La décision du Conseil du ministre du mercredi 10 juillet de lever la mesure de suspension des activités des partis politiques et des activités politiques des associations a suscité beaucoup d’espoirs au sein de la classe politique. En saluant la levée de cette mesure, l’ancien premier ministre, Moussa Mara, a demandé la libération des hommes politiques arrêtés en lien avec cette suspension désormais caduque…
«L’annonce de la levée de la mesure de suspension des activités des partis politiques et des activités politiques des associations. Félicitations aux autorités pour cette décision raisonnable demandée par la majorité des forces vives du pays », a félicité l’ancien chef du gouvernement, Moussa Mara. A quelques heures seulement de l’annonce de cette mesure qui pesait sur la classe politique malienne comme une épée de Damoclès, l’ex premier ministre exhorte les autorités de la transition de libérer les 11 acteurs politiques de l’Alliance des signataires de la déclaration du 31 mars 2024. « Je demande la libération des hommes politiques arrêtés en lien avec cette suspension désormais caduque et l’abandon de toutes poursuites à leur encontre », a-t-il demandé. La levée de la mesure de la suspension des activités politiques intervient dans un climat de méfiance installé entre la classe politique et les autorités de la transition.
Face à une telle situation, Moussa Mara encourage les autorités à aller plus en engageant des mesures d’apaisement de l’environnement socio politique et à travailler avec les acteurs politiques en vue de la mise en place d’un chronogramme crédible vers le retour de notre pays à l’ordre constitutionnel. Le même constat est fait par un autre cadre du parti Espoir pour la Démocratie et la République, Moussa Sey Diallo, qui pense que « le gouvernement va vers l’apaisement par la levée de la suspension des activités des partis politiques ». Par conséquence, il estime que la stabilité réelle passe par le rétablissement d’un dialogue vrai entre la classe politique et les autorités de la transition.
Le porte-parole de la rébellion Kidaloise, Attaye Ag Mohamed, en exil dans un lieu inconnu, se moque de la décision des autorités de lever de suspension des activités des Partis Politiques. « Cette annonce n’est que la phase de boostage d’un plan prémédité », se moque –t-il. Poursuivant qu’après un ratissage contre les rares courageux adversaires politiques dans la capitale par un système de distributeur automatique de « mandats de dépôt » et de « contrainte à l’exil», coïncidant avec un besoin crucial de libérer ses propres « boîtes à résonance», le pouvoir ne peut qu’ouvrir le portail à son troupeau. Pour certains acteurs politiques et analystes politiques, les autorités de la transition ont péché par l’instauration d’un monologue et l’absence de concertation par rapport à toutes les décisions liées à la gestion des affaires publiques. Le report unilatéral de la présidentielle, le retrait du Mali de la CEDEAO et les nombreuses arrestations au sein des milieux politiques ont contribué à envenimer les tensions entre l’exécutif et les forces vives du pays qui, par peur d’aller en prison, n’osent contester certaines décisions qui auraient dû motiver une consultation du peuple.
Au Mali, le climat politique est profondément crisper. Le dernier fait en date contre la classe politique est l’arrestation de 11 acteurs politiques de l’alliance des signataires de la déclaration du 31 mars. Ils sont inculpés pour « tentative de déstabilisation, atteinte à la sûreté de l’État » et placés sous mandat de dépôt.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
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