A la faveur de la rectification de la transition, Choguel Maïga est nommé Premier ministre en juin 2021. Logiquement au pouvoir trouvait ainsi le politique providentiel pour assoir sa légitimité et surtout donner une nouvelle orientation à ses ambitions pour le Mali. Mais hélas ! L’homme par ses sorties ratées n’a pas comblé les attentes…
Comment et pourquoi il a échoué ? Notre analyse !!!
Le 26 mars 1991, date de la chute du régime dictatorial du général Moussa Traoré, le Conseil de Réconciliation National dirigé par le Lieutenant-Colonel Amadou Toumani Touré a fait appel aux hommes politiques. C’est dans ce cadre que le Comité de Transition pour le Salut du Peuple (CTSP) est mis en place, avec une nomenclature de 15 civils et 10 militaires. Soumana Sako, un technocrate hérite de la primature. Parce qu’il a laissé des traces indélébiles dans l’Administration du Mali en 1987, en sa qualité de ministre des Finances.
Par cette démarche les militaires justifient leur coup de force, avec à la clef un retour à l’ordre constitutionnel dans un bref délai comme annoncé dans les premières déclarations de prise de pouvoir. Cette transition fut une réussite, parce que les hommes politiques et les militaires ont sifflé dans la même flûte pour l’intérêt du Mali.
Aujourd’hui est-ce le cas ? Non, pas du tout !!! Et pour cause !!! Le Premier ministre Choguel Kokala Maïga fut une grosse déception par rapport aux attentes. Pourtant, c’est un homme politique d’envergure, qui malheureusement dans son action est devenu rancunier et clivant. Il s’est révélé le disciple de l’ancienne dictature, pour régler ses comptes politiques avec les acteurs du mouvement démocratique. Or, en réalité la junte l’a nommé Premier ministre pour solidifier ses relations avec le monde politique interne et social. Mieux, pour soigner ses relations diplomatiques. Choguel Maïga par ses expériences et sa maturité politique, devrait être ce conseiller pour les militaires. Parce qu’à son arrivée le Mali était abandonné par ses partenaires techniques et financiers, sanctionné par la CEDEAO. C’est là où l’homme pouvait tirer son épingle du jeu, en faisant comprendre à la junte que le Mali ne saurait demeurer dans l’isolement et qu’un bras de fer avec la Communauté Internationale n’arrange pas la situation. Aussi il devrait :
– entreprendre des missions de facilitateur auprès des caciques de la CEDEAO pour les convaincre de la volonté des autorités maliennes pour un retour à l’ordre constitutionnel ;
– faire des propositions à la junte par rapport à ses actes posés ;
– trouver les moyens de rétablir le cordon ombilical entre les partis politiques et les militaires. Si Choguel avait agi ainsi, le Mali ne serait pas aujourd’hui dans une crise énergétique. D’autant plus que les informations font état d’une solution ivoirienne. Or, les relations diplomatiques avec ce pays ne sont pas au beau fixe.
Mais dans la pratique Choguel Maïga s’est posté comme un objecteur de conscience qui poussa les décideurs dans le mauvais sens. Au lieu d’un consensus, il s’engage dans la propagande en s’attaquant à la France, à la CEDEAO. Entre temps le regroupement politique qui l’a propulsé Premier ministre vole en éclats et il est même évincé. Pour ne rien arranger, sa tendance du M5- RFP publie un mémorandum pour fustiger la gestion du pays par les militaires, et dénoncer en même temps la mise à l’écart de Choguel pour la prise de grandes décisions concernant la gestion des affaires de l’Etat. Cela prouve à suffisance la volonté de Choguel de s’en laver les mains devant le tribunal de l’histoire. Ce qui n’est pas une bonne option. Un homme d’Etat doit-il se comporter ainsi ? Surtout qu’il continue d’exercer de hautes fonctions.
Si aujourd’hui la transition est en difficulté, Choguel n’a t- il pas fait dérailler la trajectoire prise par la junte dans sa posture de rectification. Aucun acte de développement, de consensus n’a été posé par Choguel. Au lieu de s’atteler à ses missions, il a été régulièrement dans l’invective.
Aujourd’hui plus que jamais, par ses agissements et le mémorandum de sa tendance M5-RFP, n’est-il pas une source de tension contre la transition ?
L’analyse du cas Choguel débouche logiquement sur son éviction.
Pour le bonheur du pays, la stabilité sociale et surtout le retour de notre pays dans la diplomatie, il sied de nommer un Premier ministre neutre, qui a le sens de l’Etat.
Sinon, Choguel a été vraiment une déception, par rapport à ce qu’il pouvait apporter dans la gestion du pays en ces moments précis.
La Rédaction
Source : Aujourd’hui-Mali