Six mois après le retrait définitif de la Minusma, une radioscopie de la situation sécuritaire au Mali s’impose. Arrivée au Mali à la faveur de l’opération Serval, la Minusma dont le mandat a pris fin officiellement le 31 décembre 2023, s’était signalée négativement aux Fama lors de la reprise de Kidal, Tessalit et Aguel Hock en novembre dernier, accélérant ainsi son départ du Mali dans la précipitation comme des voleurs pris la main dans le sac…
Des faits authentiques sont imputés aux forces étrangères de la Minusma durant la décennie 2013-2023. Et malgré les quelques succès enregistrés à l’actif des Fama, l’ancienne tutelle de la Minusma à travers Barkhane a toujours couvert ses propres forfaits et ceux de la Minusma au cours de cette décennie.
Aujourd’hui que les Fama ont repris le dessus sur les ennemis intérieurs et extérieurs du Mali parmi tant d’autres opposants et ennemis cachés, leurs performances tactiques et stratégiques sur le terrain sont à saluer. Et les avancées dans la récupération intégrale du territoire sont notoires.
Les Fama ont repris le dessus sur les ennemis intérieurs et extérieurs du Mali
De décembre 2023 à cette fin juin 2024, en 6 mois seulement, nos soldats ont fait des prouesses qui ne se discutent plus sauf pour les insensés qui doivent apprendre l’intelligence. L’intensification des opérations militaires “Maliko” et “Kélétiggi” au centre et au nord a permis d’obtenir un excellent maillage sécuritaire du territoire.
La vérification du bornage frontalier avec la Mauritanie a permis de repérer le centre de gravité des délinquants recrutés “terroristes djihadistes” et de réclamer un rebornage déjà entamé par la reconnaissance du tracé originel de 1944.
Une initiative qui, si elle se poursuit et aboutit avec bonheur…., nous donnera un accès direct à l’océan Atlantique dans l’extrême ouest du Mali, au dessus du Sénégal voisin et entre les limites maritimes sénégalo-mauritanienne.
Tel est le résultat de six mois sans repos et d’une surveillance inlassable du territoire, opéré par les Fama qui sont à féliciter, mais pas maintenant.
Car l’enfer est pavé de bonnes intentions, mais jamais réalisées bonheur collectif au profit de l’intérêt général. Pour dire que ce qu’il y a à faire est beaucoup plus important encore qui ce qui reste à faire pour en terminer avec cette guerre asymétrique (imposée au Mali) contre un ennemi beaucoup plus grand que ce qu’il nous en laisse percevoir de lui et de ses intentions louches et sournoises… Maliennes, Maliens !
Attention de ne pas tomber dans cette sauce de l’apatrisme et de la trahison. Prenons exemple sur nos vaillants et valeureux militaires et combattants au front.
23 ans durant l’issue de la confrontation avec ces belligérants qui s’attaquent aux populations civiles et aux forces armées n’est toujours pas certaine
Appelée conflit armé djihadiste au Sahel, la guerre contre le terrorisme international et transfrontalier au Sahel n’est pas ce qu’on pourrait qualifier d’«insurrection islamiste» ou djihadiste au Sahel. C’est plutôt une occupation illégale de zones de territoires du Sahel sous couverture diplomatique.
Ce n’est pas un conflit armé de type traditionnel opposant des États membres de la Cedeao. Bien au contraire. C’est des régions annexées de trois pays du Sahel (Mali, Niger et Burkina Faso) qui servent de base arrière, de repaires et de théâtre d’opérations à des mercenaires non initiés, recrutés, formés et préparés pour s’appeler groupes djihadistes avec différentes appellations et différentes missions sous un seul mode opératoire : frapper là où ça fait mal et ne jamais rater la cible visée.
Ces gens se disent combattants djihadistes à la solde de leurs alliés, des groupes salafistes liés à al-Qaïda dans le Maghreb islamique (Aqmi ou Daesh ou État islamique). Le 29 août 2022, de leurs éléments à cette branche armée d’administration s’accrochent aux Fama à Tessit et des combats violents les opposent. Il s’avérera que ce groupe armé terroriste (Gat) est de l’Eigs (État islamique dans le grand Sahel).
Le bilan fait état de 02 morts et 08 blessés, côté Fama, et 44 combattants tués côté ennemi. Leurs corps sont abandonnés sur place et leurs âmes envoyées pour le repos éternel. Les engins sur lesquels ils se trouvaient sont incendiés et plusieurs armes et une bonne quantité de munitions est récupérée.
On se doute bien que la multiplication des attaques est le fait et la résultante de la connexion des groupes irrédentistes de la zone nord avec le groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc), qui est actif depuis le début de l’année 2003.
Présent en Algérie d’où il est parti à la fin de la guerre civile dans ce pays, il se fonde en Mauritanie au sein de l’Institut wahhabite de formation des prédicateurs et imams, avant de s’ébranler en cohorte de caravaniers armés jusque dans les territoires du Sahel comme le Mali, le Niger et le Burkina-Faso où la lutte s’installe autour des zones aurifères et du bassin minier du Liptako Gourma, la zone des trois frontières des pays de l’AES. Une zone d’action stratégique qui leur permet de recruter et de s’imposer aux forces armées de ces trois États.
Pour information, d’autres éléments vont s’installer au Nigeria pour former le Bokko Haram, et inter-réagir au Tchad, au Cameroun et en Centrafrique. Les pays côtiers comme le Bénin, le Togo et la Côte d’Ivoire ne sont pas épargnés.
23 ans durant l’issue de la confrontation avec ces belligérants qui s’attaquent aux populations civiles et aux forces armées n’est toujours pas certaine.
Car d’autres groupes parallèles vont se créer et s’appeler Ansar Dine, Mujao, al Mourabitoun, Ansarul islam entre 2012 et 2017. Ces Signataires par le sang vont ensuite tenter de se fédérer en créant le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Gsim) en alliance avec Daesh (al Qaeda) entre temps devenu État islamique dans le Grand Sahara et en Afrique de l’Ouest en 2019.
Parmi les figures commandant ces groupes armés terroristes, on peut citer shabab Mokhtar Belmokhtar, shabab Abderazak el Para, shabab Yahia Djouadi mort), Shaba Nabil Abou Alqama (mort), shabab Iyad Ag Ghali, shabab Djamel Okacha (mort), shabab Abou Zeïd (mort), shabab Hamada Ould Mohamed Kheirou, shabab Abou Bakr Al-Nasr (mort), shabab Mohamed Lemine Ould El-Hassen (mort), shabab Abdelkrim al-Targui (mort), shabab Omar Ould Hamaha (mort), shabab Sedane Ag Hita, shabab Abderrahmane Talha, shabab Saïd Abou Moughatil, shabab Ahmed al-Tilemsi (mort), shabab Bilal Hicham, shabab El-Hassen Ould Khalill Jouleibib (mort), shabab Sultan Ould Bady, shabab Haroune Ag Saïd (mort), shabab Ibrahim Ag Inawalen (mort), shabab Abou Hassan al-Ansari (mort), shabab Souleymane Kéïta, shabab Amadou Koufa, shabab Abou Yehiya, shabab Abu Usmatul al-Ansari, shabab Ibrahim Malam Dicko (mort), shabab Jafar Dicko, shabab Abou Mosab al-Barnaoui, shabab Mamman Nour (mort), shabab Adnane Abou Walid al-Sahraoui (mort), shabab Abubakar Shekau (mort).
Et depuis avril dernier Hugo Abou Huzeifa est venu augmenter la liste des ennemis du Mali éliminés.
C’est dire qu’avec 40.000 hommes l’armée malienne est la force militaire la plus forte et la plus présente sur le terrain face aux agresseurs. Avec 4000 réservistes, elle est suivie de près par le Niger (33.000 hommes), le Tchad (30.000 hommes), la Mauritanie (21.000 hommes), le Burkina Faso (12.000 hommes).
La France avec ses 5000 hommes et Wagner de la Russie (1000 hommes) sont les deux forces étrangères en présence à côté des troupes rebelles et djihadistes qui font à peu près 3000 hommes.
Si on ne peut donner des chiffres exactes sur les pertes subies par l’ennemi, on peut estimer entre 1500 et 2000 les pertes en vies humaines côté malien et des centaines de morts côté nigérien et burkinabè.
Les militaires américains et russes ont chacun enregistré 5 morts et la France 59 morts ou plus. Au moins 4000 combattants djihadistes ont péri dans le conflit armé au Sahel et près de 11.000 civils ont perdu la vie entre 2012 et 2022.
Au cours de ces rudes batailles contre les insurgés djihadistes beaucoup d’attentats ont été perpétrés.
Aussi bien au Mali qu’en Mauritanie. Profitant du coup d’État de 2012 au Mali, l’insurrection djihadiste a eu le temps de bien s’implanter dans le septentrion. Ménaka, Tessalit, Aguel ‘hoc, Tin Zaoutine, Tinsalane, Goumakoura, Tesssit, Soudere, Tin-hama, In Emsal, Andéramboukane et Kidal étaient devenus des « no man’s lands », zones interdites d’accès aux Fama.
De nouveaux partenaires crédibles comme l’Iran, la Turquie, la Chine et la Russie, ont largement contribué à la réification de nos Forces de défense et de sécurité
Après le coup d’État de 2012, le Mnla qui était l’aile politique de tous ces mouvements armés du nord, va s’emmêler les pinceaux avec les islamistes de Tombouctou et de Gao jusqu’au retour de l’armée dans cette zone à la faveur de l’opération Serval, l’arrivée de la Minusma et Barkhane en remplacement de Serval. Ainsi, la guerre de massacre au Mali avant l’intervention des Fama aura sévi dans toutes ces localités du nord.
De Tagarangabotte à Indelimane, de Ménaka à Kidal, de Gao à Konna et Diabaly, d’In Khalil à Timétrin, d’El Menas à Anéfis, de Tombouctou à Ber, en passant par Bordj Badji Mokhtar, In Farah, Fooïta, Douaya, Amazragane, Tin-Hama, Araouane, Kondaoui, Tamkoutat, Ametettaï, Dayet en Maharat, Inabohane, EbahlalKidal, Tabankort, N’Tillit, Nampala, Ténenkou, Tabrichat, Abeïbara, Léré, Tin Telout, Koba, Nara, Takoumbaout, Sama, Gourma-Rharous, Sévaré, Inafarak, Tiébanda, Talahandak, Wanna, Kazay-Kazay, Boulikessi, Boulikessi Foulsaré, Dogofry, Serma, Tikerefinadji, Bintagoungou, Inkadogotane, Djebok, Takellote, Touzik, Adjlal, Tin Biden, Youwarou, Soumpi, Inaghalawass, Akabar, Tina Aklaz, Awkassa, Talataye, Boni, Inabelbel, Inghalamane, Tinti hidjrene, Soumouni, Ndaki, Farimaké, Abanguilou, Serma, Elakla, Dialloubé, Dioura, Tiésaba-Bourgou Guiré, Aconit, Fafa, Eranga Wagadou Sokolo, Tarkint, Bamba, Bouka Weré, Sokoura, Niaki Éclipse, Boulikessi, Nokara, Dangarous, Bodio, Mondoro, Niafunké, Labbezanga, Farabougou, Dinangourou, Kwala, Mourdiah, Talataye, Tadjalalt, Haroum, Diafarabé, Koumara, Bamba Bourem et Bamba Taoussa, ce sont là les localités assiégées et hors emprises des Fama.
Désormais ce n’est plus le cas, car après le retrait de la Minusma et le départ des troupes françaises, les Fama ont la liberté d’aller où elles veulent sur le sol national.
En vue d’éviter toute confusion pouvant entraîner des tensions sur le terrain, conformément aux directives des autorités politiques de la Transition, et dans l’esprit de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du Processus d’Alger (Apr), l’état-major général des Armées a d’abord préféré inviter les mouvements signataires à coordonner leurs mouvements avec les Fama.
Il en est ressorti des dissensions entre les membres de la Cma dont les plus radicaux n’avaient pas un esprit constructif pour la paix et la réconciliation, mais étaient plutôt enclins à contrer les Fama sur le terrain pour empêcher toute tentative de reprise de Kidal.
Mais, c’était compter sans l’important dispositif armé dont disposaient les Fama avec de nouveaux équipements obtenus auprès de partenaires crédibles comme l’Iran, la Turquie, la Chine et la Russie, qui ont largement contribué à la réification de nos Forces de défense et de sécurité.
Car la sécurité des populations maliennes reste encore la priorité nationale des Fama et des autorités de la Transition.
À cet égard, le Colonel-major Souleymane Dembélé de la Dirpa a rappelé l’invite des Forces armées maliennes aux populations de ne pas tomber dans «les velléités de propagande, d’intox et de désinformation dont le seul but est de semer le chaos, la haine, la division et la désolation dans notre pays».
Un retour de flamme dont on se doute de ses effets désastreux causés par des acteurs politiques récalcitrants et peu patriotes face aux enjeux du moment. D’où l’Armée malienne prône en tout temps tous lieux “la vigilance et la retenue“.
Pour sa part, l’Onu qui avait mis en place depuis 2006 une “équipe spéciale contre le terrorisme”, appelait à la mise en œuvre de sa stratégie pour assurer une “bonne coordination entre les différentes entités de la famille onusienne“, afin de veiller au déroulement de cette “stratégie” dans le Sahel.
En instituant très tôt le Centre des Nations-Unies pour la lutte contre le terrorisme (Uncct), en 2011, l’Onu prenait une place prépondérante déjà dans cette lutte avec sa stratégie qui allait s’avérer peu payante, très coûteuse et inefficace in fine.
Éclairer la lanterne de l’opinion nationale et internationale…
C’est donc au sein de ce centre onusien que la France allait disposer d’un avis consultatif d’experts qui lui sont soumis et à qui elle va donner carte blanche pour élaborer tous types de scénarios auxquels elle va appliquer ses principes de duplicité de langage et assurer une fonction pérenne par l’envoi de troupes au sol et une assistance aérienne, en phase avec les orientations issues des travaux du Centre onusien.
Ainsi, dès janvier 2013, les choses étaient calées et l’aventure lancée. À l’insu des autorités militaires maliennes prises au dépourvu. Sous prétexte que les terroristes s’approchaient de la capitale Bamako, la panique générale fut créée, donnant du grain à moudre aux médias occidentaux pour attiser le feu de la décadence de nos États, cibles de l’internationale de la déstabilisation.
En dépit du régime de sanctions contre Daech et Al Qaïda, à travers la résolution 2368 du Conseil de sécurité, la France se fait porte parole des mesures renforcées dans la lutte contre le terrorisme dont elle même finance et cautionne les actions. Suite à la résolution 71/291 adoptée par l’Assemblée générale des Nations-Unies, elle va carrément se substituer à l’instance mondiale pour avoir plus de liberté et de marge de manœuvre.
En contrepartie, pour éclairer la lanterne de l’opinion nationale et internationale, au sein de la communauté des démocraties, les officiels maliens vont faire retentir le glas de la révolte sonnée contre leur sauveur en 2013 et ancienne tutelle coloniale.
En 2021 et 2022, la tribune des Nations-Unies va vibrer de résonance en échos, suite aux deux historiques, magistraux et mémorables discours des Premier ministre Choguel Maïga et Abdoulaye Maïga (son remplaçant par intérim).
Après eux, en juin 2022, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop, déposera sur la table du Conseil de sécurité un mémorandum des autorités maliennes accusant la France des mêmes crimes reprochés aux différents djihadistes opérant sur le territoire national.
Les Fama travaillent d’arrache-pied dans l’exécution des missions assignées
Des accusations suffisamment graves pour mériter une plainte officielle contre la France et qui, jusqu’ici, a du mal à passer vérité absolue à l’entendement des dirigeants du monde et de leurs médias.
Et pourtant, c’est sur cette base que les Fama vont réussir le pari extraordinaire de faire partir les troupes françaises, européennes et onusiennes du territoire malien. Un gage qui était difficile à tenir puisque les conventions et traités ou accords ont la peau dure pour quitter comme ça un territoire en pleine mission.
Or c’est la France qui a d’abord annoncé la fin de mission de l’opération Barkhane (merci) qu’elle tentait de recycler en opération Takuba (sabre) sous l’égide budgétaire de l’Union européenne.
Sous la férule de la Minusma, les autorités militaires maliennes, à travers le ministère de la Défense et des anciens combattants et de l’état-major général des Armées, vont apporter plus de moyens logistiques et un soutien humanitaire et moral aux Fama qui travaillent d’arrache-pied «dans l’exécution des missions assignées qui sont la protection des personnes et de leurs biens, et surtout la sauvegarde de l’intégrité du territoire national ».
Ainsi, en 2023, les Fama ont mené une reconnaissance offensive sur un objectif terroriste situé à 12 km au Sud-est de Boni faisant trois terroristes neutralisés, une moto détruite, un talkie-walkie et des objets divers récupérés.
L’état-major général des Armées confirme l’emploi par les terroristes d’enfants soldats lors de cette journée de combats et appelle les populations à la vigilance et à la mobilisation contre les terroristes en manque de combattants et se livrant à l’emploi d’enfants innocents.
La situation sécuritaire dans l’ensemble est largement sous contrôle
Par ailleurs, l’état-major général des Armées, toujours dans le cadre de la sécurisation et de la réassurance des populations, informe que les Fama ont mené une reconnaissance offensive dans plusieurs secteurs de Tin-fadimata, sur renseignements, le 23 avril 2023, à 27 km au nord-ouest de Ménaka.
Une action majeure qui a permis l’interpellation de douze terroristes, du matériel saisi dont une mitrailleuse PKM, deux Ak47, un fusil de chasse, vingt-quatre chargeurs Ak47, des maillons PKM, plusieurs munitions en vrac, cinq grenades, deux téléphones satellitaires de marque Iridium avec deux chargeurs, plusieurs tenues et rangers militaires et autres objets divers.
On nous précise que la situation sécuritaire dans l’ensemble des secteurs reconnus, y compris Tebesselamane, In-Agar, Chimam et Tin-fadimata est largement sous contrôle.
Pour rassurer les populations du calme plat et du professionnalisme des Fama, l’état-major général des Armées demande leur soutien continu pour identifier et interpeller les terroristes et leurs complices, la seule option viable pour une sécurité durable.
Dans l’ensemble, le projet politique des groupes terroristes djihadistes vise à l’application de la charia islamique dit-on et leur stratégie de prise d’otages est passée au second plan au profit de la razzia sur les populations civiles du Nord et du centre. Ce sont ces attaques épisodiques auxquelles font face les Fama en ce moment et qui tendent à faire durer cette guerre asymétrique.
Pour rappel, sans rien dévoiler des secrets militaires sur les hommes, les équipes, les moyens logistiques et équipements roulants et aéronefs dont les Fama sont honorées, voici quelques dates phares qui ont vu les Fama confrontées aux groupes armées terroristes (Gat).
Le 22 juillet 2019, un véhicule blindé conduit par trois kamikazes explose à l’entrée de la base française de Gao
En avril 2012, les islamistes d’Ansar dine et d’Al-Qaida au Maghreb islamique ont contrôlé la ville de Tombouctou jusqu’à sa libération par les forces françaises et maliennes, au début de 2013. Ils y ont détruit à coups de pioche et de pelle des célèbres mausolées de saints musulmans en repos depuis des siècles.
Ensuite, entre 2013 et 2015, les rebelles du nord se sont rapprochés des djihadistes. Par la suite, une équipe de la Minusma spécialisée dans le déminage est attaquée.
Trois civils maliens sont tués et quatre contractuels étrangers (deux Cambodgiens, un Sud-Africain et un Zimbabwéen) sont blessés, ainsi qu’au moins 30 civils maliens, dont 12 femmes et six enfants. L’attaque est revendiquée le jour même par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans.
Le 24 février 2019, deux kamikazes au volant de véhicules piégés se font exploser à l’entrée du camp militaire de Koulikoro, blessant deux militaires et un civil maliens. L’attaque est revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Le 26 février 2019, l’explosion d’un cadavre piégé fait 17 morts et 15 blessés parmi des civils à Diankabou.
Le 22 juillet 2019, un véhicule blindé conduit par trois kamikazes explose à l’entrée de la base française de Gao. Au moins deux soldats français et cinq soldats estoniens sont blessés.
Plus proche de nous, le 8 septembre 2023, un camp de l’armée malienne est attaquée par au moins deux véhicules piégés. Aucun bilan n’est communiqué par le gouvernement malien. L’attaque est revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans.
Reconnaissance offensive dans le secteur d’d’Inaraban
Plus récemment, l’état major général des Armées informait l’opinion nationale que les Fama ont effectué une patrouille du 23 au 24 mai 2024 à Karsani et ses environs, à 53 km au Nord-Ouest de Douentza, dans le cadre de la reconnaissance offensive qui se poursuit.
Ces opérations de sécurisation de toutes les voies de ravitaillement des populations ont permis de démanteler une base terroriste où se trouvait un atelier de confection d’engins explosifs improvisés et la neutralisation de plusieurs terroristes avec un lot de matériel de guerre récupéré, dont une mitrailleuse 14.5, deux fusils de chasse, des obus de mortier, plusieurs radios et trois motos sont détruites sur place.
Le 24 mai 2024 également, une mission Dsp (Destruction sur place) a neutralisé un terroriste entre Niama et Balé, à 5 km à l’Est de Djenné.
Au cours de la même opération, un détachement des Fama en reconnaissance offensive a neutralisé à 7 km au nord-ouest de Djenné, plusieurs terroristes et saisi trois motos. À la même date, les Fama ont, suite à une reconnaissance offensive dans le secteur d’Inaraban, neutralisé des terroristes et récupéré trois motos et un tricycle.
Le 25 mai, sur le chemin du retour d’Inaraban, les Fama ont déjoué une embuscade terroriste à 45 km de Ménaka, faisant côté ami trois blessés et côté ennemi plusieurs terroristes neutralisés ainsi qu’un pick-up équipé de 12,7 détruit. Le même 25 mai, une opération de patrouille des Fama aux alentours de Gao a permis de neutraliser plusieurs terroristes et récupéré une Toyota Hilux, un PM, une boîte de chargeur garnie, deux radios Talkie, un support 12,7 mm, deux motos à trois roues, deux propulseurs LRAC et quelques munitions et effets militaires.
L’état-major général des Armées se félicite des résultats engrangés sur le terrain et apporte son soutien indéfectible aux Fama sur tous les théâtres des opérations.
Par ailleurs, l’état-major général des Armées rassure la population que la recherche et la neutralisation des terroristes restent la priorité des Fama, conformément à leur mission de protection des populations et la libre circulation des personnes et de leurs biens.
Pour plus d’efficacité, le Colonel Assimi Goïta s’est amplement engagé à leurs côtés
En conclusion, ce conflit est une conséquence indirecte de la guerre civile algérienne des années 80- 90. À la recherche de bases arrière, les rebelles islamistes algériens décident de s’implanter dans le désert à partir du début des années 2000.
Le modus operandi de ces éléments est qu’ils mènent des actions de guérilla, des actes de terrorisme, font régner la terreur sur les populations locales et s’adonnent aux prises d’otages occidentaux dans la région ; surtout, ils tissent peu à peu des liens avec les populations locales et diffusent l’islamisme radical qui finira par aboutir au recrutement d’autochtones, voire à la naissance de nouveaux mouvements très ancrés localement tels qu’Ansar Dine, le Mujao ou encore la Katiba Macina.
Jusqu’en 2024, cette tentative de rapprochement est toujours d’actualité, mais cette fois-ci vers le partenaire mauritanien, après la reprise de Kidal, et la minorisation du rôle du partenaire algérien, décrédibilisé et débouté par la mise à fin de l’Accord d’Alger et la radiation de la Cma et du Csp.
Aujourd’hui, les unités d’élites maliennes sont plus que jamais sur le terrain et font le boulot qu’on leur empêchait jadis d’effectuer au nom du peuple malien. Pour plus d’efficacité, le Colonel Assimi Goïta s’est amplement engagé à leurs côtés, en améliorant leurs conditions d’existence et en construisant des camps protégés pour les garnisons et les Commandements de zone.
Sans compter le nombre impressionnant de matériels militaires sophistiqués et dernier cri qu’il a acquis en leur faveur. Ces vecteurs aériens et autres drones, artillerie lourde et armes de combat qui font la fierté des Fama, plus que déterminées à ramener le Mali dans ses frontières d’avant indépendance et d’asseoir une suprématie militaire régionale à travers le projet d’Alliance des États du Sahel (AES).
Quel exploit ! Un exploit qui permettra aux populations d’avoir plus de visibilité et de lisibilité sur leur devenir immédiat, afin qu’elles aient confiance à leurs trois Armées professionnelles, mais aussi, qui va éclairer la lanterne de nous autres journalistes de la presse malienne d’être suffisant informés de la situation sécuritaire dans les différents théâtres d’opérations.
Car, «UNIS NOUS VAINCRONS».
Pour sûr !
Moustapha Leye
Source : L’Aube