La gestion de la Mairie de la Commune VI du District de Bamako est au centre de la controverse après la publication d’un rapport de vérification financière du Bureau du Vérificateur Général sur les exercices 2019, 2020, 2021 et 2022. Ce mémorandum lève un coin de voile sur les irrégularités financières et administratives de la Mairie de la commune VI, révélant d’une mauvaise gestion systémique et d’un manque flagrant de transparence…
Au cœur du scandale, des irrégularités financières totalisant plus de 323 millions de FCFA (323 873 245F), un chiffre qui soulève des questions sur l’intégrité et la compétence des responsables de la municipalité de la Commune VI.
Irrégularités Administratives ou manque de professionnalisme ?
En tout cas, la mission de vérification a découvert une série d’anomalies administratives qui témoignent d’une gestion laxiste et désorganisée de l’équipe de la municipalité de la Commune VI.
Il ressort du rapport de vérification que la Mairie de la Commune VI ne dispose même pas d’un bureau d’accueil, d’information et d’orientation des usagers. Ce qui rend chaotique pour les citoyens l’accès aux services publics. Pire encore, la commune n’a pas de Programme de Développement Économique, Social et Culturel (PDESC) actualisé, malgré les exigences réglementaires. Plus grave encore, le Conseil Communal, censé superviser et orienter les politiques locales, fonctionne sans respecter les délais de convocation pour ses sessions.
Les plans prévisionnels de passation des marchés sont incohérents, et les procédures de passation des marchés publics sont ignorées, laissant place à des pratiques opaques et potentiellement corruptibles. Ce rapport d’enquête qui met à nue le laxisme érigé en mode de gestion, rapporte que la Mairie de la Commune VI n’a pas tenu de documents de la comptabilité-matières. Et les inventaires des biens meubles et immeubles sont inexistants.
Des dysfonctionnements flagrants
Les dysfonctionnements comptables sont tout aussi alarmants. Le Receveur-percepteur n’a produit que des états financiers incomplets, sans les soldes de clôture des exercices précédents reportés à l’exercice suivant.
Ce manque de rigueur rend la gestion financière opaque et suspecte. Aussi, les régisseurs de recettes et d’avances n’ont pas prêté serment, et les paiements des factures sont effectués sans les certifications nécessaires, ouvrant la porte à des abus financiers.
Des fonds publics croqués et non justifiés
Les irrégularités financières identifiées sont tout simplement scandaleuses. La vérification a révélé des primes et indemnités de fonction octroyées irrégulièrement pour un montant de 25 millions de FCFA. Sans compter des recettes non déclarées issues des célébrations de mariages s’élevant à près de 59 millions de FCFA.
Aussi, les fonds destinés à l’amélioration des rendements scolaires et aux cantines scolaires, totalisant plus de 239 millions de FCFA, n’ont pas été justifiés, laissant planer le doute sur leur utilisation réelle.
Appel à la justice et à une réforme urgente
Les faits révélés dans ce rapport de vérification ont été transmis au Procureur de la République chargé du Pôle National Économique et Financier ainsi qu’au Président de la Section des Comptes de la Cour Suprême, dans l’espoir de traduire en justice les responsables de ces irrégularités financière.
Il est impératif que des mesures strictes soient prises pour restaurer la confiance des citoyens dans leur administration locale.
En attendant, La Commune VI du District de Bamako se trouve au creux de la vague. Les recommandations de la mission de vérification appellent à une refondation totale des pratiques administratives et financières, y compris la mise en place des bureaux d’accueil, la tenue rigoureuse de documents comptables, et le respect strict des procédures de passation des marchés publics.
Sans une action immédiate et décisive, les citoyens continueront de souffrir des conséquences de cette mauvaise gestion.
En effet, cette gestion catastrophique de la Commune VI du District de Bamako met en évidence une administration en crise, gangrenée par des pratiques financières douteuses et un manque de transparence.
Adama Coulibaly
Source : Le Nouveau Réveil