À l’occasion de la Journée mondiale contre les abus et trafics de drogues, célébrée chaque année le 26 juin, les chiffres récents sur le trafic de drogues au Mali révèlent une situation alarmante. En 2023, les forces de sécurité maliennes ont saisi près de 1 466 kg de cocaïne, contre une moyenne annuelle de seulement 13 kg entre 2013 et 2020 dans les pays du Sahel (Mali, Tchad, Burkina Faso, Niger). Ce chiffre montre une augmentation spectaculaire du trafic de cocaïne dans la région…
Selon l’Office central des stupéfiants (OCS), en début d’année, près de trois tonnes de cannabis dissimulées dans un camion de marchandises en provenance du Ghana via la Côte d’Ivoire ont été interceptées.
En octobre 2017, une personne tentant d’introduire près de 1,4 kg de cocaïne, d’une valeur estimée à 42 millions de francs CFA, a été interceptée à l’aéroport international de Bamako. Toujours en octobre 2017, des champs de cannabis ont été découverts dans la région sud de Sikasso. Ces saisies démontrent que le Mali est devenu un point de transit crucial pour diverses drogues, y compris la cocaïne et le cannabis.
L’implication des groupes armés dans ce trafic est préoccupante. Des groupes djihadistes tels qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) sont accusés de participer activement au commerce illicite de drogues, notamment dans les régions nordiques de Taoudéni et Kidal, connues pour le trafic de haschich. Cette participation des groupes armés à divers degrés dans le trafic de drogues contribue à l’instabilité et à la violence dans la région.
Les chiffres récents montrent également une continuité du trafic malgré la pandémie de COVID-19, qui avait temporairement perturbé ces activités en raison des fermetures de frontières. Avec la reprise des activités et la réouverture des frontières, le trafic a recommencé à prospérer, posant un défi majeur pour les autorités maliennes.
Selon un rapport de l’ONUDC, les marchés illicites offrent des ressources financières substantielles aux groupes armés. Cela illustre comment le trafic de drogues, notamment de cocaïne, est devenu une source de financement importante pour ces groupes, exacerbant la crise sécuritaire au Mali et dans la région du Sahel.
Malgré les efforts des autorités, la lutte contre le trafic de drogues et d’êtres humains reste une priorité urgente pour stabiliser le pays. Les récentes saisies massives et les implications des groupes armés montrent l’ampleur du défi à relever pour les autorités maliennes et leurs partenaires internationaux dans la lutte contre ces fléaux.
Pour les citoyens maliens et la communauté internationale, la Journée mondiale contre les abus et trafics de drogues est un rappel de l’importance de renforcer les mesures de prévention, de surveillance et de répression pour combattre ces activités illicites et leurs effets dévastateurs sur la société.
Cheick B. CISSE
Source : Le Wagadu
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