La Côte d’Ivoire traverse une crise énergétique sévère due à des pannes majeures survenues le 16 avril 2024 chez deux producteurs d’électricité indépendants, Azito et Ciprel, entraînant un déficit de près de 500 MW dans la fourniture d’électricité…
Cette crise énergétique est le deuxième épisode majeur du genre que subit le pays sur un passé récent, après 2021. Même si elle se joue sous silence, la situation affecte particulièrement le secteur privé, notamment les entreprises industrielles et minières.
Joint au téléphone, un cadre d’une cimenterie, sous couvert d’anonymat, a partagé ses préoccupations. « Les récentes coupures au niveau de notre usine nous ont fortement impacté. Nous constatons malheureusement une baisse de 50% de notre capacité de production sur la période », a-t- dit.
« En fait, l’électricité nous est fournie pour une période de 12 heures par jour ; et même pendant cette période, des coupures peuvent survenir. Cette situation a malheureusement eu des conséquences très négatives sur nos finances », a-t-il témoigné.
M. Bedel, responsable logistique dans une entreprise de transport rapporte que « cette crise énergétique nous impacte significativement (au point que) nous avons perdu la moitié de notre chiffre d’affaires sur la période ».
« De février à mars 2024, on a connu une hausse au niveau de nos activités de 37% qui a chuté à -40% depuis le début de cette crise », a fait observer M. Bedel. Contraints d’arrêter la production, des industries accusent déjà d’importantes pertes financières.
Cette situation bouleverse leur fonctionnement, et impacte négativement leur rendement. Selon M. Yao, un autre responsable d’entreprise 98% de sa flotte de véhicules dédiée à la livraison a été entièrement immobile en raison des nombreuses coupures. Les rotations ont baissé de 80%.
« Notre offre d’électricité connaît cette année des contraintes caractérisées dues à l’arrivée retardée de groupes de production et des pannes », a expliqué jeudi le ministre des Mines, du pétrole et de l’énergie, M. Mamadou Sangafowa-Coulibaly.
Mamadou Sangafowa-Coulibaly a fait savoir qu’en avril 2024, il a été observé sur le réseau électrique une perte de trois groupes d’une puissance cumulée de 653 Mégawatts, soit 21% de la capacité totale de la production d’électricité du pays.
Aujourd’hui, dira-t-il, deux de ces unités sont à l’arrêt avec une capacité totale de 488 Mégawatts. Le ministre des Mines, du pétrole et de l’énergie a assuré que c’est une situation qui devrait se résoudre une fois toutes les conditions réunies.
Cette crise énergétique que connaît la Côte d’Ivoire met en lumière la fragilité des infrastructures électriques du pays, et l’urgence de trouver des solutions durables pour éviter de telles perturbations à l’avenir.
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Source : Apanews