Dans des correspondances distinctes, adressées au procureur près la cour pénale internationale (CPI), puis au Directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Président du Rassemblement Pour Une Initiative de Développement avec une Jeunesse Avertie aux Comores (RIDJA-PACTEF) alerte sur la crise sanitaire qui secoue son pays depuis le mois de février 2024. De l’avis de cet opposant, Me Saïd LARIFOU, les autorités du pays sont coupables de négligence avec à l’épidémie de choléra qui fait des centaines de victimes…
Déclaré épidémie en février dernier, le choléra est en train de faire des victimes aux Comores dans un contexte d’inondation. Le dernier bulletin épidémiologique fait état de plus de 100 décès sur l’ensemble de l’archipel. A la date 14 mai 2024, l’on apprend que de 5 780 nouveaux cas sont enregistrés sur l’archipel.
Le 9 Mai 2024, le Ministère de la santé s’est inquiété du nombre croissant des cas signalés et du seuil du nombre des décès qui a dépassé le chiffre de 130 tandis que 5300 cas ont été signalés trois mois après l’apparition du premier cas.
Face à l’épidémie, les mesures prises par les autorités sont visiblement loin d’être à la hauteur des défis.
Pire, ces autorités se rendent coupable de négligence si on en croit les termes deux correspondantes, RIDJA-PACTEF, Me Saïd LARIFOU, qui vient d’écrire à la CPI et l’OMS sur des cas avérés de violations des droits de l’homme.
Alors que l’épidémie de choléra ne cessait de s’aggraver avec l’apparition des fortes pluies et des inondations qui ont touché le pays en faisant des centaines de sinistrés et une disparition, le Colonel Azali Assoumani, chef de l’État des Comores, a effectué des déplacements dans de nombreux pays, il y est resté plusieurs jours mobilisant, de ce fait, le peu des ressources financières disponibles de l’État.
«Cette indécence, ce mépris et ce manque de respect de la vie humaine m’obligent et obligent les institutions internationales spécialisées, les amis des Comores à exprimer leur solidarité au peuple comorien pris en otage par ce régime», condamne l’opposant.
Pour lui, l’impéritie volontaire des autorités comoriennes est d’autant intolérable, voire criminelle, qu’elles s’apprêtent à faire la fête sur des cadavres des victimes de l’épidémie du choléra lors d’une cérémonie estimée à plus d’un million cinq cent mille euros, le 26 Mai 2024 lors d’une investiture en dépit de cette urgence sanitaire.
«Des célébrations pendant que la population, notamment des enfants, agonise dans des hôpitaux non équipés», s’indigne l’avocat.
Déjà fautif pour avoir détourné, à des fins politiciennes, les fonds destinés aux travaux de la reconstruction du seul hôpital de référence du pays, le colonel Azali ASSOUMANI s’apprête à célébrer, en grande pompe ; en présence d’autres chefs d’États, des représentants des organisations internationales et des représentants diplomatiques ; une investiture de la honte pour faire reconnaître sa mascarade électorale du 14 Janvier dernier qui a d’ailleurs été dénoncée par l’Afrique du Sud, les États-Unis d’Amérique, les Nations-Unies, l’Union européenne et le Royaume-Uni.
«Par le présent signalement, prenant la mesure de ma haute responsabilité, je demande justice aux victimes de ces crimes en sollicitant l’ouverture d’une enquête internationale sur ces faits», s’est adressé Me LARIFOU au procureur de la CPI.
Selon l’Unicef, 14 écoles, soit environ 2800 élèves sont touchées par le choléra.
Cette épidémie survient après une accalmie de près de 17 ans, les derniers cas ayant été signalés dans le pays en 2007 (1 555 cas) et en 2008 (4 cas).
Par Abdoulaye OUATTARA
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