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Pour la première fois, le triumvirat fondateur de l’Alliance des Etats du Sahel  (Aes)  s’est réuni à Niamey où le Colonel Assimi Goïta et le Capitaine Ibrahim Traoré,  ont rejoint leur homologue nigérien, le Général Abdourahamane Tiani. Les militaires au pouvoir œuvrent sans relâche à  la mise en place d’un nouveau cadre de coopération militaire et économique entre leurs Etats membres…

En toile de fond, les ambitions souverainistes des trois pays en rupture avec la Cédéao devenue plus  nègre de service de la France qu’elle n’est soucieuse que des intérêts de ses membres.

Nombreux sont les observateurs qui voyaient au menu de cette rencontre au plus haut niveau  le  projet de monnaie commune et  la matérialisation de la forme  juridique de l’Aes. Ils n’ont certainement  pas totalement eu tort. Car les ministres des Affaires étrangères nigérien, burkinabé et malien avaient effectivement  finalisé, en mai 2024, un projet de constitution d’une confédération. Lequel texte a été effectivement soumis aux Chefs de l’Etat pour approbation. En revanche, l’annonce de la création d’une monnaie pour les Etats du Sahel désormais confédérés devra encore  attendre.


Suite au coup d’Etat qui a propulsé le général Tiani à la tête du pays, le 26 juillet 2023, la Cédéao sur injonction de son maître a menacé d’intervenir militairement au Niger, avant d’y renoncer mais le soumettant à une batterie de sanctions. Heureusement que Niamey avaient pu compter sur le soutien immédiat de Ouagadougou et Bamako, qui ont exprimé leur détermination à le défendre militairement.

Depuis, la crise est ouverte  entre l’organisation sous-régionale et les trois pays du Sahel qui n’ont pas mis du temps à porter sur les fonts baptismaux l’Alliance des Etats du Sahel, à travers la signature de la Charte du Liptako-Gourma le 16  septembre 2023. Les choses évolueront de plus en plus vite. En janvier 2024,  l’Aes a annoncé son retrait «sans délai» de la Cedeao. En mars 2024, elle crée sa force conjointe contre le terrorisme et le banditisme transfrontalier.

Face donc à une Cedeao très affaiblie, qui s’est aussi réunie  ce dimanche 7 juillet 2024 en sommet ordinaire à Abuja au Nigéria, l’Aes a décidé de marquer  sa ferme  détermination à tracer sa propre voie, celle de la pleine souveraineté. «Nos destins sont liés, nous avons pris un chemin de non-retour», avait averti le Colonel Assimi Goïta en juin dernier au Faso. D’où  l’engagement  solennel  des trois Chefs d’Etat à formaliser l’architecture juridique de l’Aes et d’accepter le règlement Intérieur du Collège des Chefs d’Etat. En attendant l’évolution du dossier de création de la monnaie commune.

Gaoussou Madani Traoré

Source : Le Challenger

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