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Le Président de la transition le Colonel Assimi Goita a effectué mardi une visite éclair de 3 heures au Burkina Faso, un autre pays sous la transition et membre de l’Alliance des Etats du Sahel, AES. Si cette visite, selon les communiqués officiels, avait pour but de renforcer les coopérations et mutualiser les efforts afin de lutter efficacement contre les terroristes, elle s’effectue à un moment où le Président du Burkina Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré fait face à l’un des moments les plus difficiles depuis qu’il est à la tête du Faso…

Attaques des grandes envergures des Groupes armés terroristes, rumeurs de coup d’Etat pour ne citer que ces deux. Donc la visite du Président de la Transition du Mali semble être  un soutien ferme et entier à son homologue burkinabè, car il serait imprudent qu’une des trois pièces qui constituent l’AES tombe. Sinon il n’a ni été question de l’AES, encore moins de relations de coopération pour le développement. Le Dialogue inter burkinabè qui a donné cinq ans au Capitaine Ibrahim Traoré en faisant de lui Président de la République en est-il pour quelque chose dans l’exacerbation de la crise politico sociale?  Pourquoi le silence assourdissant du Président Nigérien le Général Tiani ?
Accueilli avec enthousiasme par le Capitaine Ibrahim Traoré le mardi 25 juin, le Colonel Assimi Goita, Président de la Transition du Mali a effectué une visite de quelques heures au Burkina Faso pour renforcer les liens de coopération et de fraternité entre deux pays ayant en partage l’histoire, la géographie, la culture. Elle a été  également une occasion pour aborder les questions liées à la lutte contre les terroristes, surtout que le Burkina Faso a été fortement endeuillé ces derniers temps par des attaques des grandes envergures comme celle de Mansila. Cette attaque serait même à la base d’un certain rififi au sein de l’armée d’où les rumeurs d’une tentative de coup d’Etat. En tout cas la rumeur avait pignon sur rue au Burkina Faso et elle a été même renforcée par deux faits majeurs, le report du traditionnel Conseil des ministres hebdomadaire et surtout l’absence des radars du Président Ibrahim Traoré pendant au moins quelques jours, avant de réapparaitre. La visite du Président Assimi Goita semble être la réaffirmation du soutien indéfectible du Mali au régime d’Ibrahim Traoré.
Le Dialogue inter burkinabè qui a donné cinq ans au Capitaine Ibrahim Traoré en faisant de lui Président de la République en est-il pour quelque chose dans l’exacerbation de la crise politico sociale?

Du 19 novembre 1968 à l’ère démocratique : Des incompétents triomphants gouvernent le Mali
Pour rappel, le Dialogue inter-burkinabè organisé par les autorités de la transition a fait du Capitaine Ibrahim Traoré le Président de la République sans élection et en violation de la Constitution, qui définit la voie par laquelle on devient Président de la République. Ce même Dialogue a donné un mandat plein et entier de cinq ans au Président du Faso. Le hic est que les participants à ce dialogue étaient les partisans pour ne pas dire les affidés du Capitaine Ibrahim Traoré, donc un monologue pour renouveler le bail du Capitaine à la tête du Burkina Faso. Il est inadmissible que des pays qui ont combattu la dictature et opté pour la voie de la  démocratie puissent retourner encore à des années de plomb.  Ces deux actes, à savoir faire d’Ibrahim Traoré le Président de la République et lui donner un mandat de cinq ans  n’ont pas été de nature à apaiser le climat sociopolitique et ont même exacerbé la tension. Il revient au Président du Faso de revoir à la baisse son ambition si tant est que son combat est pour le peuple Burkinabè. Qu’il revienne dans le giron de la République en organisant les élections pour mettre fin à la période exceptionnelle qu’est la transition.
Pourquoi le silence assourdissant du Président Nigérien le Général Tiani ?
Le Président Nigérien était le grand absent de ce rendez-vous des chefs d’Etat de l’AES. Question d’agendas ? Fait-il lui aussi face aux mêmes soubresauts des terroristes ? Nul ne saurait avoir les éléments de réponse à ces deux questionnements, mais ce qui est certain ce que le Président Nigérien est très timoré. Son silence ces derniers temps semble être un sujet de préoccupation en tout cas suscite des interrogations sur son engagement au sein de l’AES. Pour rappel le Général Abdouramane Tiani, en plus des terroristes, fait aujourd’hui face à deux crises, l’une est diplomatique avec sa brouille avec le Benin et l’autre est politique avec la naissance de deux fronts armés qui seraient liés à l’ancien Président Mohamed Bazoum. L’un de deux groupes a d’ailleurs saboté  l’oléoduc qui achemine le pétrole nigérien au port du Benin. Si le silence du Général Tiani pourrait trouver son explication dans les crises qui secouent son pays, rien ne pourra justifier son absence au Burkina Faso pour soutenir l’un de leurs qui traverse des moments difficiles.
En somme, la solidarité au sein de l’AES doit être de mise pour atteindre les objectifs que les trois chefs d’Etat se sont fixés. Elle doit être multiforme et constante. Car une crise au sein d’un Etat aura des répercussions dans les autres Etats de l’AES.

Youssouf Sissoko

Source : L’Alternance

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