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Ouverts lundi dernier au Centre international de conférences de Bamako (CICB) par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, les travaux du Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale prennent fin ce vendredi. rencontre demeure le renouveau du Mali

La Commission I « Paix, réconciliation nationale et cohésion sociale » a retenu les points saillants que les Maliens ont exprimés lors de ce Dialogue. Parmi ces points, figure la négociation avec les groupes terroristes, notamment les chefs des irrédentistes Iyad Ag Ghali et Hamadoun Kouffa. Ce faisant, l’État aura besoin de mécanismes endogènes, notamment des érudits pour ramener ceux-ci dans le giron de la République.

Du côté de la Commission II en charge des « questions politiques et institutionnelles », la prolongation de la Transition tient à cœur des délégués venus de divers horizons. Aussi, ils ont fait échos des préoccupations formulées à la base, lesquelles ont trait à la candidature du président de la Transition à l’élection présidentielle. Mention a été faite à cela lors des séances de travail des différents groupes thématiques.

Et cette demande a été vivement exprimée en assemblée. La Commission a également recommandé, entre autres, la réduction du nombre des partis politiques, la relecture de leur charte et la suppression de leur financement, l’interdiction de militantisme politique aux chefs religieux, aux imams, aux chefs de village et aux responsables de la société civile.

Dans ce chapitre, il y a également la moralisation de la vie publique, avec à la clé, la dépolitisation de l’administration. La réduction du train de vie de l’État, la lutte contre la corruption et la création des circonscriptions électorales pour les Maliens établis à l’extérieur sont conservées au centre des soucis.

S’agissant de la Commission III « économie et développement durable », les participants sont des revenus, à maintes reprises, sur les infrastructures énergétiques pour booster la production industrielle et le développement économique de notre pays.
Auparavant, ils avaient tenu à dénoncer la mauvaise gouvernance de la Société énergie du Mali (EDM SA). Là, il a été recommandé de faire la maintenance des machines de production et d’améliorer la desserte en électricité.

RELECTURE DE LA CARTE DIPLOMATIQUE- «Aspects sécuritaires et défense du territoire», c’est l’intitulé de la Commission IV qui, à son tour, recommande de faire comprendre à l’opinion que la seule action militaire n’est pas suffisante pour le retour de la paix. Les délégués souhaitent également que le processus de recrutement au sein de l’armée soit moralisé pour permettre au pays d’avoir une armée professionnelle et procéder à un meilleur maillage du territoire. Ils proposent également de revoir la carte militaire, de faciliter l’accès de la population aux services sociaux de base, de faciliter les rapports entre les Forces armées maliennes (FAMa) et la population et de renforcer le rôle des autorités traditionnelles dans la gestion des conflits.

Intensifier la surveillance des frontières par la création des garde-frontières, lutter contre l’économie criminelle et créer un site mémorial des martyrs de la nation, introduire l’histoire du Mali dans tous les ordres d’enseignement, améliorer les conditions de vie et de travail des FAMa et terminer le processus de délimitation et de naissance des frontières, ont également été évoqués par la Commission IV. Ce n’est pas tout, les participants ont préconisé la création et le renforcement des postes frontaliers terrestres, fluviaux et aériens, l’opérationnalisation des commissariats de police, des centres de secours et des brigades de gendarmerie déjà établies.

La Commission s’est également penchée sur la poursuite du renforcement des capacités des FAMa en formation, équipement, budget et effectif, la recherche des mécanismes innovants pour soutenir l’effort de guerre ; la dotation de notre pays d’un satellite et la création des comités de veille citoyenne. La Commission a plaidé pour la création d’une police de proximité et la réglementation du port d’arme, la reprise du trafic ferroviaire et la réalisation des infrastructures routières pour faciliter la mobilité des FAMa sur toute l’étendue du territoire national.

La Commission V «géopolitique et environnement international» elle, a choisi la voie de la relecture de la carte diplomatique du Mali ; le renforcement de la coopération militaire, sécuritaire et économique avec les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), les pays arabes, l’Afrique du Sud, les organisations sous régionales et internationales respectueuses des trois principes guidant l’action publique ainsi qu’avec les partenaires crédibles pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Les délégués ont constaté le repositionnement du Mali dans le secteur économique pour valoriser l’or, le coton, le gaz, le pétrole, le lithium et les bétails.

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Une initiative bien appréciée

Le président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur (HCME) a remercié le chef de l’État, le colonel Assimi Goïta, pour l’initiative du Dialogue inter-Maliens. Habib Sylla a également apprécié l’inclusivité de ce processus de dialogue pour la réconciliation nationale qui a permis de débattre de nombreuses préoccupations liées à la vie de la nation.

Selon lui, la rencontre a été une réussite à bien des égards. D’après lui, le Mali retrouvera la paix. Le Malien de la diaspora est convaincu d’une chose : «On ne mange pas la paix, mais sans elle aussi on ne mange pas non plus». Il a aussi mis l’accent sur l’unité et la cohésion nationale, avant d’expliquer que le peuple n’a pas été associé à la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger. Selon lui, c’est pourquoi nous avons échoué. Et de dire succinctement que cette fois-ci, le président Goïta a trouvé mieux de laisser les Maliens discuter de leurs préoccupations entre eux.

Le président du Conseil national de la société civile (CNSC) a également félicité les autorités de la Transition d’avoir pris cette initiative suite à la dénonciation de l’Accord d’Alger. Boureïma Allaye Touré dira qu’il n’y a pas une autre alternative que le Dialogue inter-Maliens. «Notre pays est dans une situation difficile parce que nous avons accepté de prendre notre destinée en main, de recouvrer notre souveraineté», at-il fait savoir.

Pour lui, c’est un chemin sans retour, tout en estimant que nous ne devons pas dévier de cette voie. Il a également reconnu la nécessité de rompre les relations de notre pays avec la communauté internationale.

De son côté, le gouverneur de la Région de Sikasso a souligné l’engouement autour de ces assises. Pour Mme Kanté Marie Claire Dembélé, c’est une chance de se retrouver, de se parler et de se pardonner. Elle a souhaité le suivi des recommandations qui seront issues de ces travaux. Mais, selon elle, celles-ci ne pourront pas être mises en œuvre sans la prolongation de la Transition.

Quant au gouverneur de Nioro du Sahel, il a évoqué le diagnostic et la prise de conscience par les Maliens de ce qui traversent notre pays.

Le colonel-major Aly Annaji a constaté la montée en puissance des Forces armées maliennes (FAMa) et le désarmement de toutes les milices d’autodéfense. «Ce dialogue a été une tribune pour les participants d’exposer des problèmes», a souligné Aly Annaji, assurant que des réponses y ont été proposées. Pour lui, c’est la paix qui compte. Il a invité nos «frères égarés» qui ont pris des armes contre leur pays à savoir raison garder. Mais surtout à rester au pays pour chercher des opportunités de développement.

Namory KOUYATÉ

Source : L’Essor

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