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Choguel, dans son tout dernier livre «Le Mali…, ma vie», dresse une image peu flatteuse de ce  qu’il est convenu d’appeler  «le mouvement démocratique». Les guillemets utilisés tout au long des 302 pages à chaque fois qu’il est question de ce mouvement en disent long sur ce qu’il pense des …tombeurs de Moussa. De tombeurs, lui pense plutôt que ce sont des «manipulateurs».

Des « manipulateurs » qui après avoir travaillé avec Moussa en tant que ministres et cadres l’on ensuite voué aux gémonies, le faisant passer pour le « dictateur » qu’il n’a selon lui jamais été.

« Moussa voulait donner le multipartisme aux Maliens sur un plateau d’argent », ces propos de Cheick Oumar Sissoko, membre du CNID en 91, rapportés dans le livre, convainquent Choguel que les évènements du 22 et du 26 Mars étaient moins une question d’instauration de la démocratie que la « manipulation » de personnes pressées de prendre le pouvoir.

La présidentielle de 97 qui a vu les mêmes s’entredéchirer en dit long selon lui sur la volonté réelle de ceux-là qui, lors du procès crime de sang, n’ont pu confondre celui qui a été le patron de nombre d’entre eux. Du vendeur d’illusions Soumana Sako aux endoctrineurs, Aly Nouhoum Diallo et Bocary Tréta, au gros bosseur Mountaga Tall, à l’opportuniste Tiébilé Dramé, Choguel n’épargne personne.

Ce livre fourmille d’anecdotes datées. C’est ce qui fait son charme, le rend digeste, facile à lire et à comprendre. Si Choguel parle de ses relations faites de hauts et de bas avec les présidents ATT et IBK, il omet volontiers de s’attarder sur le cas AOK. Mais faire un bilan peu élogieux du « mouvement démocratique », c’est aussi parler de celui qui est « resté ministre aux côtés de Moussa au moment où d’autres démissionnaient pour protester contre ses agissements ».

Actualité oblige, ce livre fait la part belle à la lutte du M5-RFP et à ses rapports avec les autorités de la transition. Autorité morale du mouvement, l’attitude actuelle de l’Imam Mahmoud Dicko est dépeinte dans ce livre comme étant celle d’une personne qui a du mal à accepter que les choses se fassent sans lui. Ni plus ni moins.

À la décharge des autorités de la transition, il assume le fait que les nombreuses critiques souvent virulentes à leur endroit sont à cause de lui. L’homme a fini par se convaincre que son attitude faite de « constance » depuis le début de son parcours ne lui vaut pas que des amis dans un milieu où les retournements de vestes se font sans honte.

Sa position et ses écrits sur la « relecture intelligente de l’accord de paix issu du processus d’Alger », sa volonté à assumer l’héritage du général Moussa Traoré, son refus de faire le Malikura avec ceux qui ont plongé le pays dans cette crise sont selon lui autant de griefs retenus par ses adversaires d’ici et d’ailleurs pour le qualifier de « clivant ».

Un sobriquet dont il se moque dans le livre car, pour lui, il est impossible à un jeune de Tabango de présider l’association des étudiants et auditeurs maliens en Russie et une autre plus grande qui regroupe toutes les nationalités africaines s’il n’est pas « fédérateur ».

Les autorités de la transition, à commencer par le Colonel Assimi Goïta, sont selon lui conscientes de sa qualité de « fédérer » autour du Mali, de ses fils et filles qui ont à cœur de travailler pour son développement et non avec ceux et celles qui sont prêts à maintenir le pays sous le joug de puissances étrangères.

S’il y a un homme, bien qu’acteur du « mouvement démocratique », qui a ses faveurs dans ce livre, c’est bien Feu Soumaïla Cissé. Il n’oublie pas que s’il est aujourd’hui à la primature c’est en partie grâce à cet homme qui lui a fait confiance en l’appelant à ses côtés au sein du FSD.

C’est au nom du FSD qu’il devient un des responsables du M5-RFP et ensuite choisi depuis plus de deux ans pour être à la primature. Fidèle à lui-même, il n’a pas porté de gants pour porter ses coups. Il n’a pas fait dans la langue de bois. Chacun s’y reconnaîtra.

La preuve, Soumana Sako a déjà apporté la réplique. Vivement que les autres contribuent à faire jaillir cette lumière issue des débats. Car comme l’a écrit « Tilimazou » au début de son livre, « le mensonge qui parle aura raison de la vérité qui se tait ».

Mohamed DAGNOKO

Source : www.infhonnete.com

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