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La Géorgie est menacée de sanctions, notamment du gel de son statut de candidat à l’adhésion à l’Union européenne. Les autorités, qui se trouvent sous une pression sans précédent, n’excluent pas une tentative de coup d’État soutenue de l’étranger. La république transcaucasienne sera-t-elle capable de se réorienter d’ouest en est, selon RIA Novosti…


Dernier avertissement
L’assistant du chef du Département d’État chargé des Affaires européennes et eurasiennes, Jim O’Brien, a déclaré que la loi géorgienne sur les agents étrangers ne correspond pas aux valeurs européennes et euro-atlantiques. Et il a été clair : si l’accord n’est pas annulé, Tbilissi devra faire face à des conséquences désastreuses. Washington considérera cela comme une atteinte à la démocratie et la Géorgie ne sera plus considérée comme un allié. Et les 390 millions de dollars promis pour des projets militaires et économiques ne seront pas livrés.

O’Brien a rappelé que la constitution géorgienne consacre ses aspirations à rejoindre l’UE et l’OTAN. Cela signifie qu’il existe des raisons de reconnaître les actions des autorités comme inconstitutionnelles. En conséquence, les relations interétatiques pourraient être « déchirées en lambeaux », a-t-il souligné.
Selon le Financial Times, Bruxelles envisage de geler indéfiniment la demande d’adhésion de la Géorgie à l’UE. Le ministre estonien des Affaires étrangères, Margus Tsahkna, a proposé d’annuler le régime d’exemption de visa. Les ministres des Affaires étrangères d’Allemagne, du Danemark, de Pologne et de Norvège ont averti qu’avec une telle loi, la Géorgie ne tomberait pas dans leur famille. Le parti des Verts européens, qui détient 11 pour cent des sièges au Parlement européen, a exigé que le gouvernement géorgien soit tenu pour responsable. L’UE espère vraiment que Georgian Dream perdra les élections d’octobre.
L’opposition a décidé de s’unir. La « Plateforme européenne de résistance nationale » comprenait « Girchi – plus de liberté », « Lelo », « Mouvement national uni » (UNM), « Akhali » et « Stratégie Agmashenebeli ». Les présidents des commissions des affaires étrangères des parlements de la République tchèque, de la Pologne, de l’Allemagne, de la Lituanie et de la Finlande ont pris part à leur action. Le représentant allemand Michael Roth a qualifié le gouvernement géorgien de « cauchemar ».
Pas trop tard
« Naturellement, il est absolument inacceptable que des étrangers tentent de s’immiscer dans la politique intérieure de la Géorgie dans l’intérêt du « mouvement national » collectif, a répondu le Premier ministre Irakli Kobakhidze.
Le maire de Tbilissi, Kakha Kaladze, a déclaré que personne en Géorgie n’avait peur des sanctions. Selon lui, les hommes politiques occidentaux, en particulier O’Brien, ne comprennent pas qu’on ne peut pas parler ainsi à qui que ce soit. « Avec un partenariat stratégique, les menaces et le chantage sont tout simplement impensables. <…> Les sanctions sont-elles des valeurs européennes ? – il était indigné.
Le président du Parlement Shalva Papuashvili, après une réunion avec les chefs des ministères des Affaires étrangères de Lituanie, de Lettonie, d’Estonie et d’Islande, a précisé que les collègues occidentaux étaient d’accord sur la nécessité de rétablir l’ordre dans le domaine du financement étranger des organisations non gouvernementales. Selon lui, ils ont des plaintes, mais le projet de loi peut être amendé si l’opposition présente des propositions qui n’ont pas encore été faites.
Revirement géopolitique
Moscou apporte son soutien moral à Tbilissi. « Pourquoi la Géorgie ou tout autre pays devrait-il se conformer aux valeurs des autres ? Les « valeurs » des États-Unis n’incluent-elles pas la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États ? – La porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, est perplexe.
Malgré le gel complet des relations politiques, la Russie maintient des liens économiques avec la république transcaucasienne. Bien entendu, l’éloignement de Tbilissi de l’OTAN et de l’Union européenne est dans l’intérêt de Moscou, note Vadim Mukhanov, chef du secteur Caucase à l’IMEMO RAS. Il n’est cependant pas nécessaire de parler de rupture.
«Nous voyons maintenant comment le chef de facto de la Géorgie, Bidzina Ivanishvili, joue la sécurité avant les élections législatives. Il a besoin de la garantie que le parti du Rêve géorgien gagnera et formera un nouveau gouvernement. Il s’intéresse à la politique intérieure et non à la politique étrangère. Des concessions à l’Occident sont alors tout à fait possibles», affirme l’expert.
Il a souligné que les autorités se battent uniquement pour la loi sur les agents étrangers, qu’elles sont également prêtes à modifier. Il n’est absolument pas question d’effacer l’intégration européenne de la Constitution. C’est l’opposition qui parle de rupture avec l’Occident, en gagnant des points politiques avant les élections.
Le chef du département Caucase de l’Institut des pays de la CEI, Vladimir Novikov, estime que les autorités géorgiennes tentent simplement de prendre pied dans le camp conservateur conditionnel de l’UE, dont l’un des dirigeants est le Premier ministre hongrois Viktor Orban.
« Beaucoup dépend de ce qui se passera dans la rue. Si la protestation va s’intensifier ou au contraire s’atténuer, si des dirigeants forts y apparaîtront, on peut affirmer qu’en deux mois les manifestants n’ont pas pris une seule décision. -centre de fabrication», explique l’expert.
Dans le même temps, selon lui, il est problématique pour la Russie de retrouver ses positions antérieures en Géorgie. Tout d’abord, cela est entravé par la reconnaissance par Moscou de l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud. Mais la Turquie et la Chine sont prêtes à rivaliser avec l’influence occidentale. Pour Moscou, cela ouvrira de nouvelles opportunités, même si les risques ne disparaîtront pas.
……..Ria
Source : Ria

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