir les rangs des chômeurs. Les « grins » ne sont-ils pas aujourd’hui remplis de jeunes et de d’adultes ayant perdu leurs emplois ?

Cette situation, déjà préoccupante, sera exacerbée par la crise énergétique, qui perdure, mettant les entreprises en quasi-cessation d’activité. Car, combien d’entreprises arrivent à fonctionner aujourd’hui avec l’effort intenable en carburant pour les groupes électrogènes? Même les services étatiques tiennent difficilement ! Ce qui fait que certains services stratégiques de l’Etat et des collectivités décentralisés sont en quasi-arrêts de travail. Une crise sécuritaire qui perdure, malgré les efforts…

Malgré les premiers bonds qualitatifs réalisés par nos FAMA sur le terrain de la crise  sécuritaire, le mal semble se métastasé. Et il est indéniable qu’aujourd’hui, en dépit de la « montée en puissance » de nos forces de défense, de nombreuses zones du pays sont toujours inaccessibles, du fait de la présence des terroristes. Ce qui fait que des paysans n’arrivent pas à vaquer à leurs travaux champêtres (par ces temps d’hivernage).

C’est ainsi que des pans entiers des cercles de Sikasso, Banamba, Nara, Ségou, Niono, Mopti, Teninkou, Youwarou et du septentrion du pays sont infestés par des hordes de terroristes. Même si l’on n’enregistre plus des attaques contre des camps militaires, les groupes armés terroristes continuent d’empêcher la présence de l’Etat, donc de l’administration sur certaines parties du territoire national..

En définitive, sur le triple plan énergétique, sécuritaire et économique, les autorités de la Transition semblent éprouver d’énormes difficultés pour apporter le mieux-être souhaité. Les attentes sont toujours très fortes au point que nombre de nos compatriotes se désolent d’un manque de visibilité dans les actions des gouvernants. Ce qui est plutôt décevant, eu égard aux espoirs placés en ces nouveaux dirigeants.

Boubou SIDIBE

Source : maliweb.net

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