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Depuis 2015 et l’octroi du permis minier du projet Madaouela, le Niger attend l’entrée en production de cette mine d’uranium. GoviEx a accéléré le développement du projet ces derniers mois, dans un contexte de hausse historique des prix de l’uranium, et prévoyait le début de la production pour 2025.

Au Niger, le gouvernement veut retirer le permis d’exploitation minière pour le projet d’uranium Madaouela, si la production ne commence pas avant le 3 juillet 2024. C’est l’annonce faite le 19 avril par le propriétaire du projet, le canadien GoviEx Uranium, qui précise qu’il mène des discussions pour trouver une solution à cet ultimatum.

« GoviEx s’engage à explorer toutes les options viables afin d’assurer les meilleurs résultats pour la société et toutes ses parties prenantes. Parallèlement aux discussions avec le gouvernement, GoviEx est en pourparlers avec des tiers concernant des investissements potentiels pour accélérer le développement du projet », indique le groupe canadien, sans préciser si l’exigence du gouvernement nigérien pourra être respectée.

Si la compagnie canadienne ne précise pas les raisons à l’origine de ce retrait éventuel de permis, il faut souligner que l’article 39 du code minier nigérien indique que le titulaire d’un permis pour grande exploitation « est tenu de commencer les travaux de développement et de mise en exploitation du gisement dans un délai de deux ans ». Alors que GoviEx dispose d’un permis minier valable 20 ans sur le projet Madaouela depuis 2015, le retard dans l’entrée en production du gisement peut expliquer la décision de Niamey.

Il faut souligner que l’octroi du permis d’exploitation en 2015 est intervenu en pleine baisse des prix mondiaux de l’uranium, ayant ralenti le développement de plusieurs projets et suspendu l’exploitation de certaines mines. Cette situation peut expliquer en partie le retard pris par GoviEx dans la mobilisation des fonds nécessaires au développement du projet. Alors que les prix de l’uranium ont fortement remonté depuis trois ans, la compagnie a annoncé en mars 2024 des discussions avec des prêteurs pour obtenir plus de 200 millions $ afin de construire la mine.

Alors que GoviEx avait annoncé le début de la production en 2025, elle ne pourrait respecter cet engagement qu’après l’obtention du financement nécessaire. La compagnie a réalisé une étude de faisabilité évaluant cet investissement initial pour la mine Madaouela à 343 millions de dollars, avec la possibilité de créer jusqu’à 800 emplois sur sa durée de vie prévue. Elle a également négocié des accords de vente de la future production qui devrait atteindre 50,8 millions de livres d’uranium sur 19 ans.

Au Niger, rappelons que l’uranium est le premier produit d’exportation d’un secteur extractif qui représentait 7,6 % du PIB et 6,52 % des recettes de l’État en 2020, selon les derniers chiffres de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) publiés en 2022. Le gouvernement détient des intérêts minoritaires dans les projets d’uranium, notamment 20 % dans celui de Madaouela.


Source : Agence Ecofin

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